/image%2F0782406%2F20151120%2Fob_f1c558_535.jpg)
C’est en août 1916 après une prière solennelle qu’a été officiellement fondée la Société Automobile Moscovite (AMO) devenue par la suite Usine Likhatchev (ZiL). Près de 100 ans plus tard près de l’usine, de jeunes artistes encouragés par la musique de DJ's et mangeant des pizzas, ont créé les premiers objets d’arts de ce quartier culturel en devenir.
Le légendaire ZiL-130, l’un des symboles les plus reconnaissables de l’ère soviétique, produit en 30 ans à près de 3,5 millions d’exemplaires, est devenu une œuvre-d’art. Il n’y a pas qu’aux quatre coins de l’URSS qu’on pouvait le croiser. Ce camion super robuste disponible en diverses versions allant du camion-grue, camion-benne ou camion de pompiers a été exporté dans 50 pays. En 1963, le design du nouveau camion soviétique était très moderne. Les Américains commençaient à peine à explorer ces formes.
Cinq ZiL-130 sont passés entre les mains de jeunes artistes de rue afin d’être transformés en objets d’art pour le futur quartier. On nous promet qu’en 2020 la « zone industrielle déprimée » de l’Usine Likhatchev deviendra le quartier le plus culturel de la capitale russe et que ces camions égayeront par exemple la rue Malevitch, le quai de l’Avant-garde Russe ou la place devant le centre d’art-contemporain « Hermitage-Moscou ».
Les participants de l’happening « J’ai repeint ZiL » ont reçu 300 pots de peintures et ont eu trois heures pour donner libre cours à leur envies. La seule consigne était de donner à ces camions l’esprit du futur quartier culturel et artistique. Ces graffeurs, des gens très jeunes probablement nés après que la production de camions ZiL ait été suspendue, n’ont aucune nostalgie pour le passé légendaire du support de leurs œuvres.
Dans le cadre du concours organisé lors de cet happening, la première place a été remportée par « Jour d’été », le camion peint par Nikita. Le ZiL-130 a recouvert de tâches multicolores. Nikita décrit sa peinture de « camouflage ». La deuxième place revient à une fantaisie philosophique appelée « Pensées ». Ioulia, à travers des bulles rouges a essayé de transmettre l’univers intérieur de son héroïne. La troisième position est ocuppée par « Lollipop » qui ressemble plus cependant à un gros paquet de M&M’s. Il y a aussi « Rue de la joie » et « Elektro ».
Quand le quartier aura été transformé en Quai d’Orsay, il est possible que tous ces camions repeints soient considérées déjà comme démodés mais ils resteront au moins des monuments de la décennie 2010.
Lu sur : http://kommersant.ru/doc/2811413
Adaptation VG