De nos jours, on peut entendre les personnes d’un certain âge dire : « A l’époque de l’URSS... ». Voilà une bonne occasion de se rappeler ce qu’on pouvait « acheter » et comment se présentait le « marché » dans le pays qui rêvait d’un avenir radieux.
Dans le pays qui oeuvrait au développement du socialisme, les prix de nombreux produits étaient subventionnés. Ceux des produits de luxe, et l’automobile en faisait partie, restaient beaucoup trop élevés pour le citoyen ordinaire. Néanmoins il était possible de s’acheter une voiture si on était prêt à mettre son nom sur une très longue liste d’attente. Il n’y avait guère de choix à quelques exceptions près.
Pour pratiquement tous les modèles produits en URSS, la clé expliquant la grande popularité pour de très longues années, est l’absence de concurrence provenant de l’extérieur. Mais il y avait pourtant du choix et l’acheteur qui vidait son compte d’épargne pour tel ou tel modèle savait parfaitement ce qu’il voulait.
Pour plus de clarté Autocentre.ua a décidé d’illustrer son propos en prenant les modèles les plus caractéristiques de l’année 1982. Ces voitures soviétiques, vieilles de 30 ans peuvent être comparées à ce que l’on peut s’offrir aujourd’hui... Autocentre.ua a aussi comparé leur prix et ce qu’elles coûtent par rapport au salaire moyen (*) de l’URSS et de l’Ukraine à trente ans d’intervalle.
(*) Salaire moyen en URSS en 1982 : 158 roubles ($234)
(*) Salaire moyen en Ukraine en 2012 : 2694 hryvnias ($336)
VAZ-2101 / Daewoo Lanos : La Jigouli de première génération est la copie sous licence de la Fiat 124. C’était à sa sortie une voiture révolutionnaire pour le consommateur soviétique. La qualité européenne et les contrôles à chaque étape de la production la plaçait au sommet de la production de l’URSS et lui a permis de rester en production pendant 18 ans. En 1998, la Daewoo Lanos est arrivée en Ukraine de la même manière que la Kopeïka. Grâce à elle, l’Ukraine a fait un pas en avant en matière de production automobile. Sa fiabilité, la solidité de sa conception, son design discret et son faible prix lui ont assuré une longue vie sur la chaîne. Avec la Lanos, l’Ukraine « indépendante » a eu sa voiture nationale à un prix abordable.
VAZ-2101 (prix en URSS en 1982) : 5690 roubles soit 36 mois de salaire.
Daewoo Lanos (prix en Ukraine en 2012) : 71680 hryvnias soit 27 mois de salaire.
GAZ-24 / Toyota Camry : La puissante et confortable Volga n’était disponible que sous condition. Ce modèle n’était en pratique presque pas disponible sur le « marché libre ». Officiellement, au prix fixé par l’Etat, seule l’élite du pays (et du Parti), les « stakhanovistes » et les citoyens ayant eu la chance de travailler à l’étranger et ayant ramené des devises fortes, y avait droit. Lorsqu’elle tombait entre les mains de particuliers, c’était le plus souvent parce qu’une commande avait été annulée par une entreprise ou que – il y avait des miracles – l’on avait gagné à la loterie. La Toyota Camry ressemble à la Volga non seulement par sa solidité et son confort, mais aussi à cause de son comportement sur la route. L’acheter aujourd’hui n’est pas chose facile, même pour un représentant de la classe moyenne... Mais ce n'est plus à cause des restrictions, mais à cause de son prix !
GAZ-24 (prix en URSS en 1982) : 9513 roubles soit 60 mois de salaire.
Toyota Camry (prix en Ukraine en 2012) : 264400 hryvnias soit 98,1 mois de salaire.
LuAZ-969M / Hyundai Tucson : La « Volynyanka » était la voiture tout-terrain la moins chère du marché automobile soviétique. Elle coûtait deux fois moins cher que la Niva. Très proche de la ZAZ et facile à entretenir, elle était très populaire à la campagne et dans les zones reculées de l’URSS. Le Hyundai Tucson est le tout-terrain le plus vendu aujourd’hui en Ukraine. L’ironie du sort veut qu’il soit produit par une holding dont une partie du capital est entre les mains de LuAZ ! Le Tucson est l’un des modèle les plus populaires parmi les vrais petits tous-terrains mais ses capacités restent beaucoup plus limitées que
celles du LuAZ-969. Par contre, côté prestige, il n’y a pas photo !
LuAZ-969M (prix en URSS en 1982) : 5100 roubles soit 32,3 mois de salaire.
Hyundai Tucson (prix en Ukraine en 2012) : 169900 hryvnias soit 63,1 mois de salaire.
Moskvitch 2140 / Chery Amulet : La Moskvitch était la concurrente des Lada. Ses défauts étaient un moindre confort et une plus faible qualité. Par contre, elle était plus endurante, plus solide et son moteur était plus puissant. La Moskvitch a fait preuve de toutes ses qualité en sport automobile. C’est d’ailleurs pour cela qu’à une époque elle se vendait bien en Europe Occidentale. La Chery Amulet, voiture abordable, pourrait aujourd’hui prétendre à la place qu’occupait la Moskvitch. Cette voiture offre au consommateur tous les avantages d’une voiture moderne et c’est pourquoi ils ferment les yeux sur ses manquements en terme de fiabilité et de longévité. La « Chinoise » est devenue populaire dans certains milieux parce qu’elle est relativement bon marché et que son équipement de base est généreux.
Moskvitch 2140 (prix en URSS en 1982) : 6865 roubles soit 43,5 mois de salaire.
Chery Amulet (prix en Ukraine en 2012) : 75120 hryvnias soit 27,9 mois de salaire.
VAZ-2121 / Chevrolet Niva : La Niva est un tout-terrain confortable avec des capacités de franchissement quasi uniques. Aujourd’hui, comme il y a 40 ans, il est difficile de lui trouver un concurrent. Les exigences en matière de confort, de dynamisme, d’écologie et d’économie ont évolué mais par ses qualités de franchisseur, ce modèle jouit encore d’une demande élevée, même dans les pays occidentaux. La nouvelle génération de cette voiture culte dispose de la même plateforme, pratiquement inchangée, et peut rivaliser avec elle en tout-terrain. Sur la route, le comportement de la Chevrolet se situe un cran au-dessus. Elle est proche de la notion moderne de confort : en version de base elle dispose de la direction assistée, de rétroviseurs électriques et dégivrants et d’une colonne de direction réglable.
VAZ-2121 (prix en URSS en 1982) : 8671 roubles soit 54,9 mois de salaire.
Chevrolet Niva (prix en Ukraine en 2012) : 134000 hryvnias soit 50 mois de salaire.
VAZ-2106 / Skoda Octavia : La VAZ-2106 était considérée comme la voiture la plus dynamique de la production automobile soviétique. Sa fiche technique indiquait qu’elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 155 km/h. C’était le modèle Jigouli le mieux équipé : quatre phares, indicateurs de gabarit dans le portières avant, moquette... C’est avec les VAZ-2103 et les VAZ-2106 qu’on a commencé à voir des courses de rues, comme on les appelait en URSS. La Skoda Octavia A5 est très populaire en Ukraine. Comme l’était la plus puissante des VAZ en URSS. Son principal avantage c'est qu’avec elle on en a pour son argent. Qualité/prix, confort, design sobre. La version 1,8 turbo est la voiture la plus puissante dans les modèles les plus diffusés du marché ukrainien.
VAZ-2106 (prix en URSS en 1982) : 8143 roubles soit 51,5 mois de salaire.
Skoda Octavia (prix en Ukraine en 2012) : 184400 hryvnias soit 68,5 mois de salaire.
ZAZ-968 M / Daewoo Matiz : la « Zaporojets » était la voiture particulière la plus abordable à l'époque soviétique. Elle se distinguait par son moteur situé à l’arrière et sa carrosserie deux portes. Elle brillait aussi par sa faible qualité de construction et sa tendance à la surchauffe moteur. La Daewoo Matiz est une voiture compacte, pratique pour la ville et pour les manœuvres. Elle fait partie des voitures les moins chères du marché ukrainien. Par son prix démocratique et sa bouille sympa, elle est souvent achetée par les femmes. Cette voiture ouzbèke d’origine coréenne n’a pas la simplicité de son homologue soviétique, mais les critères d’évaluation ont changé depuis 30 ans...
ZAZ-968M (prix en URSS en 1982) : 4050 roubles soit 25,6 mois de salaire.
Daewoo Matiz (prix en Ukraine en 2012) : 47992 hryvnias soit 17,8 mois de salaire.
Lu sur : http://www.autocentre.ua/ac/Practice/Consumer/19718.html
Adaptation VG