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Viktoria : une Jigouli à portes papillon !

Victor Filonenko, un retraité de Donetsk âgé de 72 ans, a transformé une Jigouli, cette classique de l’industrie automobile soviétique, en supercar. Des voitures plus chères et plus modernes pourraient bien lui envier ses lignes étonnantes.

C’est en 1983 qu’il a commencé à consacrer temps libre à la construction de cette samodelka qu’il a baptisé Viktoria, mais il lui serait bien difficile de dire combien de temps et combien d’argent il a consacré à son chef d’œuvre. A première vue, surtout quand on la voit sur la route, on pourrait croire avoir affaire à une voiture conçue dans les ateliers d’un éminent constructeur italien. Mais Victor assure avoir dessiné sa voiture à la main et sans utiliser d'outils sophistiqués. « Le moteur et le châssis proviennent d’une Jigouli. Je ne sais pas m’occuper des moteurs. Beaucoup de choses ont été faites manuellement, par exemple j’ai acheté des profilés métallique pour former le toit, pris des ciseaux et fait en sorte qu’on plus faire la différence avec de la tôle emboutie » raconte-t-il.

Les portes de cette voiture unique s’ouvrent vers le haut, elles sont de type « ailes d'hirondelle », à la manière des célèbres voitures de sport allemandes. Mais, contrairement à ses homologues qui coûtent plusieurs centaines de milliers de dollars, les portières sont automatiques sur la Viktoria et il suffit d’appuyer sur un bouton du trousseau de clés. Créer une voiture unique n’est pas si compliqué que cela. L’étape la plus difficile a été de l’immatriculer : lors de l’inspection technique il a fallu fournir des documents sur son électronique, sur le métal employé, sur le matériel ayant permis de souder les différentes pièces et même sur les vis utilisées.

« Il a été très difficile de la faire enregistrer par la GAI. Pourquoi ? Par ce que je devais prouver que je ne suis pas un voleur et que je n’ai pas volé des pièces détachées quelque part à l’usine. Plus j’apportais les preuves et plus ils me disaient : « Non ! Il faut fournir des documents ». Pour tel élément, j’ai cherché en ville pendant des mois. Même pour trouver les pneus cela a été difficile. On ne pouvait me les fournir qu’avec une carte grise. Mais sans pneus, on ne pouvait pas me fournir la carte grise. On me faisait tourner en rond » maugrée Victor Filonenko.

Il a été soutenu par sa famille et ses proches. Il y en avait bien sûr qui étaient sceptiques. Mais l’essentiel était qu’ils ne le gênent pas dans son projet. Selon lui, beaucoup ne s’intéressent pas à l’apparence de sa voiture. Ils veulent seulement savoir à combien elle roule. Il répond qu’il ne roule pas vite « Pourquoi devrais-je ? On peut rouler jusqu’à 90 km/h sur route, c’est tout à fait suffisant ».

La Viktoria subit constamment des modifications ou des améliorations. Selon son créateur, une voiture est la carte de visite de son propriétaire, elle est à son image. « La construction de ma Viktoria est toujours en cours. Je l’améliore avec le temps. La toute première modification était en 1983. A l’époque on m’a dit qu’elle avait 20 ans d’avance. Moi ce que voulais, c’était faire quelque chose de bien et cela me plaisait de faire quelque chose de neuf. D’ailleurs, elle a reçu le nom de « Viktoria » non pas parce que je m’appelle Victor, mais parce que je me suis battu pour elle ! » poursuit-il.

La ligne inhabituelle de la Viktoria lui pose beaucoup d’ennuis sur la route. Souvent, la police l’arrête juste par curiosité. Ils font le tour de la voiture, vérifient ses documents et ne croient pas que c’est une samodelka. « Il arrive aussi que les autres conducteurs me dépassent et enfreignent les règles du code de la route pour filmer ma voiture » termine Victor Filonenko.

Lu sur : http://www.segodnya.ua/regions/donetsk/Umelec-iz-Donecka-prevratil-ZHiguli-v-superavtomobil-s-dveryami-otkryvayushchimisya-vverh-440863.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Samodelka, #Rencontre, #Ukraine