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En 2006 l’usine moscovite d’Avtoframos a augmenté sa production par cinq et sorti 50,665 Logan (chiffre à ne pas confondre avec le nombre de voitures vendues sur le marché russe).

Il y a là un contraste intéressant du capitalisme, car en lorsque l’on passe devant les bâtiments de Moskvitch à moitié en ruine qui dominent de manière sombre l’Avenue de Volgograd avec leurs vitres cassées, on fini par tomber sur un portail avec des gardiens polis (!) et des logos Renault sur un bâtiment immense et propre .... Et ce qui est plus inattendu : une file de personnes qui souhaitent trouver un travail ici. C’est étonnant mais c’est bien là sur le territoire de l’usine Moskvitch que l’on a créé la société mixte Avtoframos il y quelques années.

« Je vous demande de marcher uniquement par l’allée de couleur verte », nous indique notre guide en traversant l’atelier de soudure. Ces allées ne sont pas là pour faire bien pour les visiteurs mais sont là pour la sécurité car ici les chariots élévateurs ont la priorité sur les piétons.

Cela fait déjà longtemps qu’Avtoframos a atteint une production selon les normes modernes avec ses trois ateliers : soudure, peinture et montage. Dans le premier hall en 4 minutes et 9 secondes on soude les 358 pièces métalliques qui vont constituer la carrosserie. Dans le second on la recouvre de 22 kilos de mastic, de 10 kilos de peinture et de 2 kilos de cire. C’est dans le troisième que naît la voiture définitive. Les unités de production occupent 10 hectares, et en tout le site d’Avtoframos en recouvre 30. Dans le futur proche on prévoit d’augmenter la production de 25%, et il se pourrait, que l’usine prenne encore beaucoup d’ampleur.

Au dessus de la chaîne sur laquelle avancent pas à pas les Logan, un tableau d’affichage indique combien de voitures ont été déjà produite par l’équipe en place depuis le début de la journée, et combien il faut encore en faire. Bien entendu il n’y a pas de place au superflu dans les mouvements des ouvriers : chaque pas, chaque mouvement a été calculé par des spécialistes. D’ailleurs, tous les ouvriers chez Avtoframos sont appelés « opérateurs ». Avouez que c’est un détail curieux.

Le contrôle de la qualité de la production est effectué en permanence. A la fin de chaque opération de production, la Logan subit une vérification minutieuse pour non seulement détecter les défauts, mais aussi obligatoirement les régler.

L’an dernier, la production d’Avtoframos a sérieusement augmenté et l’usine a fabriqué plus de 50 mille logan. Pour atteindre de tels chiffres une troisième équipe (de nuit) a été mise en place. En moyenne l’usine produit 12 voitures par heure.

« Pour être honnête, nous avons eu quelques craintes l’an passé » reconnaît le directeur d’Avtoframos. « Il y avait en effet des raisons d’inquiétude. D’une part il fallait mettre en œuvre le plan de production prévu, pour respecter la demande des clients. Mais l’augmentation de la production, l’organisation de nouvelles équipes de production, la formation des opérateurs sont toujours une cause énorme de non-qualité. Et naturellement nous ne pouvions pas nous permettre cette non-qualité. J’avoue que je suis fier que nous ayons réussi à respecter nos engagements en terme de production et assurer un haut niveau de qualité ».

Le directeur d’Avtoframos est formel. Ces résultats sont le fruit d’un travail collectif. Chacune des 1860 personnes travaillant directement à la fabrication des voitures est le membre d’une équipe commune. Pourtant, curieusement, on ne demande pas d’exigence particulière à la majorité des candidats à un poste dans l’usine.

« Absolument, il y a une série d’opérations pour lesquelles il est nécessaire d’avoir une connaissance spécifique » explique le directeur d’Avtoframos. « Mais tous nos opérateurs reçoivent une formation spéciale à notre école de dextérité. Parallèlement à la production, un opérateur augmente constamment ses aptitudes professionnelles conformément à la norme en vigueur dans le groupe Renault. Je n’ai jamais été sceptique et n’ai jamais estimé qu’un ouvrier en Russie est plus mauvais qu’un ouvrier Européen. Je remarque aussi que les opérateurs russes sont plus réceptifs aux innovations, peuvent se perfectionner et passer plus rapidement à un niveau supérieur ».

La majorité des opérateurs de production à Avtoframos sont jeunes. L’âge moyen n’excéde pas 28 ans. Autre détail caractéristique pour cette usine : sur 1860 ouvriers on ne compte que 10 étrangers.

« Nous russifions notre usine » plaisante le directeur. Mais il est sérieux car le nombre d’étranger travaillant ici est en baisse constante. C’est encore un argument en faveur du fait que les spécialistes russes ne sont pas pires que les autres.

Les sous-traitants russes sont aussi aujourd’hui à l’origine de 30% des composants. C’est le plus au niveau de localisation pour une entreprise de montage du pays. Certaines pièces de carrosserie sont fabriquées chez ZIL, les protections en acier des conduites de freinage le sont par Severstal, les vitres par la Verrerie de Borsk. Et ce ne sont que quelques exemples. Dans le futur, 50% des pièces de la Logan devraient être approvisionnées localement. Les pièces restantes proviennent de l’usine roumaine Dacia de Pitesti et sont acheminées à Moscou par camion. D’ailleurs, l’entrepôt sous douane est dans l’enceinte d’Avtoframos, ce qui permet de réduire largement et d’optimiser les délais de livraison.

Pour 2007, on prévoit d’augmenter la production de Logan à 80 mille voitures. En octobre dernier, en Roumanie on a commencé à fabriquer le break Logan MCV, et au début de cette année la version utilitaire Logan Van. Il serait intéressant de savoir quand la production de ces modèles débutera à Moscou.

« D’abord nous devons satisfaire la demande sur la berline – 80 mille par an. Ce n’est qu’après que nous pourrons commencer à penser au break et à la fourgonnette » nous a répondu très diplomatiquement le directeur d’Avtoframos.

P.S : en février, les autorités de Moscou et la direction de Renault ont décidé d’accroître la production de la Logan à 160 mille exemplaires par an. Pour cela, la ville mettra à disposition des surfaces supplémentaires et le constructeur français investira 150 millions de dollars. Outre la berline, on devrait donc produire d’autres versions à Moscou.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/13980-moskvich_zdes_bolshe_ne_zhivet/
Adaptation VG

Tag(s) : #Moskvitch, #Renault, #Avtoframos, #Interview