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Polski-Fiat 126p (1973 - 2000) – rêve polonais.

La Maluch... Critiquée, source de moquerie mais toujours adorée ! C’est la principale caractéristique de cette petite voiture - symbole de la motorisation polonaise d’une époque ancienne. La Maluch nous a appris à conduire, elle nous a montré la technique et la mécanique.

Pour une majorité de conducteurs polonais, la Maluch a été la première voiture. A son volant les plus jeunes, mais aussi les vieux, ont appris à conduire. En Pologne cette petite voiture est devenue un vrai véhicule... familial et utilitaire. Les touristes polonais ont traversé toute l’Europe avec elle. Le coffre trop petit ? Pas de problème – il suffisait juste d’installer une galerie sur le toit ! Et encore... Il s’agissait d’une voiture efficace pour transporter des choses ou aménager le foyer. En enlevant le siège avant, on gagnait suffisamment d’espace pour mettre p.ex. un petit frigo, un sac de ciment, du carrelage. La Maluch était spécifique de cette époque des années 70 et 80...

69 milles zlotys (soit 30 salaires moyens) - c’était le prix d’une Maluch en décembre 1972. Comme il y avait beaucoup de gens intéressés, le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre un système de prépaiement. Il avait prévu que grâce à ce système, la Maluch trouverait 650 milles acheteurs. Mais le succès dépassa les prévisions car dès le premier mois de sa vente il y avait déjà un 1,6 million exemplaires prépayés ! Pour résoudre ce problème il a fallu mettre en place un système de tirage au sort. Et deux usines Fiat polonaises, celle de Bielsko-Biala et celle de Tychy, furent chargées de sa production.

De nos jours, la Maluch provoque la pitié et la moquerie, mais nous la voyons toujours rouler sur les routes polonaises. Certaines sont « bien fatiguées » mais on en trouve encore beaucoup en parfait état. La preuve: un certain Krzystof de Raclawice Slaskie a décidé de mettre sa Maluch à la casse après 300 milles kilomètres, mais il reste fidèle à sa marque préférée, car il roule actuellement dans une Fiat 126 el datant de 1994. Avec celle-ci, il a déjà fait 104 milles kilomètres et à priori elle n’a aucun problème technique.

La Maluch est une voiture facile à réparer ! S’il le faut, on peut s’en occuper soi-même et directement sur le bord de la route. Il ne faut qu’un marteau, un tournevis, un cric, et un bout de câble en métal :) C’est surement vite dit, mais Krzysztof se rappelle d’un voyage à l’étranger où il n’a pas eu trop de choix et a réparé tout seul l’embrayage... dans la rue.

La Maluch a été progressivement modernisée, surtout dans le but d’améliorer sa sécurité et sa fiabilité. Son grand avantage : une construction simple, pas d’électronique et la majorité des pannes réparables par son propriétaire.

  • 1973 Début de la production de la Polski Fiat 126p
  • 1977 Apparition du moteur 652cm3
  • 1978 Disparition du moteur 594cm3, évolutions de carrosserie
  • 1979 FSM devient le seul producteur de la PF 126p
  • 1981 1,000,000ème exemplaire de la Polski Fiat 126p
  • 1984 Evolutions mécaniques et « cosmétiques » , version FL (en décembre)
  • 1987 Début de la production de la Bis (700cm3)
  • 1993 3,000,000ème exemplaire de la Polski Fiat 126p (en mai)
  • 1994 Modernisation de la carrosserie, version "el" avec des pièces de Cinquecento (septembre)
  • 1997 Introduction du catalyseur et officialisation du nom de « Maluch » (janvier)
  • 1998 25ème anniversaire de la production de la Fiat 126 (Maluch)
  • 1999 Les Maluch sortant d’usine sont équipées d’appuis têtes arrière (janvier)
  • 2000 Fin de la production de la Fiat 126p. Le dernier exemplaire -jaune- est désormais au musée Fiat de Turin.

Un des traits caractéristiques de la Maluch est le suivant : une construction simple qui tombe souvent en panne. Les pièces de basse qualité s’usaient relativement vite. Par exemple, il fallait changer les roulements avant tous les 20-30 milles kilomètres. Idem pour l’embrayage. Image courante en Pologne : un conducteur qui pousse sa Maluch ou la démarre à l’aide d’un grand bâton... en reprenant son volant quelques mètres après. C’est pour cela d’ailleurs qu’on disait que la 2ème vitesse était la « préférée » en Maluch... Bref, le démarreur était très mauvais. Un autre problème... la corrosion ! Les passages de roues et le pot d’échappement décidément rouillaient trop vite. Il n’était rare de voir une Maluch avec un pot d’échappement traînant par terre. La qualité de ces pièces n’était pas la meilleure donc il fallait les changer souvent.

De nos jours, la Maluch devient sans doute une voiture culte. Nous la rencontrons encore sur les routes, elle marche très bien surtout pour les petites distances. Le marché automobile propose d’autres marques et la Maluch a désormais beaucoup de concurrentes : elle n’a pas d’airbag, ses freins sont peu efficaces et les phares trop faibles...

Heureusement, nous pouvons toujours acheter une Maluch d’occasion. Les prix sont variés mais il est possible d’en trouver une en bon état, avec un kilométrage intéressant à 500zl (moins de 150 euros). La majorité des exemplaires est vendue à un prix symbolique mais ils ont besoin d’être entièrement reconditionnés. Voici quelques exemples de prix trouvés sur internet en fonction des millésimes : 1996 – 250zl, 1986 – 500zl, 2000 – 2500zl, 1999 – 1800zl, 1997 – 1000zl. Est-ce que cela vaut le coup d’acheter aujourd’hui une Maluch ? Ce n’est sûrement plus la voiture la plus rapide, mais elle peut toujours être utile pour faire des petits trajets. Souvent à son volant nous voyons des personnes d’un certain âge ou au contraire – des jeunes garçons qui commencent leur « carrière » automobile.

Même si la Maluch est attaquée par la rouille, il faut espérer que ce symbole de la motorisation polonaise ne disparaîtra jamais. Mais il y a des Polonais qui se regroupent au sein de clubs automobiles et vouent pour cette voiture un véritable culte.

Les plus de la Maluch :

  • faible consommation d’essence
  • construction simple
  • facile à garer

Les points négatifs de la Maluch :

  • un petit coffre
  • un moteur bruyant
  • les phares faiblards
  • le système de freinage à améliorer
  • le manque de sécurité

Les défauts rencontrés le plus souvent :

  • les roulements avant s’usent trop vite
  • corrosion de la carrosserie
  • corrosion du pot d’échappement
  • démarrage par câble
  • bobine d’allumage
  • câbles d’allumage

Issu de :
lien obsolète
Traduction Basia

[Commentaire]

Très chouette article illustré de belles photos et magnifiquement traduit par Basia sur son temps libre (qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour les lecteurs de Sovietauto !).

Cela me rappelle la première voiture de sa soeur, une Maluch justement, que j'ai essayée un jour. Une voiture d'une autre époque (et pas forcément de la PRL). Le temps où les voitures n'avaient pas de direction ou de freins assistés ... et où il fallait littéralement se cracher dans les mains pour la mener à bon train. Enfin, moi si après quelques kilomètres je suis ressorti en sueur, je n'ai jamais vu ma belle-soeur avec la moindre goutte sur le front !!!!

A bientôt,
VG

Tag(s) : #Histoire, #Marché, #Polski-Fiat, #126p, #Maluch, #VG