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Cette voiture inhabituelle portant le nom de DeCon Tarzan nous a été présentée par son créateur, Sergueï Taranov, originaire de Togliatti. Pour faire court, cette voiture se veut être le croisement d’une Samara et d’une Niva.
Le principal élément original qui entre dans la construction de cette voiture est un solide châssis en acier. C’est sur celui-ci qu’est en fait installé le châssis standard de la Niva, mais à la différence de la VAZ-2121, la suspension arrière de la Tarzan est quasi identique à celle de l’avant et devient indépendante. La voiture est équipée d’un moteur essence de 1700 cm3, d’un boîte de vitesses à cinq rapports et de freins à disques aux quatre roues. Comme la Tarzan a un empattement de 2580 mm (soit 380 mm que la Niva à empattement court et 120 mm de plus que la Samara), l’arbre de transmission a dû être rallongé.
La carrosserie de la « Vosmerka » est liée au châssis par six silentblocs, quatre à l’avant et deux à l’arrière. Comme le confirme le créateur de la voiture, le châssis offre plusieurs avantages : la carrosserie n’étant plus autoporteuse, on pourrait très bien imaginer une Tarzan cabriolet ou même une voiture à quatre roues motrices avec la carrosserie de la VAZ-2110. La voiture pèse 1080 kg, fait 4270 mm de long, 1690 mm de large et 1570 mm de hauteur. Les voies sont identiques à l’avant et à l’arrière, soit 1470 mm.
La Tarzan fait une impression inhabituelle. Au premier regard, on a de quoi être circonspect. La silhouette de cette « Vosmerka » est familière mais quelque chose ne va pas. On remarque les passages de roues arrondis et hypertrophiés desquels débordent d’énormes pneus, les jupes enveloppantes, les contours arrondis... et au-dessus on note la carrosserie anguleuse habituelle. Celle de la Samara... La combinaison n’est pas des plus réussie mais elle en jette. Le plus intéressant est sous le capot : dans le compartiment moteur on trouve un moteur installé longitudinalement ! Pour un tout-terrain, cette disposition est tout à fait adaptée.
A l’intérieur cette Tarzan est une Samara tout à fait classique. On remarquera simplement la position de conduite surélevée et deux leviers supplémentaires au plancher (comme sur la Niva).
C’est quand on commence à rouler que l’on s’éloigne des impressions habituelles des tractions avant de la marque. L’habitacle de cette berline est envahi par les bruits de transmission typiques de la Niva (DeCon a encore besoin de travailler sur l’insonorisation). Sur les premiers mètres vous aurez à faire face à une direction inhabituellement dure. Si vous avez déjà eu l’occasion de conduire un camion avec une assistance de direction défectueuse, vous comprendrez très bien... En conduite tranquille, la maniabilité de la voiture est acceptable, mais l’effort à fournir pour tourner le volant prive complètement le conducteur de confort et constitue souvent un obstacle insurmontable en situation d’urgence : pour changer radicalement de direction, il faut littéralement se battre avec le volant.
Comment se comporte-t-elle dans un slalom ? Nous posons quelques cônes sur la route et commençons notre « rodéo ». A la limite de l’adhérence (c'est-à-dire entre 60 et 70 km/h), la voiture garde sa trajectoire et obéit à son conducteur... mais nous n’avons pas essayé d’aller plus loin car la dureté de la direction nous a totalement refroidi.
Nous avons également pu conduire la voiture sur la terre, sur une piste prévue pour des épreuves d’autocross. Des montées, des descentes, des virages : la totale ! Sur la terre, à vitesse élevée, l’effort à porter au volant redescend à un niveau acceptable et dans les virages il devient possible de se concentrer sur le comportement de la voiture. En virage, accélérateur à fond et malgré les forces considérables, le Tarzan reste stable et se comporte en toute sécurité. En bout de ligne de droite, en rétrogradant en seconde et en tournant brusquement le volant, on peut grâce au couple provoquer un dérapage de l’essieu arrière. Tout en douceur, en parfaite maîtrise, il peut même se terminer par un dérapage des quatre roues.
La seule chose qui gâche ces finalement bonnes impressions de conduite est le manque de douceur : la suspension est vraiment trop rigide ! Sur les bosses, en particulier en virage, on a l’impression que la voiture va tomber en miette : le Tarzan vibre vraiment comme un fou... Les petites irrégularités remontent également beaucoup trop dans le volant et dans la carrosserie. Les vibrations finissent par nuire à la précision de conduite.
L’histoire de l’industrie automobile soviétique se souvient des nombreuses tentatives d’accoupler une transmission à quatre roues motrices à une voiture conçue initialement comme une simple routière : GAZ Pobeda M72 ou Moskvitch-410 par exemple. Cette DeCon Tarzan perpétue cette tradition.
Lu sur : http://this-carsonline.ru/sbor/vaz-tarzan.html
Voir aussi le scan de cet article paru dans le n°18/1996 d’Auto-Review et proposé par le forum RC : http://rcforum.ru/showpost.php?p=1773638&postcount=117
Adaptation VG