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Au milieu du 20ème siècle, l’industrie automobile se lance activement dans le développement d’autochenilles. Ces projets ne passent pas inaperçus auprès des militaires et, en 1960, pour répondre à un appel d’offre de l’armée américaine, plusieurs projets de véhicules tout-terrains à chenilles sont engagés. En URSS, les militaires ne semblent pas vraiment intéressés par ce type de véhicule et c’est aux spécialistes de NAMI, un institut de recherche purement civil, que l’on va demander de vérifier si oui ou non il a de l’avenir.
Pour mener à bien cette tâche, un département totalement nouveau est créé chez NAMI mi-1961. Il est dirigé par V. Semenov et ce dernier va demander à l'Université Technique d'Etat Bauman de Moscou de participer aux recherches puisque ses étudiants ont travaillé à plusieurs reprises sur la conception et le développement d’autochenilles. Dans le cadre de ces travaux, l’Institut NAMI va ainsi réaliser les prototypes NAMI S-3, NAMI S-3M et NAMI S-4. Le modèle le plus prometteur, le NAMI S-3M va lui permettre de poursuivre l’étude d’une autochenille en réalisant un prototype basé sur un GAZ-69.
Les modifications suivantes sont apportées à ce prototype qui porte le nom de NAMI S-3MOu : le pont arrière est remplacé par le dispositif à chenille du NAMI S-3M et un moteur plus puissant de Volga est installé sous le capot. Pour faire face à l’augmentation de l’empattement, la carrosserie est rallongée de 55 mm et les ailes sont élargies de 200 mm. A l’avant, les pneus d’origine sont remplacés par des pneus plus larges afin d’empêcher la voiture de s’embourber dans les terrains mous.
La chenille, qui se composait de trois chambres, va faire preuve d’une plus grande efficacité par rapport à la chenille monochambre trapézoïdale créée précédemment pour le prototype de véhicule articulé NAMI-0106. Il était possible de modifier la pression de chacune individuellement afin de modifier la surface de contact avec le sol.
Ce prototype a également permis de tester un type de chenille conçu pour remplacer les chenilles en acier utilisées sur les véhicules déjà commercialisés. Elle avait été développée par l’Institut de recherche et de développement pour l’économie nationale de Omsk en reprenant des moules américain et fonctionnait comme une chambre à air en caoutchouc avec une valve pour contrôler la pression. Chaque élément était ensuite soudé par vulcanisation avec des anneaux et tiges métalliques. Ils avaient une largeur de 300 mm et une épaisseur de 80 mm avec des sculptures de 55 mm. Chaque chenille était composée de 17 éléments.
Le prototype NAMI S-3MOu a été testé à Stoupino près de Moscou. Durant les essais, la voiture s’est bien comportée dans une épaisseur de boue de 0,6 m et des ornières de 0,5 m. Elle pouvait sortir aisément de ces dernière par ses propres moyens. Dans les mêmes conditions, un UAZ-452 s’embourbait et restait immobilisé. Le NAMI S-3MOu pouvait traverser facilement un champ, des labours ou le sable humide et pouvait grimper des pentes jusqu’à 22°. Durant les tests, aucune dégradation de la chenille n’a été constaté car grâce à son armature métallique elle était solide. On a par contre constaté un bruit important causé par le contact de la chenille avec les galets.
Bien que très prometteur, les capacités de production de chenilles pneumatiques ne permettait pas d’envisager de fabriquer à grande échelle ce type de véhicule. Mais les spécialistes de l’Institut NAMI ont relevé à plusieurs reprises dans leurs rapports que cette technologie permettrait, parallèlement à l’emploi de pneus à ceinture métallique et à large profil, de faire de substantielles économies en remplaçant les GAZ-47 et GAZ-71 à chenilles métalliques traditionnelles. Par exemple, sur les véhicules employés lors de la construction du gazoduc Boukhara-Oural, il avait fallu remplacer les chenilles tous les 300 à 500 km alors que leur durée de vie était théoriquement de 1500 à 2000 km.
Malgré les perspectives évidentes, les travaux sur la chenille pneumatique ont été stoppés en 1974 car il fut décidé en hauts-lieux que le sujet ne pouvait pas être confié à l’Institut NAMI. La totalité des travaux déjà effectués ont été transmis au laboratoire de recherche des véhicules tout-terrain de l’Institut polytechnique de Gorki et sont restés sans suite.
Lu sur : http://autohis.ru/sovietauto/nami-history/nami-s-3my.php
Adaptation VG