Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En août 2006 sur le toit des bâtiments administratif de LDV, un des plus vieux constructeurs de véhicules utilitaires de Grande Bretagne, a été érigé le drapeau russe.

Les Anglais se doutaient depuis longtemps que des étrangers rachèteraient leurs industries. Hélas, dans les conditions de concurrence internationale, nombres d’entre elles sont incapables de rivaliser avec les pays où la main d’œuvre est bon marché, les taxes moindres et où les programmes sociaux ne sont pas encore devenus une charge trop lourde pour les employeurs. C’est pourquoi les compagnies britanniques transfèrent les unes après l’autre leur production dans les pays du « Tiers Monde » ... et confient sans crainte leurs usines locales à des étrangers, intéressés en premier lieu par le niveau technologique élevé et le prestige des marques britanniques.

LDV à Birmingham n’a pas fait exception à la règle. Fondé en 1896, il produisait à l’origine des bicyclettes et s’est orienté vers 1919 vers la production d’utilitaires légers. Plus d’une fois il a changé de nom (mais pas de profil de production). Dans l’Angleterre d’après guerre, on y produisit des fourgons Morris pour soutenir l’économie du pays, puis on y a assemblé des modèles pas moins populaires sous les marques Leyland, DAF ...

Il n’y a pas longtemps a été présentée une nouvelle génération de véhicules utilitaires légers : le MAXUS. Par deux fois il fut désigné meilleur de sa catégorie en Grande Bretagne, mais cela n'a pas suffit pour sauver l’entreprise de la faillite. C’est la raison pour laquelle, son directeur général Steve Young s’est réjouit lorsqu’il a appris qu’une holding russe rachèterait son usine. Le Groupe GAZ n’était pas seulement intéressé par les 35 hectares et les bâtiments. Il voulait conserver le métier de LDV et en tirer un profit mutuel. Les 100 jours qui se sont écoulés depuis que le drapeau russe a été érigé au dessus de LDV n’ont pas donné aux Anglais de raisons de regretter ce rachat. Non seulement les Russes ont épongé les dettes de l’entreprise, mais ils ont réussi à augmenter la production de 1,5 fois et, fait extraordinaire pour Birmingham, ils ont embauché de nouveaux ouvriers alors que la majorité des entreprises de la ville connait justement des réductions d’effectif.

Personne ne connaît les secrets et les raisons qui ont poussé le consortium russe à racheter l’usine britannique. Mais si elle n’est pas la plus grande, elle est très moderne.

« Selon notre stratégie de développement, nous devons entièrement renouveler dans les deux ou trois années à venir notre gamme d’utilitaires « Gazelle » indique le président du conseil d’administration du Groupe GAZ, Erik Eberhardson. Il ajoute que « le développement d’un nouveau modèle par nos propres moyens nécessiterait environ 1 milliard de dollars et de quatre à cinq ans. C’est pourquoi nous avons compris que l’opportunité de se porter acquéreur d’une usine moderne fabriquant un modèle tout nouveau et très concurrentiel constituait une chance pour nous (Nota : cette prise de contrôle aurait coûté 150 millions de dollars). Il faut ajouter que ce rachat nous a également permis de prendre pied sur le marché britannique grâce à la marque LDV. Nous avons donc aussi une bonne chance de rattraper rapidement notre retard technique ».

Quels sont les projets des nouveaux propriétaires russes ? La production de l’usine existante va augmenter graduellement : dans deux ans elle s’élèvera déjà à 20 mille exemplaires par an (en 2006 on devait en produire près de 10 mille). Ils seront vendus en premier lieu en Grande Bretagne, mais les exportations vers d’autres pays européens devraient bientôt commencer. Au printemps 2007 l’offre devrait être élargie et les exportations vers la Russie devraient suivre. Il est vrai que les chiffres restent modestes : pas plus de 1000 exemplaires à un prix débutant à $23000.

Mais c’est ce qui est prévu jusqu’à la mise en production du MAXUS chez GAZ en 2008 avec une cadence annuelle de 50 mille exemplaires. Selon les analystes marketing, en tenant compte de l’intégration locale, le tarif du MAXUS de Nijni Novgorod devrait débuter à $17000. Mais ce lancement ne signifiera pas la fin de la célèbre GAZelle.

« Le MAXUS et la GAZelle sont deux véhicules totalement différents. Non seulement d’un point de vue technologique, mais aussi au niveau de sa fabrication et de son prix » indique Erik Eberhardson. L’Anglais est une traction avant avec une carrosserie autoportante ayant un poids total jusqu’à 3,5 tonnes. Et la Russe est une propulsion avec un poids jusqu’à 5,5 tonnes. Mais une GAZelle-2 basée sur la technologie LDV devrait voir le jour.

C’est le 22 novembre 2006 que les premiers LDV MAXUS ont été expédiés en Russie.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/13766-rossijskij_protektorat/
Adaptation VG

Tag(s) : #GAZ, #LDV, #Maxus, #Economie