La plus petite voiture du pays sonne désormais d’une nouvelle manière. Sergueï Michine de la revue Za Roulem a écouté le concert du trois cylindres qui se trouve maintenant sous le capot de la petite SeAZ-11116.
Désormais seul SeAZ produit l’Oka. Jusqu’à la fin de l’année 2007 on prévoit de fabriquer 20 mille exemplaires de cette nouvelle version disposant du moteur chinois.
Description rapide :
- Moteur essence, 0,993l, 53ch.
- Boîte de vitesses mécanique à 5 rapports
- Prix : 132 à 150 mille roubles ($5000-$5700)
A une époque l’Oka était fabriquée par tout le monde : VAZ réalisait le moteur, KamAZ la carrosserie et SeAZ les équipements de la version destinée aux invalides. A peine sortie, ses concepteurs firent diverses tentatives pour remplacer son moteur bicylindre de 650cm3 (puis de 750cm3) par quelque chose de plus puissant, et pour qu’elle arrête de faire le même bruit que ces voiturettes pour handicapés d’après-guerre. Parmi les prétendants on comptait un original moteur trois cylindres dessiné par VAZ (qui n’atteint jamais le stade de la série), le plus petit moteur de la famille Samara (le VAZ-21081 de 1100cm3) et même le moteur de la Tavria. Finalement c’est un moteur importé qui a remporté le pompon et le cylindre supplémentaire prend la place de la roue de secours !
Avec son nouveau moteur l’Oka est devenue plus internationale. Un contrat a été signé entre SeAZ et Tian Jin FAW pour la fourniture de moteur. Il s’agit d’un trois cylindres à injection de 0,993l (Euro II) avec une boîte de vitesses à 5 rapports. C’est un moteur que l’on trouvait auparavant sous le capot d’un modèle Toyota.
Depuis le mois de mars l’Oka à moteur chinois (indice SeAZ-11116) a remplacé sur la chaîne le modèle bicylindre SeAZ-11113. Le contrat entre les deux compagnies prévoit la livraison de 20 mille moteurs jusqu’à la fin de l’année 2007.
Le nouveau moteur prend facilement place sous le capot mais il fallu sacrifier la roue de secours. De toute manière les producteurs de l’Oka avaient décidé de monter des roues de 13 pouces et cette dimension ne serait pas passée sous le capot même avec le bicylindre. La roue de secours trouve désormais sa place dans le coffre, lequel n’avait pas besoin de cela pour son volume utile.
Outre son nouveau moteur, la voiture a reçu de nouveaux phares (Hella), des pare-chocs et une calandre peints de la couleur de la carrosserie, et même des vitres teintées. A l’intérieur on trouve un nouveau tableau de bord avec un combiné d’instrument basé sur des éléments de Lada 110.
Comme autrefois, la boîte à gants n’est pas fermée. Au centre du tableau de bord on trouve une montre, et à chaque extrémité on trouve des hauts parleurs dissimulés sous des grilles stylisées. Au sommet quatre buses pour le dégivrage du pare-brise. D’ailleurs le chauffage fonctionne très bien : le pare-brise se désembue de manière uniforme et très rapidement.
Tous les boutons et interrupteurs sont, bien sûr, issus de modèles de la gamme Lada. Le combiné de Lada 110 a sans doute été installé à la va-vite. Par exemple la diode « contrôle moteur » à gauche est purement décorative.
Le revêtement des sièges et des panneaux de portes est désormais réalisé dans un tissu de qualité. Tout est net, réalisé de fort jolie manière, mais il n’y a pas de vides poche dans les portières. Les sièges sont très confortables, le réglage de l’inclinaison se fait par le biais de poignées tournantes, mais il n’est pas très facile de régler celui du conducteur car cette poignée est située trop près du plancher. Comparé à ces concurrentes modernes, les rétroviseurs sont tout petits.
La voiture est très dynamique et est désormais beaucoup moins sensible à la charge : les accélérations sont franches qu’il y ait une ou quatre personnes à bord. On pourrait qualifier la cinquième vitesse d’économique : elle peut être engagée au dessus de 100km/h.
Le moteur est beaucoup plus agréable que le bicylindre et ne fait plus ce bruit caractéristique. La pédale d’embrayage est un peu molle. Il aurait fallu monter un ressort de rappel plus gros pour plus de sensation. L’enclenchement des rapports est très agréable : le débattement du levier est court, et les vitesses passent avec précision. L’étagement des rapports est également très bon : apparemment cette Oka se rapproche de ce que les créateurs auraient voulu faire de cette boîte à savon il y a 20 ans !
Mais tout n’est pas rose. En m’arrêtant à un feu, je passe au point mort et la voiture ... se met à trembler. Les ingénieurs de SeAZ expliquent ce défaut par les « vieux » supports moteur. Ils assurent aussi que des supports redessinés seront bientôt disponibles : ils seront capables d’absorber les vibrations du moteur à tous les régimes.
Les freins, équipés d’un amplificateur de VAZ-2110, sont devenus plus efficaces. Nous n’avons constaté aucun problème avec l’augmentation de la puissance du moteur.
Malheureusement il n’a pas été possible de pousser la voiture dans ses retranchements. Il aurait fallu des routes sèches et chaudes et pas froides et recouvertes de neige. Nous attendrons donc l’été. Au moins nous aurons pu tester le chauffage. Le moteur précédent n’était pas assez puissant pour fournir les calories nécessaires à réchauffer l’habitacle par -20°C. Ou alors, il fallait emmitoufler le moteur. Là, nous avions bien chaud alors qu’il faisait -25°C.
Malgré les défauts constatés à l’intérieur, cette voiture modernisée nous a laissé une agréable impression. L’Oka trois cylindres pourrait connaître le succès et tenir encore quelque temps sa place sur le marché.
- Ses plus : ses capacités dynamiques en forte augmentation, un chauffage et un dégivrage des vitres efficaces.
- Ses moins : les vibrations du moteur et le petit coffre.
Pour le même prix :
VAZ-21053 : 140 mille roubles ($5350). Une bonne vieille Classique pour le même prix que l’Oka. Parmi les autres moyens de transport et pour le même prix vous pourrez aussi trouver un bon ... scooter importé avec un moteur 125cm3. Par exemple un Vespa.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/100099-vtoroj_internacional/
Adaptation VG