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Lancée au début de l’année 1968 à l’usine de Zeran, la production de la Polski Fiat 125p a ensuite été complétée par l’assemblage d’autres modèles Fiat - 127p, 128p, 131p, 132p et un dérivé, la Zastawa 1100p (avec un « w » en polonais).

Voici ce qu’écrivait à l’époque la presse (« Motor », 2/73) :

« La gamme de voitures produites à Zeran a été étendue. (...) L’accord de licence avec la FIAT de Turin prévoyait l’introduction progressive en Pologne de modèles plus récents produits également sous licence italienne. C’est désormais chose faite.

Au mois de juillet 1973, deux nouvelles voitures vont faire leur apparition sur le marché domestique - la Polski Fiat 127p et la Polski Fiat 132p. Ces deux voitures qui seront assemblées selon les standards italiens par la Fabryka Samochodow Osobowych (FSO) à l’usine de Zeran, vont développer assez considérablement la gamme de voitures disponibles à la vente dans le pays. En d’autres termes, à côté de la petite Polski Fiat 126p on trouvera la Polski Fiat 127p légèrement plus grande et l’offre de grandes berlines, actuellement constituée par la Polski Fiat 125p va être complétée par un modèle plus luxueux, la Polski Fiat 132p ».

Le journal donnait déjà beaucoup de détail sur la manière d’acheter ces voitures, comment les payer, les délais de livraison, etc... « Comme les pièces nécessaires à l’assemblage de ses nouvelles 127p et 132p sont importées d’Italie, il va falloir les payer en devises. Seront naturellement acceptés les monnaies convertibles, les bons d’achat de la banque PekaO ou les virements depuis un compte en devises (...).

Ces Polski Fiat 127p et 132p vont entrer dans le programme de production normal de l’usine de Zeran mais on ne prévoit qu’une production limitée avec 1,400 exemplaires par an pour la 127p et 500 ex pour la 132p, tous exclusivement destinés au marché domestique (...).

Pour l’instant seules les versions de base, les moins chères, vont être assemblées. Si ces voitures plaisent, il n’est pas impossible que d’autres versions soient proposées (...)».

L’apparition de ces modèles Fiat chez FSO était plus de la propagande qu’une véritable production industrielle. Les voitures arrivaient en Pologne déjà assemblées et le terme de « montage » ne concernait que quelques dizaines de pièces de la phase finale de fabrication. Cette procédure permettait la « polonisation » de ces voitures. L’usine avait la capacité de traiter plusieurs centaines unités par an de chacun de ces modèles.

Dans son numéro 15 de 1975, « Motor » indiquait : « FSO prévoit de produire cette année 122,000 voitures dont 102,500 PF 125p, 17,500 collections de pièces de PF 125p pour l’assemblage à l’étranger et 2,000 Polski Fiat 127p, 128p, 131p, 132p et Zastawa 1100p ».

En août 1973 a débuté en Pologne le montage de la Polski Fiat 127p. C’était une voiture moyenne positionnée entre deux autres modèles Fiat, la petite 126p et la grande 125p. La production de la 127p a duré jusqu’en 1975 et sur cette période environ 6,200 exemplaires ont été livrés sur le marché polonais. Mais ce chiffre comprend à la fois les voitures assemblées en Pologne et celles importées totalement montées d'Italie.

A la fin de 1973, la Polski Fiat 127p a été testée et homologuée par l’Institut des Transports Routiers. Après avoir établi la liste des défauts, peu nombreux et peu importants, le rapport mentionnait ses avantages parmi lesquels le caractère économique d'une voiture qui aux vitesses les plus faibles ne consommait pas plus de 5,7 litres aux 100 km. ll mentionnait aussi le bon système de freinage et la l'esthétisme de la carrosserie. En outre, la voiture était confortable, fiable, dynamique et très facile à conduire.

La Polski Fiat 127p était sans aucun doute une offre intéressante sur le marché mais en raison du faible nombre de modèles importés ou assemblés en Pologne et des restrictions sur la vente (elle était disponible uniquement auprès de la banque PeKaO en devises fortes), elle n’a pas joué un rôle significatif dans le développement de l’industrie automobile nationale.

Anecdote intéressante, au début des années 80, un lot de Fiat 127 a été vendu par la Polmozbyt de Lublin. On a alors parlé de voitures « montées » en Pologne mais ce n’était qu’une opération cosmétique afin de donner à ces Fiat 127 un air polonais et en leur rajoutant à l'arrière la lettre « p ».

Au milieu des années 70, un certain nombre de Fiat 128 en version Sport Coupe et un peu plus tard des Fiat 128 3 portes ont également été assemblées en Pologne. Ces voitures se distinguaient aussi par leur nom : Polski Fiat 128p. Bizarrement, les premiers exemplaires de Zastava 1100 montées chez FSO ont également porté le nom de Polski Fiat 128p, mais rapidement on a abandonné cette appellation pour les rebaptiser Zastawa 1100p ! Les Polski Fiat 128p étaient disponibles en Pologne uniquement en devises.

Autre modèle, la Polski Fiat 131p fait penser à cette vieille chanson du chansonnier Jacek Zwozniak que toute la Pologne fredonnait autrefois. L’un des héros de cette chanson conduisait justement cette voiture. Outre le thème de l’automobile, la chanson parlait de l’inconstance intemporelle des femmes et leur fascination pour la richesse. C’est ainsi que la Fiat 131 Mirafiori est entrée dans la culture pop polonaise. Combien d’exemplaires ont été assemblés en Pologne ? C’est difficile à dire...

Dans la seconde moitié des années 70, la Polski Fiat 131p Mirafiori (une berline en version Special) a donc été assemblée à Zeran. En Pologne cette voiture était du gout des dignitaires communistes et on pouvait souvent la rencontrer dans le parc des agences gouvernementales.

Entre le 27 janvier et le 15 mai 1976, l’Institut des Transports Routiers a mené pour le compte de FSO les tests d’homologation de la Polski Fiat 131p Mirafiori en version 1600 Special La voiture avait de nombreux atouts. Les mesures effectuées ont montré qu’à pleine charge il fallait 11 secondes pour atteindre 80 km/h, 17 secondes pour atteindre 100 km/h et 27 secondes pour atteindre 120 km/h. Le véhicule n’a par contre pas atteint la vitesse maximale de 160 km/h indiqué par le constructeur puisqu’elle n'a été mesurée qu'à 151 km/h. La conduite de cette voiture n’était ni fatigante ni fastidieuse. Toutes les commandes étaient très fonctionnelles. La voiture se caractérisait pas sa grande maniabilité et de très bonnes accélérations. Les freins étaient dignes de louanges. La consommation était raisonnable sur longues distances à une vitesse ne dépassant pas les 100 km/h. Les sièges offraient au conducteur et aux passagers une bonne position et étaient confortables. La ventilation et le chauffage étaient également très bons.

La Polski Fiat 131p avait aussi quelques défauts. L’un d’eux était le manque de protection du moteur et du système électrique contre les projections d’eau et de boue. Le starter automatique n’était pas toujours fiable et parfois il ne se désactivait pas avec la montée en température du moteur. Dans la réalité polonaise, le bouchon de remplissage de carburant non verrouillage était également considéré comme un défaut.

FSO a assemblé la Polski Fiat 131p entre 1975 et 1980. Chaque année, quelques centaines de Mirafiori avec la lettre « p » ont quitté l’usine de Zeran.

Entre 1974 et 1977, FSO a également assemblé la Polski Fiat 132p en version GLS 1800. Ce fut probablement le modèle Fiat le plus exclusif portant la lettre « p ». La polonisation concernait uniquement cette version GLS. Ce qui marquait dans ce modèle était la surface vitrée importante. La puissance des moteurs de 1600 et 1800 cm3 augmentait d’environ 2 chevaux. La voiture était équipée de roues plus larges avec des pneus radiaux 185/170 SL 13. A l’intérieur , on remarquait de confortables sièges anatomiques, qui ne permettait cependant pas au cinquième passager installé au centre de la banquette arrière de voyager à l’aise. La colonne de direction était réglable en hauteur sur 6 cm.

Dans son numéro 29 de 1974, « Motor » a écrit : « Les Polski Fiat 128p ou Zastawa 1100p ont été exposées longtemps lors de foires commerciales ou sur des salon avant d’être mises en vente. Les négociations avec le fournisseur yougoslave n’aboutissaient pas d’où le retard dans la mise en production de ce modèle dans l’usine de Zeran. Nous avons été informés que cette année l’assemblage de la voiture yougoslave devrait enfin commencer et que nous allons en produire certains éléments, tels que le système d’échappement.

Il faut rappeler que la Zastawa 110p est une berline cinq portes, cinq places avec un moteur de 1116 cm3 développant 55 ch. Son poids à vide est de 835 kg. Selon les spécifications du constructeur la voiture peut atteindre 154 km/h et consomme de 8 à 10 litres aux 100 km ».

Il convient de mentionner le fait que l’introduction de la Polski Fiat 132p dans l’offre de FSO a coïncidé avec la tentative des autorités de la PRL de liquider l’initiative privée. L'une des conséquences innattendue a été le fait que la demande sur cette voiture relativement coûteuse a augmenté de manière significative ! Pourquoi cela ? Le combat contre les entrepreneurs privés - une honte pour un Etat socialiste sain - s’est accompagnée d’une surtaxe (c'est à dire une augmentation des impôts) pour les actifs supérieurs à 700,000 zlotys. Mais le calcul de ces actifs excluait les voitures de production nationale. C’est pour cette raison qu’un grand nombre de possesseurs de voitures occidentales s’en sont débarrassés pour les changer pour des Polski Fiat 132p, assemblées en Pologne et classés comme « production nationale » !

Lu sur :
http://nowahistoria.interia.pl/prl/news-polskie-fiaty-127p-128p-131p-132p-i-zastawa-1100p,nId,1548416
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #FSO, #Polski-Fiat, #Pologne, #Motor