La Volga a toujours été le principal modèle utilisé dans les parcs de taxis des pays de l’ex-URSS. Encore aujourd’hui on rencontre souvent la grosse berline, avec des damiers sur les portières. En règle générale, les Volga étaient utilisées par les compagnies publiques de taxis dans les grandes villes de Russie et de Biélorussie. Mais parfois ces GAZ sont aussi utilisées par des chauffeurs de taxis privés. Par exemple, à Minsk, où Alexandre transporte des passagers depuis près de 15 ans à bord de sa GAZ-31029. L’homme a raconté à Onliner.by comment il fait pour maintenir la grande berline russe dans un si bel état, comment on peut augmenter le volume du coffre à bagage d’une Volga et pourquoi « l’année de fabrication de la voiture n’est pas définie ».
« Vous n’allez pas me croire. Cette voiture n’a pas d’année de fabrication. Je sais seulement que ce modèle 31029 a été produit aux alentours de 1997. A une ou deux années près. C’est comme cela, comme à l’usine on n’a pas pu donner la date exacte, on a écrit ‘indéterminée’ sur les papiers de la voiture à la place de la date » raconte Alexandre en montrant la carte grise.
L’homme attendait notre visite et il a sorti sa vieille berline du garage. Il vit dans le centre de Minsk. Il a acheté cette Volga en 1999 et même à l’époque le vendeur ne connaissait pas l’année exacte de fabrication de la voiture. Avant lui, c’est un directeur qui roulait avec.
« J’ai toujours roulé en Volga et je ne veux pas rouler en autre chose. Avant celle-là j’avais une GAZ-24. Ma femme roule maintenant en Mazda. Mais elle (nota : la voiture) ne me plait pas. Quand ma femme me dit qu’on va aller quelque part dans sa voiture je lui réponds : ‘je préfère y aller avec la mienne... ou à pieds’. Je n’aime pas toutes ces voitures étrangères. Vous voyez, je vis encore dans les années 1990. Je vais y rester. Je n’ai pas l’intention de prendre le volant d’autre chose qu’une Volga. Il est peu probable que je vende un jour cette voiture » indique le propriétaire de cette GAZ en allumant un cigarette.
La voiture d’Alexandre roule tous les jours. A la fois comme taxi mais aussi pour les besoins de la famille. Il la répare lui-même. Dans son garage. L’une des choses les plus graves qu’il a rencontré avec sa Volga est le remplacement du moteur. Le nouveau moteur a déjà fait 60,000 km. L’ancien en avait fait beaucoup plus (Alexandre ne se rappelle pas le kilométrage exact) mais il commençait à consommer beaucoup d’huile. C’est pourquoi il a décidé de le remplacer. Avec cette voiture, il n’a pas eu d’autres surprises.
« A l’exception du remplacement du moteur, la voiture ne m’a posé aucun problème. Rien n’est tombé en panne. S’il y a quelque chose à faire avec la suspension je le fais moi-même. Je peux tout faire à la maison. J’ai déjà pratiquement tout refait. La roue de secours d’origine est encore dans le coffre. Enfin, comme la voiture est utilisée comme taxi et qu’il faut souvent transporter des sacs, je l’ai installée sous le plancher à la place du réservoir. Ce dernier je l’ai installé dans le coffre, sur le côté. Cela m’a permis de gagner beaucoup de place. J’ai maintenant l’intention de la faire passer au gaz. Il a déjà le réservoir pour cela » indique Alexandre en soulevant un rideau dans le coffre.
Outre le coffre, l’homme a amélioré l’intérieur. Presque tout est d’origine mais quelques détails importants ont été changés. Il a en particulier changé les garnitures de portes et monté de nouveaux sièges avant et une nouvelle banquette arrière.
« Les vieux sièges étaient vraiment trop mous. Avant le championnat du monde de hockey, j’ai décidé d’en changer. Pour les visiteurs étrangers. Il y a maintenant des tablettes dans les dossiers avant. En général elles sont repliées, mais les supporters russes les ont bien aimées car elles ont des portes-gobelets » rigole Alexandre en dépliant celle du dossier passager.
La Volga GAZ-31029, produite de 1992 à 1997, n’était pas une modèle exclusif (comme a pu l’être le modèle 3102 produit de 1982 jusqu’en 2008). Sur le marché de l’occasion on trouve des modèles de ce type dans différents états. Mais croiser un taxi sans longerons rouillés ou intérieur en ruine est aujourd’hui chose difficile. La Volga d’Alexandre à un habitacle vraiment très soigné.
« C’est ma deuxième maison. Je passe parfois des journées entières assis dans ma voiture. C’est pourquoi je fais en sorte que cela reste toujours propre. Je n’ai jamais eu de voiture sale. Je la lave même quand il y a de la boue dans la rue. La même chose pour l’intérieur que je maintiens toujours dans une propreté parfaite. Les clients ont envie de s’assoir dans ma voiture et je n’ai pas honte de travailler. En règle générale, avant de monter dans la voiture, ils se secouent les pieds pour faire tomber la neige, la boue. Il y en a bien sûr qui montent avec des pieds sales... Ce n’est pas si grave, il suffit ensuite de nettoyer. Mais regardez dans quel état est la voiture. Tout fonctionne. La voiture est confortable » se réjouit le chauffeur.
La voiture est équipée d’un moteur essence 2,4 litres. Il consomme, selon Alexandre, 12 à 13 litres d’essence d’octane 92 aux 100 km. Sa puissance est de 81 chevaux. Vitesse maxi, 140 km/h. Le 0 à 100 km/h est atteint en 22 interminables secondes. Mais Alexandre n’a pas l’intention de faire la course avec sa voiture. Il ne roule avec qu’en ville. Presque toujours dans son rôle de taxi.
« Malheureusement, il ne reste aujourd’hui que très peu de taxis privés en Volga. Je ne tiens pas compte des compagnies publiques. J’ai quelques amis qui roulent encore en 3110. La carrosserie de leur voiture est en piteux état. La mienne serait déjà pourrie si je n’en avais pas pris soin. Je connais cette voiture comme les cinq doigts de ma main. Je passe toujours le contrôle technique du premier coup. On m’a demandé plusieurs fois si je ne voulais pas la vendre. Mais j’ai décidé de ne pas me séparer de ma voiture. Et même si on m’en donne 5,000, je ne l’abandonnerai pas ! »
Lu sur : http://auto.onliner.by/2014/11/28/volga-5
Adaptation VG