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C’est le 29 septembre 2013 que la flamme des XXIIème Jeux Olympiques d’Hiver qui se dérouleront à Sotchi en 2014 a été allumée à Olympie. C’est la seconde fois que la Russie accueille les épreuves olympiques puisqu’en 1980, les Jeux d’Eté étaient organisés à Moscou, capitale de l’URSS d’alors.
Pour ces JO tant attendus en 1980, le pays s’était préparé depuis longtemps et en profondeur. La question de la flamme olympique n’avait pas non plus été oubliée. Depuis 1928, le feu sacré effectue toujours un long voyage entre la Grèce et le pays hôte des JO dans les mains de coureurs se relayant sur la distance.
Les torches avaient été créées par l’usine Klimov de Leningrad, spécialisée dans la fabrication et l’entretien de turbines à gaz pour avions, chars ou bateaux. La distance d’Olympie à Moscou est de 5,300 km et pour chaque kilomètre parcouru il fallait une nouvelle torche. Un millier de torches en plus ont été commandées, au cas où. Le cahier des charges était très strict : le poids de la torche ne devait pas dépasser un kilogramme (le coureur devait la porter à bout de bras), la hauteur de la flamme ne devait pas être inférieure à 300 mm et ne pas dépasser 500 mm (pour ne pas risquer de bruler le coureur), la durée de combustion devait être de 8 à 10 minutes. En outre, la flamme ne devait pas pouvoir s’éteindre à cause du vent et de la pluie.
Les prototypes de torches ont suivi des essais rigoureux subissant un vent d’une vitesse de 25 m/s ou une pluie battante. La flamme ne s’est pas éteinte ! Toutes les caractéristiques techniques ont été également testées comme la qualité de la cartouche de gaz et le confort de la poignée.
Le relais de la flamme entre Olympie et Moscou a duré 30 jours. La flamme olympique a traversé 4 pays : Grèce, Bulgarie, Roumanie et URSS. Le parcours a été divisé en sections de 1,000 mètres, de sorte que la flamme est passée de main de main plus de 5,000 fois. Les athlètes qui se relayaient courraient en moyenne 4 à 5 minutes (la capacité de la torche était de 8 à 10 minutes). Les relais ne se déroulaient que de jour et la nuit, le symbole olympique brûlait dans des vasques spéciales, que les villes situées le long de l’itinéraire avaient mis en place.
Pour accompagner la flamme olympique durant ce long voyage et participer aux diverses manifestations organisées à Moscou, de nombreuses entreprises du secteur automobile de l’URSS avaient développés et fabriqués des véhicules inhabituels.
C’est RAF qui a été chargé de fabriquer les fourgonnettes qui va allaient être impliquée dans les JO en transportant les juges-arbitres, servir de véhicule d’assistance sur les courses cyclistes ou de laboratoire pour les examens médicaux des athlètes. Mais surtout, son RAF-2907 a également eu l’honneur de transporter et conserver la flamme olympique !
Ce modèle très spécial a été construit à 5 exemplaires. Deux d’entre eux suivaient en permanence à faible vitesse les athlètes qui se transmettaient tous les kilomètres la flamme olympique. C’est pourquoi ce RAF-2907 se distinguait des véhicules de série par son radiateur plus grand que la normale et un ventilateur électrique spécial. Ces modifications étaient nécessaires pour s’assurer que le moteur ne surchauffe car le véhicule roulait constamment à basse vitesse.
Les particularités de ce « Rafik » ne s’arrêtaient pas là. A l’arrière était aménagé un compartiment pour le rangement de la flamme. C’est pourquoi il avait reçu le titre honorifique de gardien de la flamme olympique ! Ce compartiment était isolé et équipé d’une ventilation forcée. L’accès à la flamme était possible de l’intérieur ou par le hayon arrière. Dans ce compartiment 3 « lampes » brûlaient en permanence. Elles étaient spécialement conçues pour enflammer instantanément une torche de secours en cas de force majeure. Et il y avait 3 autres lampes en réserve. En outre on trouvait des bonbonnes de gaz pour leur alimentation et des extincteurs.
L’intérieur était équipé de deux banquettes, d’une table avec des fauteuils pivotant, d’une petite armoire, d’un réfrigérateur et de la climatisation. Une place était prévue pour le co-pilote et pour le « gardien » de la flamme olympique. Deux RAF-2907 ont donc accompagné les coureurs depuis les frontières de l’URSS jusqu’à Moscou, puis se sont rendus à Kiev, Minsk et Tallinn, les villes qui accueillaient des compétitions olympiques.
De nos jours, l'un d'entre eux peut être vu au Musée de l’Automobile de Riga, capitale de la Lettonie.
Lu sur : http://fishki.net/auto/1208574-oldtajmer-olimpijskogo-ognja.html
Adaptation VG