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En 1970, les premières VAZ sont tombées de chaîne et ont participé à une campagne d’essais.

Vladimir Kniazev y a participé. Il évoque cette page del’histoire du géant de Togliatti dans une interview accordée à la revue « 7verst ».

- 7V : Vladimir Trofimovitch, quel est votre lien avec les 40 ans de la première Lada ?
- VK : Pour commencer je voudrais vous raconter quelque chose. La première fois que j’ai entendu parler de l’Usine Automobile de la Volga, c’était en juillet 1966. L’usine allait être construite dans notre ville. A l’époque j’étais chauffeur du premier adjoint au maire de Togliatti, Valentin Ivanovitch Soukhoroukov. Un jour, il me fait venir et me dit : « Nous devons aller immédiatement au Comité du Parti. Des personnalités importantes sont arrivées de Moscou ! Dans notre ville, on va construire une usine automobile ». Et effectivement, à cette réunion il y avait le Ministre de l’industrie automobile de l’URSS, Alexandre Mikhaïlovitch Tarassov et le directeur général de la future usine, Victor Nikolaïevitch Poliakov.

- 7V : Quel était le but de leur visite ?
- VK : Nous les avons emmenés visiter le terrain sur lequel seraient édifiées la future usine et la ville nouvelle, approximativement dans l’actuel 7ème arrondissement. A perte de vue, ce n’était un grand champ de blé. Beaucoup d’espace et une grande beauté ! L’un des responsables locaux a demandé à Tarassov : « Cela n’est pas dommage de détruire tant de blé ? ». En substance, le ministre lui a répondu que l’Etat tirerait beaucoup plus de bénéfices avec la future usine qu’avec ce champ.

- 7V : Quand avez-vous été embauché chez VAZ et comment êtes vous devenu essayeur ?
- VK : J’ai trouvé un emploi à l’usine en 1967. J’étais chauffeur de Poliakov, au service de sa secrétaire, Valentina Illinitchina Souslova. A la fin de mars 1968, le bureau d’études a reçu d’Italie une série de prototypes de la future VAZ qu’il fallait aller chercher dans un port du sud de l’Union Soviétique. Il n’y avait pas assez de chauffeurs, et à la demande du chef du bureau d’études Vladimir Sergeevitch Soloviev, quelques personnes, dont moi, ont intégré l’équipe chargés de ramener ces voitures. C’est là que j’ai fait la connaissance des pilotes essayeurs Iakov Georguievitch Loukianov et Edouard Nikolaïevitch Poustounovitch. Grâce à eux, j’ai commencé à travaillé comme essayeur. Ils m’ont donné envie de m’engager dans cette voie.

- 7V : Parlez-nous, s’il vous plait, des tests de la Kopeïka ?
- VK : Comme on sait, les premières voitures ont été fabriquées le 19 avril 1970. En juin, nous les avons eues pour les essais. Elles étaient assemblées avec des collections de pièces en provenance d’Italie. On m’a confié une voiture rouge cerise. Elle portait le numéro de série 84. Nous avons été divisés en différents groupes. Je suis tombé dans le groupe chargé des essais de longévité. Nous sommes partis au polygone d’essais de NAMI où nous essayions les voitures sur une route pavée spéciale.

- 7V : Quelles étaient les particularités de cette route ? Comment se déroulaient les essais ?
- VK : La route pavée du polygone est un anneau fermé d’une longueur de 8km. La partie extérieure de cet anneau est constitué d’un pavage lisse avec trois zones de tests spécifiques avec des nervures transversales. La vitesse sur l’anneau est de 50 à 55 km/h et dans les zones spécifiques elle peut descendre jusqu’à 10
à 15km/h. Sur cette partie, nous devions faire un test de 10,000km. Sur la partie intérieure, les pavées étaient beaucoup moins réguliers et formaient des ondulations. Sur cette zone on pouvait rouler entre 20 à 25km/h. Le test se faisait sur 2,000km. La distance totale des essais que nous devions effectuer était donc de 12,000km. Et selon, le protocole d’essai de Fiat, les voitures devaient être à pleine charge. Nous utilisions donc des sacs lestés de grenaille de fer. 70kg par place passager et 50kg dans le coffre.

- 7V : Et comment s’est comportée votre voiture ? Quelles sont vos impressions ?
- VK : Par leur conception, ces voitures se distinguaient significativement des voitures russes de l’époque, ce qui se remarquait clairement lorsqu’on les conduisait. Après la campagne d’essais et après remise en état, la Kopeïka que j’avais testée a été confiée à la rédaction de la Pravda où  elle a été utilisée pendant un an. Je l’ai ensuite ramenée à Togliatti. Sur ordre de Poliakov, la voiture a été donnée au chef de la GAI, la police routière, qui l’a conduite assez longtemps. Il était content de son état. Il me l’a même dit lui-même !

Lu sur : http://www.7verst.ru/article.aspx?n=3338
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #VAZ, #2101, #Kopeïka, #Interview