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Dans les pays du bloc socialiste, la Lada est considérée comme l’une des meilleures voitures. Comme peut l'être la BMW là où elle est commercialisée. Les deux voitures allient durabilité, diversité de carrosseries, moteur à l’avant et propulsion. Elles avaient tout de même quelques différences car les exigences des marchés socialistes et capitalistes n’étaient juste pas les mêmes...

Avant la chute du mur, celui qui pouvait s’acheter une voiture s’achetait généralement une Lada. Dans les années 80, il y avait le modèle de base 2105, la 2107 luxueusement équipée avec sa calandre chromée massive et le pratique break 2104. La Lada était certes un peu vieille mais elle jouissait d’une bonne base. A l’époque socialiste, un modèle n’évoluait jamais rapidement. Lors de son lancement en 1980, la Lada 2105 était déjà dépassée. Après tout, elle était basée sur la VAZ-2101 Jigouli commercialisée 10 ans plus tôt, elle-même étant une Fiat 124 – voiture de l‘année 1966 – produite sous licence. En fait, la 2105 n'était qu'une Jigouli camouflée sous une carrosserie angulaire plus moderne.

La Fiat 124 était en avance sur son temps et Lada a pu bénéficier de cette avance. Cette berline légère mais spacieuse disposait d’un bon châssis et de moteurs vivaces basés sur le quatre cylindres Fiat. Les plus anciens se souviendront que la 2105 disposait d’un moteur 1300 de 70 chevaux et qu’en 1985 elle a pu également disposer du 1500 de 77 chevaux. Selon nombre de ses propriétaires, sa plus grande faiblesse était sa boîte de vitesses à quatre rapports et c’est pourquoi sur autoroute, elle était bruyante et consommait beaucoup. Mais peu importe. A la fin des années 80, Mototechna avait une liste d’attente de près de 120,000 personnes intéressées par une voiture soviétique. Et les expéditions annuelles tournaient autour de 10,000. En 2000, toutefois, ils étaient beaucoup moins à rêver d’une Lada. Contrairement à la BMW.

La Lada était beaucoup moins puissante qu’une BMW. Mais son acheteur était récompensé par une bonne maniabilité et une bonne fiabilité. Comparée aux autres voitures du bloc de l’Est, la Lada était d’une qualité inhabituellement élevée. VAZ avait été créée par les Russes en collaboration avec le constructeur italien Fiat, dont les spécialistes avaient supervisé le début de la production. Bien sûr, on ne pouvait pas comparer son habitacle avec celui d’une voiture de l’ouest, mais la Lada pouvait résister au traitement le plus rude. Et sa boîte quatre vitesse lui permettait sans peine de s’aventurer sur les chemins de terre.

Ce n’était pas une coïncidence. Le châssis et la carrosserie de la Lada avaient été renforcés pour faire face aux routes soviétiques les plus pauvres. Et comme c’était la voiture de l’URSS, elle était également parfaitement préparée pour l’hiver sibérien. La plupart des propriétaires affirment qu’ils n’ont jamais rencontré de problème de démarrage en hiver. Ils ajoutent même avec un sourire que plus l’hiver est rigoureux et mieux la Lada démarre. Mais pour monter une côte enneigée il valait mieux alourdir l’arrière. Les conducteurs prenaient donc l’habitude de rouler tout l’hiver avec un sac de ciment dans le coffre à bagages. Aujourd’hui, la Lada est souvent considérée comme une véhicule fiable et peu exigeant. D’ailleurs elle a été exportée sur certains marchés européens, mais aussi au Canada et même au Brésil.

Contrairement à la Lada, il était hors de question de rouler dans un champ avec la BMW. Elle se comportait bien mieux sur la route. Monter à son bord est toujours amusant. La seconde génération de Série 3, baptisée E30, a été lancée à l’automne 1982, deux ans après la Lada 2105. Les berlines 3 et 5 portes ont été modernisées en 1988 et complétées par un break, plus apprécié par son élégante carrosserie à hayon que par ses capacités de chargement. La légende veut que cette carrosserie est née un peu par hasard. Un employé de BMW attendait un enfant et avait besoin d’une voiture avec un coffre plus grand pour transporter une poussette. Il avait une série 3 et en était si heureux qu’il ne voulait pas s’en séparer. Il s’est donc construit un break à partir de sa berline. La voiture a tellement plu à ses supérieurs que BMW a décidé de fabriquer le break Série 3, appelé Touring. A l’époque, cela faisait déjà quatre ans que la Lada 2104 avait été lancée... Les Russes n’ont toutefois jamais répondu à la Série 3 Cabriolet.

Chez BMW, la gamme de modèles et le nombre de moteurs disponibles étaient beaucoup plus grands. Cela allait de la 316 avec un quatre cylindres 1,8 litre de 88 ch à la 325 avec un six cylindres en ligne de 2,5 de 170 ch. Les pilotes près de leurs sous ont également pu s’offrir un six cylindres diesel et les paresseux une transmission automatique. Le haut de gamme de la E30 est apparu vers 1987. La M3 qui était initialement une série destinée à l’homologation dans les épreuves sportives est probablement l’une des meilleures voitures de l’histoire de l’automobile. Voiture extraordinairement équilibrée et exempte de défauts elle est plus rare que celle qui l’a remplacée, la M3 E36 plus puissante. Son moteur quatre cylindres de 2,3 litres développant 200 ch était suffisant pour ce coupé compact (en fait, une berline deux portes). Le dernier modèle M3 de cette série développait 238 chevaux, soit trois fois plus que la Lada la plus puissante.

La BMW 316 se comportait déjà très bien et par rapport aux voitures d’aujourd’hui, les deux voitures paraissent bien petites mais agréablement agiles. Il faut toutefois noter que la BMW E30 fait près de 30 cm de plus que la Lada 2105. La BMW peut être très rapide sur les petites routes car son châssis fait face à toutes les situations. Elle n’est ni trop dure, ni trop molle. Avec la Lada 2105, continuer à accélérer, pourrait devenir dangereux. La BMW est parfaitement équilibrée, dispose d’excellents moteurs, transmission et freins, en fait de tout ce qui a trait à la conduite. En conduite sportive, cette voiture discrète satisfera même le pilote le plus exigeant. On le voit aussi par le fait que le catalogue des options inclut par exemple un différentiel à glissement limité. Pour ceux qui aiment regarder par les fenêtres latérales dans les virages...

La BMW E30 est l’une des dernières voitures allemandes à hautes performances et bien entretenue elle pourra rouler des milliers de kilomètres. Pas totalement immortelle, la Lada est plus sujette à la rouille. La remplaçante de la BMW E36 a été commercialisée en 1990 et les dernières E30 fabriquées l’année suivante. La Lada a duré encore plus longtemps. Alors que la troisième génération de Série 3 était déjà remplacée, les trois Lada étaient encore fabriquées (NDT : à l’époque de l’article), même si VAZ avait lancée deux nouvelles générations de voitures. En Russie, le temps s’écoule plus lentement...

Lu sur : http://www.tyden.cz/rubriky/auta/historie/socialismus-kontra-kapitalismus/lada-2105-2104-2107-kontra-bmw-e30_104248.html
Adaptation VG