Quand on fait du tuning sur la base d’une Jigouli, c’est généralement qu’on n’a pas beaucoup d’argent. Mais parfois, on choisit cette classique de l’industrie automobile soviétique pour son charisme unique et dans ce cas-là, il n’est plus question de projet à l’économie !
Victor a toujours rêvé de posséder un break Jigouli. Si la Kopeïka (la VAZ-2101) est déjà une très belle base, le break VAZ-2102 c'est le top. D'autant plus que ces breaks sont plus rares : déjà on trouve moins de VAZ-2102 en vente et ils ne sont pratiquement jamais en bon état. Lors de sa recherche, Victor a même laissé des petits mots sous le pare-brise des exemplaires qui lui plaisaient dans la rue. En vain... on ne l’a jamais rappelé.
En octobre 2011, dans la cour d’un immeuble de Moscou il est tombé sur une « Dvouchka » avec un panonceau derrière le pare-brise. La voiture était à vendre, mais Victor était mitigé : si l’intérieur était parfaitement conservé, la carrosserie était « morte » (plus tard il a même fallu racheter une seconde VAZ-2102 pour la carrosserie). Puis il est tombé sur celle-ci. Même si la voiture n’était extérieurement pas en très bon état et que l’intérieur n’était pas terrible, Victor a rapidement su que c’était celle qu’il lui fallait. Il lui a même donné un nom en raison de sa couleur : « Zheltok » (jaune). Voilà comment il s’est construit une voiture avec trois autres !
Depuis, la voiture a tellement changé que quand son propriétaire précédent l’a vue, il a voulu lui racheter. Cette « Dvouchka » brille par son intérieur sable parfait, son tableau de bord en miles (une rare version export) et ses chromes neufs. La calandre avec un logo marqué « Togliatti », les pare-chocs, les paupières de phares, les sorties des buses d’aérations chromées, les cendriers, les plafonniers, la radio et d’autres petites choses : tout est neuf ou à l’état du neuf.
Imaginez, combien de travail (et d’argent) il a fallu pour faire cela ! Par exemple, cette calandre n’a été produite qu’à environ 12 mille exemplaires et n’a été montée que sur les tous premiers exemplaires de Kopeïka. Victor a même trouvé les jantes d’origine avec des enjoliveurs chromés.
Pour que cette VAZ-2102 roule bien, il a monté un moteur moderne : son choix s’est arrêté sur celui d’une Lada Priora de 120 ch dont il a modifié la culasse avec un nouvel arbre à came et monté des injecteurs de Volga, une pompe à carburant et un ventilateur électrique de Mercedes-Benz. Des freins plus efficaces de VAZ-2112 ont également été installés. Bien-sûr, on ne pouvait plus monter les jantes d’origine et il a fallu se rabattre sur des moins classiques jantes SSR Longchamp japonaises de 14 pouces avec des pneus Bridgestone 155/55.
Comme cela lui démangeait de faire quelque chose de tout à fait original, il a décidé d’installer un toit ouvrant. Pas un simple toit ouvrant, mais quelque chose de grand et en accord avec le look vintage de la voiture. Le choix s’est vite porté sur celui en toile d’une Renault Twingo qui s’adapte parfaitement au pavillon de la VAZ-2102 mais il lui a fallu encore quatre mois pour le trouver. La voiture a ensuite été entièrement repeinte. Avant cela, la carrosserie avait été entièrement sablée et tous les petits défauts rattrapés. Lorsque les pièces étaient trop abimées, Victor les remplaçait systématiquement : ailes, longerons, plancher, jupes latérales, tablier avant, capot... La cerise sur le gâteau vient des très rares phares Eurolux.
Victor a ensuite décidé de s’occuper de la suspension. Pour faire de sa voiture un exemplaire unique (mais aussi par praticité) il a choisi de monter une suspension pneumatique. Il a installé ce qui se fait de mieux : des amortisseurs gonflables Slam Specialities SS5, un compresseur Air Zenith OB2, des vannes Air Lift Autopilot V2 et un contrôleur numérique Air Lift. Une réserve d’air de 19 litres est camouflée dans la niche de la roue de secours et une autre de 7 litres se trouve sous les sièges. La voiture peut mémoriser jusqu’à 8 positions différentes. Il suffit ensuite d’appuyer sur un bouton et la voiture monte et descend d’elle-même. Une vraie danse ! Il a par contre fallu modifier la suspension arrière pour permettre de réduire au maximum la garde au sol.
Le système fonctionne avec une pression de 14 bars ce qui permet non seulement de faire varier rapidement la garde au sol de la voiture mais aussi de la faire littéralement sauter. Quand il a installé la suspension pneumatique, Victor a également modifié la direction. Il ne livrera pas son secret mais il a réussi à faire en sorte que le carrossage des roues avant ne change pas en fonction de la garde au sol. Le système n’a pratiquement pas besoin d’entretien. Il faut seulement de temps en temps purger le système et nettoyer le filtre à air du compresseur.
Finalement, Victor a fini par revenir à un moteur moins puissant et a monté le 1,3 litre d’une VAZ-2105 développant seulement 64 ch (!). Il l’a légèrement modifié pour plus de confort de conduite : poussoirs hydrauliques de Niva, culasse retravaillée au niveau de l’admission et de l’échappement. L’environnement moteur est largement transformé : tous les câblages ont été dissimulés et la batterie a été enlevée. De manière générale, il a procédé à ce qu’on appelle un « shaving ».
Impressionnant, non ? Le plus intéressant c’est qu’il s’agit non seulement d’un show-car mais également d'une voiture pour tous les jours. Il a déjà parcouru au volant de sa VAZ-2102 plus de 150,000 km ! Et pour plus de commodité, il a également monté une boîte cinq vitesses avec un rapport de pont de 3,9.
Voici donc une « Dvouchka » qui fait sensation sur la route. Avoir investi près de 800,000 roubles dans cette VAZ-2102 importe peu au final. Victor estime que le résultat en valait la chandelle !
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/60414-vaz-2102_za_800_tysyach_rublei/
Adaptation VG