Il a fallu seulement deux ans pour concevoir ce tout-terrain. Un an pour construire l’usine. Les échos de son inauguration n’ont pas eu le temps de s’apaiser que le premier modèle de Derways, le Cowboy, arrive déjà en Ukraine. Peut-on en si peu de temps créer une voiture de qualité, compétitive, unique, et de surcroît fabriquée en Russie ?
Le Derways 3131 Cowboy repose sur un châssis en tube de section croisée. La partie roulante utilise une suspension modernisée de ARO – suspension avant indépendante à ressort à l’avant et pont arrière rigide et ressorts à lames à l’arrière. La transmission est aussi empruntée à la voiture roumaine – boîte de vitesse à cinq rapports et propulsion arrière. Le pont avant est enclenchable via une boîte de transfert à démultiplicateur. Deux moteurs sont disponibles : moteur essence ZMZ-409.10 (2,7l, 143ch) et turbodiesel Peugeot (2,0l ,90ch). Mais pour l’instant le moteur français n’est disponible que sur commande, et le moteur russe est monté sur la majorité des véhicules construits.
La voiture a été conçue (design et solutions techniques) par la société « Avtokond » de Togliatti en collaboration avec les ingénieurs d’Avtovaz. Mais le Derways Cowboy 3131 est assemblé à Tcherkesk, la capitale de la Karatchevo-Tcherkessii. L’utilisation de pièces déjà assemblées a été dictée en premier lieu par le désir de réduire au maximum le délai de mise en fabrication de la voiture et de réduire le prix de revient de la voiture.
En la regardant vous serez tentés de sourire avec ironie. Mais tout est simple ici : la carrosserie aux angles vifs, et l’unification maximale avec des modèles d’autres marques. Il y en a eu d’autres comme elle dans le passé : Astero, Kanonir, Ranger. Mais que sont-ils devenus ?
On pourra conseiller aussi de jeter un coup d’œil au Mercedes Classe G ou le Hummer H2. On retrouve un peu de ces véhicules dans les lignes du Cowboy. La partie supérieure de la cabine et la ligne de pare-brise prolongée jusqu’au passage de roue sont totalement cubiques. Le capot en plastique s’ouvrant dans sa totalité est inspiré de celui du Hummer. Quant on entre dans les détails on retrouve les racines russes : on trouve les phares de Lada 110, et les feux arrière de Gazelle. Mais il faut noter que sur commande on pourra trouver n’importe qu’elle optique, sous réserve qu’elle s’adapte au véhicule.
Sans les grands marchepieds en aluminium, il serait plus complexe de monter à bord de cette voiture haute (la garde au sol du Cowboy est de 230mm). Tous les habillages intérieurs sont solides et de qualité. Il n’y a aucun jeu entre les éléments et cela ne craque pas et le revêtement de sol ne gonfle pas. L’habitacle est très vaste. Par exemple, trois personnes s’installeront facilement sur la deuxième série de sièges : il y a suffisamment de place et le plancher parfaitement plat.
Par contre on peut faire des reproches à la position du conducteur. Le pédalier est fortement décalé à gauche et là où on trouverait d’habitude le frein, on trouve l’accélérateur. La raison se trouve probablement dans la position de la boîte de vitesse et la boîte de transfert. Le volant, au contraire, et comme c’est souvent le cas dans les voitures russes est décalé vers la droite. Il est réglable en inclinaison, mais dans sa position basse il touche les genoux et en position haute il presque horizontal. Ce n’est pas très confortable, car les sièges de UAZ sont positionnés assez haut. Vous serrez assis presque au niveau des conducteurs de camion. Par contre les bords du capot sont parfaitement visibles. La vision arrière est plus difficile en raison des appuies têtes de la deuxième rangée de sièges, de la roue de secours sur l’un des battants de la porte arrière, qui de toute manière bouchent tout. Il faut se rabattre sur les grands rétroviseurs latéraux. Et ils jouent parfaitement bien leur rôle.
On peut aussi commander le Cowboy avec le système « Mikrom-100 », qui comprend la caméra de vision arrière, l’écran couleur TFT, un système de diagnostic des pannes avec notification vocale, le radar de recul, la télévision, la climatisation a gestion électronique et le système de navigation. Ce dernier affiche les limitations de vitesse sous forme de pictogrammes colorés, calcule votre vitesse moyenne et la consommation. On peut aussi en option commander n’importe quel système audio.
L’accès au coffre arrière du Derways Cowboy 3131 se fait par le biais de portes battantes (qui s’ouvrent seulement sur un angle de 90°). On pourra même les ouvrir si la voiture se trouve sur un terrain fortement incliné. Les portes restent se bloque automatiquement en position ouverte. Pour les fermer, il faudra appuyer au niveau des charnières.
En poussant le moteur ZMZ-409 au-delà de 4000tr/mn, on pourra facilement démarrer aux feux rouges et s’insérer dans la circulation. Détail essentiel : le bruit du moteur n’est pas du tout gênant car l’insonorisation est très bonne. Sur les rapports supérieurs, le moteur permet de rouler lentement dans la circulation mais pour accélérer il faudra parfois descendre deux rapports. Mais le levier de vitesse ne vous donnera pas envie de jouer trop souvent : si son débattement est assez court, il faut faire des efforts pour enclencher les rapports et sa précision laisse à désirer. De plus, le levier vibre.
Sur route, si le Cowboy n’est pas un foudre de guerre, il roule bien en se balançant sur sa suspension au démarrage et au freinage. La suspension absorbe bien les inégalités et même dans les grands trous elle ne claque pas. Sur les chemins de campagne ou dans les champs la voiture fait preuve d’une grande aisance. Mais la remonté d’information dans le volant est insuffisante et le Derways réagit avec retard.
Les pneus à sculpture permettent de s’aventurer plus loin en 4 roues motrices et sur les rapports courts. Parfois on se fait une frayeur quand le Cowboy évolue sur un plan incliné, car le soutien latéral des sièges est insuffisant et on est assis haut. Mais ces capacités lui permettent d’aller toujours plus loin comme nous l’avons essayé. Le levier de la boîte de transfert est facile à engager et un voyant sur le tunnel central rappelle sa position. Dès lors il peut aller dans la boue, dans le sable. Le porte à faux avant minimal et la protection du carter moteur permettent toutes les folies, mais lors de notre essai nous avons réussi à planter la roue avant profondément et pendant que la roue arrière opposée tournait dans le vide. Nous n’avancions plus !
Nous avons essayé de bloquer le différentiel arrière en appuyant le bouton sur la console centrale. Normalement on doit entendre un signal acoustique intermittent et un deuxième voyant sur le tunnel de transmission clignoter. Puis le signal doit devenir continu et le voyant s’éteindre. Mais il ne s’est rien passé. Nous avons réessayé trois ou quatre fois sans succès. Nous tentons de nous en sortir sans le blocage de différentiel. En balançant le volant de gauche à droite (des grands mouvements car le temps de réponse est très grand au point milieu) on réussit à se sortir de là. Nous nous sommes dit que pour bloquer le différentiel il fallait parcourir quelques mètres. Nous avons refait une tentative et cela ne marche toujours pas. C’est sûrement une maladie de jeunesse qu’il faudra résoudre. Mais l’essentiel c’est que le Cowboy nous a ramené à la maison. Mais nous retenons la leçon : avant de s’aventurer en tout-terrain, on enclenchera à l’avance tous les blocages !
La voiture que nous avons testée constitue un grand pas en avant en comparaison avec les premiers modèles. En premier lieu du point de vue de la qualité : les portières se ferment facilement, les jeux entre les panneaux de carrosserie sont faibles et réguliers. La voiture pourra plaire aux amateurs de tout-terrains, mais aussi aux municipalités et aux forces de l’ordre. Il est facile de lui adapter des équipements spéciaux. On peut installer des strapontins dans le coffre arrière. Le Derways Cowboy 3131 sera pour les agriculteurs, les pécheurs, les chasseurs et les amateurs de la nature une excellente alternative aux 4x4 d’occasion de catégorie moyenne ou supérieure.
Equipements :
Marchepieds en aluminium. Direction assistée, Feux stop central. Protection du moteur. Protection du carter. Protection anticorrosion. Garde-boue sur toutes les roues. Eclairage dans le coffre. Tapis de coffre. Phares anti-brouillard. Barre de protection dans les portières. Radio Derways + 4 enceintes. Ceintures de sécurité aux places arrière. Toit ouvrant démontable. Vitres teintées. Trois appuie-tête aux places arrière. Verrouillage centralisé. Rétroviseurs électriques. Vitres électriques. Colonne de direction réglable. Chauffage additionnel. Dégivrage et essuie lunette arrière (sur une des portes). Carter de roue de secours en plastique. Pneus Cooper.
Les plus :
- Excellentes qualités en tout-terrain.
- Vaste habitacle
- Bonne isolation du compartiment moteur.
- Qualité de l’assemblage intérieur.
Les moins :
- Précision des passages de vitesse et effort à fournir.
- Mauvaise ergonomie de la position de conduite.
- Impossibilité de démonter le toit-ouvrant tout seul.
Fiche technique :
- Type de carrosserie : break
- Nb de portes et de places : 6/5
- Dimensions en mm (L, l, h) : 4440/1813/1880
- Empattement en mm : 2600
- Voies avant et arrière en mm : 1500/1500
- Garde au sol en mm : 230
- Poids à vide et en charge (en kg) : 1815/2565
- Volume du coffre (en l) : de 600 à 1600
- Réservoir (en l) : 90
- Moteur : Essence à injection
- 4 cylindres en ligne à 4 soupapes par cylindre
- Cylindrée : 2690cm3
- Puissance : 143ch à 4400tr/mn
- Couple maxi : 230Nm à 3900tr/mn
- Transmission : intégrale non permanente
- Boîte de vitesse à 5 rapports.
- Freinage (avant/arrière) : disques/tambours
- Suspension (avant/arrière) : indépendante/rigide
- Direction assistée
- Pneus : 265/70 R16
- Vitesse maxi : 140km/h
- Accélération de 0 à 100km/h : 14sec
- Consommation sur route et en cycle urbain (en l) : 11/14
- Garantie : 1 an ou 20000km
- Périodicité des révisions : 10000km
- Prix : 18900 euros
Lu sur : http://www.autocentre.ua/ac/?id=7230
Adaptation VG