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D’origine certaines voitures sont loin d’être conçues pour établir des records de vitesse. Vadim Nikichev a pourtant réussi à aller à l'encontre de cet état de fait.
Pendant des années on a fait des blagues sur les relations entre les Zaporojets et les voitures étrangères. L’heure de la vengeance a sonné puisque maintenant sur les pistes de drag-racing, un modèle de de chez ZAZ, et plus précisément une Tavria bat facilement des BMW M5, qui ont pourtant plus de 500 chevaux sous le capot. En voilà une bonne blague, non ?
Il est vrai que dans ce cas précis, de la ZAZ-1102 de série il ne reste que le nom, auquel on a rajouté le code T3. Le nombre important de modifications de la carrosserie donne à la Tavria cette silhouette incroyable : les montants de carrosserie ont été raccourcis pour rabaisser le toit. Le pare-brise a été réalisé sur commande spéciale, et les vitres latérales sont réalisées en plexiglas dans les nouvelles dimensions. Mais tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, le plus grand travail ayant consisté au renforcement de la caisse. Sous le capot par exemple, on remarque que la tôle des passages de roues a été doublée et que les supports de suspension ont été renforcés. Sous le plancher des longerons de Niva ont été soudés.
A l’intérieur ont trouve un arceau de sécurité. Certes, il est plus difficile de monter et descendre à bord de la voiture, surtout si on prend en considération la plus faible hauteur de la voiture, mais la sécurité passive d’une voiture de course doit être de haut niveau. Car c’est bien d’une voiture de course dont il s’agit : le moteur Lada 16 soupapes, ne disposant pourtant ni d’un turbocompresseur ou d’une injection d’oxydes d’azote est estimé à 200 chevaux. Le moteur est dit « carré » : la course pistons et le diamètre des cylindres font 84mm. Il fait désormais une cylindrée de 1860cm3.
Une attention particulière a été portée sur l’admission : l’arbre à cames assure une ouverture des soupapes de 12mm. Les ressorts de soupapes sont issus du catalogue de la très célèbre marque « Schrick ». L’admission a été réalisée par le spécialiste russe « Braguine ». La pompe a essence très efficace a été prélevée sur un modèle de Mercedes et les gicleurs d’injection sont de marque « Bosch ».
L’allumage est assuré par un boîtier électronique GM, pas celui que l’on trouvait sur les premières Lada à injection, mais celui d’une Daewoo coréenne. On trouve aussi des bougies à têtes froides. Le collecteur d’échappement est de type 4-2-1, et il n’y a pas de silencieux. Il est remplacé par un tuyau en sortie directe.
La transmission fait ce qu’elle peut pour s’adapter à la puissance du moteur, même si elle a également fait l’objet de quelques attentions. L’embrayage « métal-céramique » absorbe la puissance mais il faudra encore modifier la boîte de vitesse. Le sélecteur demande de l’habitude, et il devrait être remplacé par un système séquentiel.
Ce n’est pas le train arrière qui attire l’attention (c’est celui de la Tavria et il est simplement renforcé), mais le train avant. Il rappelle ce que l’on trouvait sur les Aleko-2141 : les bras inférieurs de VAZ-2109 sont couplés par une barre transversale, jouant le rôle de barre stabilisatrice. Les coupelles de suspension sont empruntées à une Nissan Almera et les supports à une VAZ-2109. Les supports supérieurs sont d’origine. Ce sont des freins de VAZ-2112 qui vont aider la voiture à s’arrêter après chaque course.
Pour ne rien perdre de la puissance du moteur au démarrage, des pneus slick de 200mm de large sont montés sur le train avant. Les jantes alliages de 15 pouces sont différentes : à l’avant il s’agit de « Slik » , le fabricant de Togliatti, et à l’arrière des SMZ en magnésium. Ces dernières sont montées en pneus hiver « ContiWinterKontakt » mais ce n’est pas une ruse indienne. C’est simplement parce qu’on a rien trouvé d'autre pour l’instant, mais dans le futur le propriétaire essaiera de monter des pneus offrant moins de résistance au roulement.
Cette voiture a été réalisée en deux ans et demi. Au départ, les propriétaires de cette Tavria voulaient juste l’améliorer un peu. Mais le montage d’un moteur beaucoup plus puissant a demandé une modification profonde du train avant et ensuite, les mises au point et améliorations diverses se sont enchaînées. Maintenant la Tavria T3 ne roule plus sur route ouverte. A cela deux raisons : la voiture n’est pas des plus confortables et il est impossible de rouler lentement avec ce type de d’engin. La Tavria s’est transformée en véritable Dragster que l’on ne réveille que pour les compétitions. Et croyez-nous : ce réveil ne laisse personne indifférent. Ni les spectateurs, ni ses adversaires.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/14614-tavrija_zaz-1102_uzhe_ne_anekdot/
Adaptation VG