Théoriquement, tout sépare les deux voitures en photo. Elles n’ont pas les mêmes dimensions, diffèrent par leur type de transmission et par leurs équipements. Et puis, il y en a une qui a 36 ans de plus que l'autre ! Mais cette photo nous a inspiré un petit comparatif car, vu du marché, nous avons affaire à deux produits quasi identiques. Ces deux voitures sont destinées à un large public et appartiennent au segment des voitures compactes.
Quels progrès ont été accomplis en matière d’automobile depuis quatre décennies ? Doit-on se moquer de la Skoda ? Il n’y a que ceux qui ne connaissent rien à l’automobile qui peuvent se moquer d’elle. La voiture développée par les ingénieurs tchécoslovaques a fait ses débuts en 1976, deux ans après l’apparition sur le marché de la première VW Golf. A l’époque, le segment des voitures compactes ne répondait pas encore à des règles claires et pour en faire partie il ne fallait pas obligatoirement être une traction avant à hayon.
La Skoda mesurait 4,16 m de long pour 1,59 m de large et 1,4 m de haut. A titre de comparaison, la Golf moderne fait 4,25 m de long, 1,79 m de large et également 1,4 m de haut. On peut donc dire qu’en plus de quatre décennies les besoins de clients n’ont pas beaucoup changé. La différence la plus importante se situe au niveau de la largeur et 20 centimètres ce n’est pas rien !
De grands progrès ont été réalisés en matière d’habitabilité. L’empattement de la Skoda de 2,4 m est identique à celui de la première génération de la « reine des compactes ». La dernière Golf a un empattement de 2,63 m. Dans le monde de l’automobile, cela représente un espace équivalent à la taille du Grand Canyon. D’un point de vue mathématique, on peut dire que les clients ont eu besoin de 0,5 centimètres de plus par an.
Autre fait intéressant, très peu de choses ont changé - au moins à première vue - en terme de motorisation. Le modèle de base de la Skoda 120 avait un quatre cylindres essence de 1174 cm3 à 8 soupapes. La Golf de septième génération dispose aussi dans sa gamme d’un moteur quatre cylindres essence de seulement 1197 cm3 avec, comme il y a 40 ans, seulement deux soupapes par cylindre !
Mais les similitudes s’arrêtent là. L’alimentation de la Skoda se fait par le biais d’un carburateur Jikov, l’arbre à came est placé dans le bloc et les soupapes sont commandées par des tiges de poussée. Les performances - pour ces années - peuvent être considérées comme bonnes. Le moteur développait la puissance de 52 ch et un couple de 85 Nm. La voiture franchissait la barre des 100 km/h en 19 secondes et atteignait la vitesse maximale de 140 km/h. La consommation réelle de carburant fluctuait entre 7 et 9 litres aux 100 km.
Mais si la cylindrée reste identique, la technologie des moteurs à essence d’aujourd’hui est bien différente. La norme est l’arbre à cames en tête et - de plus en plus - l’injection directe. Les conditions actuelles de circulation obligent également les constructeurs à offrir aux conducteurs de meilleures accélérations. Voilà pourquoi les turbocompresseurs ou les compresseurs sont de plus en plus communs.
Le moteur de base de la Golf 7 développe donc 85 chevaux et grâce à la suralimentation il dispose d’un couple important de 160 Nm. C’est presque deux fois plus que la Skoda ! En conséquence, la voiture passe de 0 à 100 km/h en 11,9 sec et dépasse les 179 km/h. Des progrès notables ont également été accomplis dans le domaine de la consommation de carburant. En fonctionnement normal ce moteur consomme entre 6 et 7 litres.
Si quelqu’un se demande pourquoi les voitures d’aujourd’hui ont besoin de moteurs suralimentés, il faut se référer à la fiche technique. Une Skoda 120 en ordre de marche pesait 885 kg. Une Golf 7 avec le moteur 1,2 litres TSI pèse exactement 1,205 kg ! Nombreux sont ceux qui vous diront que l’augmentation constante de poids tue le plaisir de conduire. C’est en grande partie vrai mais il faut aussi admettre que cela permet aussi de sauver des vies. L’utilisation d’acier à haute résistance, les airbags ou les renforts latéraux sont une cause d’augmentation de poids. Par exemple, la Golf 7 dispose de 7 airbags, de l’ESP et de l’ASR. Elle offre aussi la climatisation, le pare-brise athermique ou l’ordinateur de bord avec écran tactile.
La moins chère des Golf dispose d’une suspension arrière à barre de torsion. C’est un solution éprouvée mais qui n’offre pas un confort aussi élevé que la suspension entièrement indépendante que la Skoda 120 offrait il y a de cela 36 ans ! Bien entendu on pourra se moquer en comparant les qualités routières des deux voitures mais avant la précision de conduite n’était pas aussi importante qu’aujourd’hui. On travaillait principalement sur le confort de suspension sur les routes de mauvaise qualité mais les solutions adoptées indiquent clairement que la Skoda était une voiture moderne !
Quarante ans séparent les deux voitures mais techniquement elles ne sont pas si différentes. La suralimentation, l’arbre à cames en tête ou l’injection de carburant ne sont pas du tout synonymes de modernité puisque ces solutions étaient déjà connues il y a un demi-siècle et leur faible popularité était principalement causé par deux facteurs : coût élevé et pannes fréquentes. Les ingénieurs se sont donc concentrés sur le perfectionnement d’idées connues et le développement de technologies pour accroître leur efficacité. De réels progrès ont été réalisés presque exclusivement dans le domaine de sécurité passive et dans des équipements de confort.
Conclusion ? Bien que la première génération de Golf a été un jalon dans l’histoire de l’automobile, il serait vain de parler de révolution au-cours de ces quarante dernières années. On peut donc se prosterner devant les concepteurs de la Skoda 120 et leur savoir-faire peut être vu dans le fait qu’aujourd’hui encore de nombreux conducteurs (comme ici en Slovaquie) utilisent encore leur voiture tous les jours !
Lu sur : http://motoryzacja.interia.pl/wiadomosci/producenci/news-porownujemy-skode-120-do-golfa-vii-nie-to-nie-zart,nId,1393513
Adaptation VG