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5 voiture soviétiques populaires à l’Ouest.

Les voitures soviétiques ont été vendues avec succès à l’étranger. Et pas seulement dans le bloc de l'Est où on se les faisait attribuer de manière plus ou moins volontaire, mais aussi à l’Ouest, dans les pays capitalistes.

GAZ M-20 « Pobeda » (1949) :
La première voiture particulière développée indépendamment par l’industrie automobile russe a également été la première voiture vendue massivement à l’étranger. L’habitacle et le coffre à bagages spacieux, l’apparence distinguée, le confort offert aux passagers grâce à la suspension indépendante, les parties roulantes faciles à entretenir, voici les qualités que les... chauffeurs de taxi occidentaux ont pu apprécier plus que quiconque.

Par exemple en Finlande les compagnies de taxis, au sens moderne du terme, ont pu apparaître précisément grâce à ces exportations de Pobeda (jusqu’alors c’est un méli-mélo de voitures de marques et de catégories différentes, sans uniformité dans la couleur de carrosserie, qui étaient utilisées comme taxis dans ce pays).

Pour être tout à fait exact, il convient de rappeler que les voitures soviétiques avaient été vendues à l’étranger avant la guerre : c’est à l’Exposition Universelle de Paris en 1937 que les européens avaient pu faire connaissance des voitures venues d’URSS. Mais dans tous les cas, il n’était question que de livraisons épisodiques de GAZ « Emka » (à l’unité et 10 au maximum). Les exportations de Pobeda étaient bien plus sérieuses : en 1950 près de 5,000 exemplaires, soit 10% de la production totale, ont ainsi été vendus à l’étranger et sont entrés en concurrence directe avec les modèles de marques occidentales bien connues.

GAZ-21 «Volga» (1956) :
Lors de l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 la Volga a reçu le titre de meilleure voiture de tout le continent. Sa commercialisation a ensuite débuté dans 75 pays. Une réputation d’indestructibilité collait à la peau de la « vingt et un ».

On raconte même qu’un jour des diplomates moscovites sont tombés dans le Nil à bord de leur Volga. La pauvre voiture a été tirée vers la berge, on la remise sur ses roues et à la grande joie de la foule qui s’était rassemblée, la voiture a redémarré au quart de tour !

En passant, il s’agit de la première voiture soviétique qui a été produite en série en version à conduite à droite pour les Anglais qui lui avaient donné le surnom de « Bête de somme ». Les Belges étaient plus cru et l’appelaient le « tank sur roues ». Ce qui ne les empêchait pas de l’acheter !

Moskvitch-412 (1967) :
Le moteur des ventes est la publicité. Et la meilleure des publicités ? Les succès sportifs. C’est ce qui a motivé en 1968 les ingénieurs de l’usine automobile de Moscou lorsqu’ils ont préparé leur dernier modèle pour le rallye « London – Sydney ». Le modèle de course était d’ailleurs très peu différent du modèle de série : suspension modifiée, instruments additionnels au tableau de bord, réservoir de carburant supplémentaire... Après un supermarathon de 16,000 km, la débutante a pris la 4ème place finale (sur 96 partants) ! Elle est ensuite montée sur le podium des Tour d’Europe 71, 72 et 74 ! La petite Moskvitch, qui n’était pourtant pas un canon de beauté, est ainsi devenue un best-seller international.

Parmi les anciens ouvriers de l’usine circule la blague comme quoi le modèle de course a été envoyé en France pour le crash-test d’homologation parce que sa carrosserie était renforcée, ainsi qu'avec une caisse de cognac arménien dans le coffre...

Mais la raison objective de ce succès était le fait que la « 412 » était la première voiture soviétique où une attention particulière avait été portée sur la sécurité passive. Dans ses meilleures années entre 55% et 75% de la production était destinée à l’export. Il y avait même une usine en Belgique qui les assemblait pour le marché local sous la marque Scaldia à partir de collections de pièces détachées.

En 1960, 30 mille voitures soviétiques ont été exportées. En 1970, elles étaient déjà 84 mille ! Mais si on retire les pays d’Asie, d’Afrique et du Pacte de Varsovie, la part des exportations vers des pays capitalistes d’Europe ne dépassait pas les 10%. Les productions d’URSS étaient particulièrement appréciées en Scandinavie et en Finlande (avant tout pour leur robustesse et leur résistance au gel). A tel point que la Moskvitch-408 a été la voiture la plus vendue en Finlande en 1965 et 1966 (12,000 voitures vendues sur cette seule période). Même après la création du nouveau géant, VAZ, de tels succès n’ont jamais été réitérés.

VAZ-2121 « Niva » (1977) :
Elle est le premier véhicule développé indépendamment (sans utiliser une base de Fiat) par les ingénieurs de Togliatti. En 1978 elle a fait des débuts triomphants au Salon de l’Automobile de Paris et a reçu une médaille d’or à la Foire Internationale de Brno. Dans sa première année, la Niva a représenté 40% du marché européen des tout-terrains ce qui est somme toute assez normal puisque c’est elle qui a créé la catégorie des petits 4x4 urbains, très populaires aujourd’hui.

En Autriche, elle a été lancée sous le nom de Lada Taiga, en Angletterre comme Lada Cossak. Fait intéressant : à la fin des années 80, 45 Niva neuves ont été achetées pour le chantier de construction du tunnel sous la Manche.

Elle était particulièrement appréciée dans les zones montagneuses, en Autriche, en Islande, la Grèce... Près d’un demi-million de Niva a été exporté en un quart de siècle. Un chiffre d’autant plus étonnant que ce tout-terrain n’était pas particulièrement populaire en URSS : pas aussi à l’aise qu’un tout-terrain militaire dans la boue et peu habitable pour une voiture de ville.

«UAZ-Martorelli" (1976) :
Un jour, le pilote Luigi Martorelli a traversé le Sahara au volant d’un GAZ-69 (qui était alors produit à Oulianovsk). Il fut tellement impressionné par les qualités en tout terrain de son « Kozlik » qu’il s’est associé au soviétique Avtoexport en lui suggérant de commencer immédiatement la livraison du dernier modèle, le UAZ-469. Il s’occuperait lui-même de sa promotion. Entre 1973 et 1999 la société Martorelli a vendu dans les Apennins plus de 6,000 UAZ !

Pour le marché européen on les modifiait en montant la direction assistée et un moteur diesel Peugeot. Ce brutal 4x4 a même été conduit par un mafioso dans la saison 4 de la série culte de la télévision italienne, « La Mafia » (« La Piovra »).

Le livre de référence « Commerce extérieur de l’URSS » montre qu’en 1978, les exportations soviétiques ont connu leur apogée : 388,000 voitures particulières pour une valeur d’un peu plus de 500 millions de roubles. Mais la crise grandissante de l’économie soviétique a rendu de plus en plus difficile le lancement de nouveaux modèles et, très vite, les Moskvitch ou les Volga sont devenues désespérément obsolètes par rapport à leurs homologues occidentales... Et les exportations vers les pays occidentaux cessèrent d’être la priorité.

Lu sur : http://russian7.ru/2015/03/5-sovetskikh-avtomobilejj-stavshikh-popul/
Adaptation VG

Tag(s) : #URSS, #Export, #Anecdote, #Top