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AvtoVAZ : la cinquième crise ?

Au moins à quatre reprises, Avtovaz a surmonté une crise de ses ventes - en 1994, 1996, 1998 et 2002. Il semblerait que la cinquième ait déjà commencé.

Il n’y a pas si longtemps (entre l’été 1998 et le printemps 2001) les modèles de la gamme « Classique » d’Avtovaz auraient pu prétendre à un record original dans le fameux Guinness Book des Records, celui de la voiture de la catégorie C la moins chère au monde. C’est difficile à croire mais durant cette période ils coûtaient environ 2500 dollars ! Hélas ce temps est révolu depuis longtemps : les prix augmentent à vue d’œil. Le phénomène a été particulièrement sensible l’an dernier : après l’arrivée d'une nouvelle direction à la tête d’Avtovaz les prix ont augmenté à sept reprises !

Aujourd’hui, une voiture produite par Avtovaz vaut en moyenne de $9000 à $9500. Depuis longtemps les revendeurs tirent la sonnette d’alarme : l’acheteur russe n’est pas prêt à mettre tant d’argent dans une voiture russe. Car même si cela n’est pas si cher, ils peuvent trouver une voiture de marque étrangère pas mal équipée dans les $11000-$12000. Pour la plupart des experts ce prix de $9500 est considéré comme un plafond pour les voitures russes si leur fabricant souhaite encore compter sur un volume de vente intéressant. Depuis août 2006, la majorité des vendeurs de Lada ont vu leurs ventes chuter précipitamment, les voitures de Togliatti étant devenue trop chères. En un mois les ventes ont baissé approximativement de 20%.

L’usine explique la constante augmentation du prix de vente de ses produits par l’inflation, mais aussi par l’enchérissement du coût de l’énergie, des matières premières et de la main d’œuvre. Cependant la plupart des experts ne sont pas totalement d’accord avec cette explication. Sur dix mois la hausse des prix avait déjà été dépassé les prévisions d’inflation pour toute l’année. Sur cette période, les « Classiques » ont augmenté de 9,6%, les « Samara » de 10,2% et les « Decjatka » de 8,7%. Pour tenter de stimuler les ventes, plusieurs revendeurs de Lada ont commencé à proposer des ristournes et des cadeaux. Ils ont aussi baissé leurs prix. D’où cette situation paradoxale : pratiquement tous vendent
les voiture à un prix inférieur à celui recommandé par l’usine ! Il est donc devenu plus avantageux pour celui qui souhaite épargner d’acheter une Lada !

Selon des sources non officielles, à mi-novembre 2006 le stock de Lada dans le réseau s’etait approché du niveau critique de 70 à 75 mille voitures (le niveau normal ne doit pas excéder 40 mille). Qu’allait donc faire l’usine ? En novembre personne ne pouvait répondre à cette question. De plus, chez Avtovaz cela faisait plusieurs mois que la place de directeur général était inoccupée. Plusieurs experts estiment que cet hiver constituera un test sur l’avenir de l’usine. L’année 2007 dépendra de la manière selon laquelle sera réglée cette crise sur la demande.

La part de marché de Lada en Russie est maintenant de 39,7% alors que l’an passé elle s’élevait à 49,1%. Cette perte de près de 10% en seulement 12 mois est inquiétante car elle profite pleinement aux constructeurs étrangers : Chevrolet occupe déjà plus de 6% du marché, Hyundaï 5,4%, Ford et Toyota 5,3% ... Ce qui sauve encore Togliatti de l’arrêt de chaîne ce sont les délais de livraison des voitures de la concurrence ayant un un prix de $10000 à $15000. Mais si des mesures radicales ne sont pas prises, cet arrêt de chaîne pourrait intervenir rapidement.

Il faut aussi savoir que les bénéfices d’Avtovaz pour les 9 premiers mois de 2006 ont augmenté de près de 43% (!) pour s’établir à 5 milliards de roubles (3,5 milliards pour les trois premiers trimestres de 2005). Mais quels bénéfices pourra en tirer l’usine si elle ne convertit pas cet argent en nouveaux modèles et en investissements dans ses capacités de production ?

A la mi novembre, les modèles « Classiques » de la gamme Lada étaient vendus à Togliatti et à Moscou 5 à 6 mille $, les Samara entre 7,6 et 8,6 mille $, les Decjatka entre 8,8 et 9,8 mille $, la Kalina de 9,1 à 9,7 mille $. Celle qui a augmenté le plus à l’automne est la Lada 4x4 : le prix de la Niva (enfin il ne faut pas l’appeler comme ça) avec la direction assistée est passé à près de 9,4 mille $.

La situation n’est pas plus rose pour les autres constructeurs russes. GAZ a fermé une dizaine de points de vente. Sa part de marché pour les voitures particulières s’établit à 2,5% (contre 3,5% en 2005). Il est vrai qu’on n’a plus aucune ambition à Nijni-Novgorod mis à part celle de maintenir la Volga à environ 40,000 exemplaires par an. Malgré tout le prix de la grosse (et prestigieuse) Volga augmente de manière régulière. En avril, le prix moyen de la GAZ-3105 a passé la barre des $8000 et à la fin de l’année il s’approchait de $9000.

Au cours de l’année les prix d’autres marques ou modèles populaires sur le marché ont également augmenté. Ainsi en 10 mois, GM-Avtovaz a augmenté ses tarifs à six reprises. La Chevy Niva coûtait à la fin de l’année de 12,5 mille à 14,6 mille $. Les marques étrangères ont également connu des hausses : 2 à 4% d’augmentation chez Toyota et Lexus, les Ford Focus russes ont augmenté de 500 dollars. Augmentations également sensibles pour les Daewoo Nexia venues d’Ouzbékistan. Mais à vraie dire, toutes ses marques sont bien loin d’une quelconque crise de surproduction ....

Lu sur http://www.zr.ru/arch50078.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #VAZ, #Lada, #GAZ, #Marché, #Analyse, #Russie