Le journal Auto Bild a publié un grand article sur la sportcar russe Marussia B1. Le journaliste allemand Ben Arnold a été séduit par la tenue de route et le confort de la voiture et l’a même comparé aux Lotus et Lamborghini. L’article s’intitulait « La Macho de Moscou, les russes enfoncent la pédale des gaz ». Celui-ci s’est rendu à Moscou où il a pu conduire la Marussia B1 de Nikolaï Fomenko.
« La Marussia gronde mais peut se laisse facilement dompter par son maître ». Les Allemands ne savent même pas que Marussia est prénom féminin russe, ce qui est heureux car cela nous a évité des allusions à caractère érotique. Pour les Allemands, la Marussia est une supersportive venant de Russie.
D’ailleurs, l’auteur de l’article ne voit aucun caractère russe en la voiture. « C’est une supercar mondiale, qui ressemble à n’importe quelle supercar classique, avec certaines solutions techniques qui lui sont propres bien qu’elle ait quelque chose de Lotus ou de Lamborghini ». Cela ne surprend pas Fomenko puisqu’il sait que toutes les supercars d’aujourd’hui se composent souvent de pièces de l’un ou l’autre leader du marché. Il n’y a que les carrosseries, et encore ce n’est pas toujours le cas, qui sont fabriquées par ces sociétés.
Le journaliste allemand Ben Arnold rappelle que Nikolaï Fomenko, le créateur de la Marussia, est connu en Russie comme showman et pilote de course sur Aston Martin. Cela explique pourquoi la voiture est si confortable car créée pour son conducteur, malgré le fait que c’est une sportive. « Elle a été créée par quelqu’un qui sait par expérience ce dont a besoin le conducteur ».
Fomenko lui-même déclarait dans une interview à Deutsche Welle que ce sont des sociétés comme la sienne qui font avancer l’industrie automobile. Car elle ne pense pas à maximiser leurs chiffres de ventes, mais cherche à trouver de nouvelles solutions techniques, comme par exemple dans le domaine des nouvelles sources d’énergie. « Les spécialistes solides et bien formés qui veulent développer leur propres idées, et ne veulent pas dépendre des décisions des dirigeants de grandes sociétés, cherchent avant tout à travailler pour ces petites structures. Le principal, c’est qu’elles aient de l’argent. Mais elles sont faciles à trouver lorsqu’on a une idée concrète à leur proposer » indique Fomenko. Dans ces petites entreprises innovantes, ces spécialistes ont une plus grande liberté et peuvent laisser libre court à leur créativité, plus que dans une grande société où l’inertie est grande.
A en croire Fomenko, Marussia serait déjà prêt à produire une voiture électrique. « Cela sera une voiture qui produira elle-même sa propre énergie. Les grands fabricants automobiles et les producteurs d’électricité suivent la même voie depuis très longtemps et il n’est pas impossible que les vraies solutions seront trouvées par ceux qui suivent un autre chemin » indique le showman.
Ben Arnold indique dans son article que « Fomenko a trouvé des investisseurs qui ont de l’argent et qui savent attendre ». Il est convaincu que la Marussia connaîtra une demande en Allemagne, si l’on oublie ses quelques petits défauts et son prix de 119,000 euros.
« Tout indique que la Marussia n’est pas le projet de rêveurs sans le sou. Nous sommes en présence d’une voiture puissante et élégante, dessinée par des grands professionnels. Le moniteur sur la console centrale va faire l’envie des grands constructeurs internationaux » indique Ben Arnold. En plus, la voiture peut-être utilisée comme une vraie voiture de course et aussi comme une routière. Elle répond à toutes les normes. La Marussia est équipée d’une caméra arrière à la place du rétroviseur, de l’ABS, de l’ESP, d’une boîte automatique d’origine Renault/Nissan, d’une suspension pneumatique qui permet d’augmenter la garde sol si la voiture doit rouler sur des routes ordinaires.
La Marussia, une propulsion, possède une bonne tenue de route. Son moteur V6 Cosworth est installé en position centrale, transversalement par rapport à la coque. C’est un 3 litres développant 360ch à 5,500 tr/min et un couple de 440Nm à 4,000 tr/min. Elle passe de 0 à 100km/h en 3,5 secondes et sa vitesse maxi s’établit à 250km/h. Sa consommation est de 10 litres aux 100km.
Grâce à l’emploi de l’aluminium, la Marussia pèse seulement 1,100kg et son dessin a reçu les éloges d’Auto Bild. Ben Arnold est prêt à tirer son chapeau à Nikolaï Fomenko. « Les Russes arrivent et ils ont l'air forts ». Dans sa bouche cela sonne différemment, « Les Russes arrivent » a un petit goût de Guerre Froide, quand les Allemands avaient constamment peur et gardaient à l’esprit l’éventualité d’une attaque de l’URSS sur l’Ouest.
Lu sur : http://www.dw-world.de/dw/article/0,,5640992,00.html
L’article d’AutoBild : http://www.autobild.de/artikel/marussia-b1-fahrbericht_1178690.html
A noter le correctif apporté à cet article par un lecteur du forum « Marussia » sur Cardesign.ru, qui doute que le journaliste Allemand ait réellement conduit et même vu la voiture :
1. Le confort de la Marussia ? Dans une voiture qui secoue même sur la piste du polygone FSO (le circuit des Organes de sécurité de la Fédération de Russie, près de Moscou, sur lequel est installé la Mercedes-Benz Driving Academy) ? Peut-être a-t’il essayé la voiture dans une cour.
2. Une caméra vidéo ? Le journaliste a-t-il vu la voiture ? Elle a un rétroviseur.
3. Un poids de 1,100kg grâce à l’aluminium ? La Marussia dispose d’une structure métallique sur laquelle reposent des panneaux en plastique.
4. 3,5s pour le 0 à 100km/h ? Marussia Motors indique que cette valeur est atteinte en moins de 5 secondes, mais qu’elle est proche de 5s.
5. Le moniteur sur la console ? C’est un moniteur classique, même s’ils le font eux-même.
6. Un moteur transversal ? Le moteur est longitudinal !
7. Un moteur 3 litres ? Il fait 3,6 litres !
Adaptation VG