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Le tout-terrain russe Lada Niva Legend est désormais vendu en République tchèque, selon le site Idnes.cz. Les modèles Niva livrés en Tchéquie sont fabriqués en Azerbaïdjan, ce qui fait que le véhicule est formellement « d’origine non russe », et peut donc être librement commercialisé dans l’Union européenne.
Les journalistes tchèques ont également testé le véhicule (voir ci-dessous), en notant que la Niva a un statut culte en Tchéquie grâce à son apparition dans la série tchécoslovaque « Les Visiteurs » (Navstevnici, 1983).
Les prix de la Niva en Tchéquie débutent à 498,000 couronnes tchèques (soit environ 20,500 euros). C’est presque deux fois plus cher qu’en Russie, où le tout-terrain est actuellement proposé à partir de 1,059,000 roubles, hors remises.
Les caractéristiques techniques de la Lada Niva Legend destinée au marché tchèque sont identiques à celles des modèles russes : elle est équipée d’un moteur 1,7 L de 83 chevaux, couplé à une boîte manuelle, et dispose d’une transmission intégrale.
AvtoVAZ a commencé à produire des voitures en Azerbaïdjan au printemps 2024. Le premier modèle assemblé sur place a été la Lada Granta, le modèle le plus abordable de la marque. Par la suite, la production a été étendue aux 4x4 Lada Niva (Legend et Travel) ainsi qu’à la gamme Vesta.
Voici la traduction de l'article d'Idnes.cz :
Cinquante ans. C’est presque l’âge de la Lada Niva, et pourtant, elle est toujours vendue comme une voiture neuve. En plus de Togliatti (Russie), elle est désormais assemblée en Azerbaïdjan, ce qui lui donne, techniquement parlant, une « origine non russe », et permet ainsi sa vente légale dans l’Union Européenne. Elle est homologuée, légale et, contre toute attente, utilisable. Il faut juste se mettre à son diapason…
À une époque où toutes les voitures se ressemblent et roulent de manière similaire, la Niva fait figure d’ovni. Certes - elle est bruyante, rustique, à l’ancienne. Elle ne triche pas. C’est simplement une vieille Jigouli qu’on peut encore acheter neuve. Vous vous souvenez de « Navstevnici ». C’était l’héroïne principale, une machine à voyager dans le temps. Et c’en est vraiment une. Alors montez, ça va secouer : ce sera lent, bringuebalant, bruyant, mais authentique.
La Niva a été conçue dans les années 1970 comme l’un des premiers véhicules produits en série à combiner voiture de tourisme et capacités tout-terrain. Aujourd’hui, on dirait « SUV », mais à l’époque, c’était juste une tentative de créer un 4x4 russe accessible à tous. Et miracle - cette tentative a marché. Et elle a tenu bon. En 1977, elle est devenue le premier véhicule tout-terrain de série avec une carrosserie autoporteuse.
La Niva, c’est un peu comme un vieux sac militaire - encombrant, râpé, dépassé, mais toujours fonctionnel. Elle affronte aussi bien la boue de l’Oural que les routes tchèques défoncées après l’hiver.
Avec un œil optimiste, c’est un véhicule urbain ultra stylé pour hipsters. Petit (3,7 m de long), agile, avec un look cool - le rétro est à la mode. Et c’est un SUV, donc dans l’air du temps. Oui, c’est du punk automobile.
Si vous acceptez ses jeux mécaniques dignes d’un tracteur, sa direction physique, ses commandes dignes d’un musée et sa sécurité de voiture ancienne, vous verrez que vous pouvez être vif et rapide. En ville, elle ne gêne pas la circulation, et sur les chemins de terre, elle est la plus rapide. Sur les routes secondaires, 80 km/h est une vitesse raisonnable ; sur l’autoroute, disons 110. Mais on a réussi à la pousser à 150 km/h au compteur. Et pour les sceptiques : c’est désormais légal à certains endroits en Tchéquie.
Oui, la Niva a toujours l’air d’un vestige de musée. Pare-chocs en métal, bavettes flottant joyeusement derrière les roues, portières ultra fines qui, quand on les ferme, font le fameux « clac » typique des Jigouli.
L’intérieur est tout aussi authentique - le levier de vitesse mesure presque un demi-mètre, certaines commandes semblent prêtes à vous rester dans la main, le volant est énorme, et le contact ? À gauche, comme chez Porsche. Mais ici, ce n’est pas une tradition : c’est juste une pièce soviétique standardisée qui convient aussi aux versions à conduite à droite ou à d’autres véhicules oubliés.
Mais attention – elle a quand même des vitres électriques (même si elles ne s’ouvrent pas entièrement), un petit écran numérique pour l’ordinateur de bord, et parfois une radio – si vous payez en plus. Elle peut même avoir des sièges chauffants, des rétroviseurs électriques chauffants, et une climatisation manuelle.
Et c’est à peu près tout pour l’électronique. Les ceintures de sécurité, l’ABS et les fixations ISOFIX sont ses seuls équipements de sécurité. À l’assurance, mieux vaut éviter de mentionner que vous roulez en Niva si vous ne voulez pas voir votre prime grimper.
Le plus rétro ? Deux petites manettes à gauche du volant qui commandent les phares et les clignotants (je les confondais sans cesse, et avec des doigts courts, il est presque impossible d’atteindre celle des clignotants). Ces manettes semblent venir directement d’une ancienne Jigouli. Pour conduire avec des moufles en Sibérie, c’est sûrement pratique, tout comme la roue de secours rangée dans le compartiment moteur. Moins pratique : la Niva a toujours deux clés - une pour le contact, une pour les portières. Il faut viser les serrures avec la précision d’un horloger. Vous vous souvenez ? Ça n’existe plus, ça.
La Niva, au fond, c’est une machine purement mécanique. Pas d’assistants électroniques, pas de systèmes compliqués, rien ne bippe, ne râle, ne vous arrache le volant ou ne freine pour rien. Si quelque chose tombe en panne, un bâton ou un couteau suisse suffit, ou alors le grand-père bricoleur s’en chargera - il sera juste surpris de découvrir que la Niva n’a plus de starter, mais une injection. La boîte est bruyante, la deuxième craque, mais les vitesses passent plutôt bien. Les débattements sont énormes à cause du long levier, les plus petits gabarits doivent se pencher pour passer la cinquième, et parfois, en enclenchant une vitesse impaire, on cogne les doigts contre le tableau de bord.
Actuellement, elle a un moteur 1.7 L, mais elle devrait bientôt recevoir un 1.8 L plus moderne. Ce quatre-cylindres atmosphérique vous rappellera l’époque où chaque kilowatt comptait. Si vous retrouvez les bons réflexes et vous accordez au moteur, la conduite peut devenir vive et fluide. La meilleure stratégie ? Ne pas gaspiller de puissance au freinage : écoutez le moteur, ressentez la boîte, anticipez la circulation et foncez. Tout ce qui se passe entre les roues et la route, la Niva vous le transmet sans filtre, brut de décoffrage. Et ça, c’est rare aujourd’hui. Il ne faut pas hésiter à monter dans les tours – elle n’aime pas traîner en bas régime. Mais après, elle boit un peu. Une conduite normale tourne autour de 10 L/100, comptez plutôt 12.
Elle a un blocage de différentiel, une boîte de transfert, et peut encaisser du vrai tout-terrain. Et pourtant, elle tangue agréablement, les suspensions ne sont ni dures, ni flottantes. Et la direction ? Étonnamment précise, avec un bon retour d’informations.
Elle est courte (3,7 m), donc facile à garer, avec une excellente visibilité – montants fins, grands rétros (devenus plus larges au fil des décennies), position de conduite haute et capot bien visible. Ouvrir le coffre est une expérience rétro : la manette, branlante, est cachée derrière le siège conducteur et nécessite une bonne traction. Aujourd’hui, elle n’est produite qu’en version trois portes – la variante cinq portes a disparu depuis longtemps.
Ce n’est clairement pas une voiture pour tout le monde, au contraire – sa clientèle est très restreinte. La Niva n’est pas faite pour ceux qui veulent du moderne, du silence et du confort. Mais pour ceux qui cherchent une voiture avec une âme, du caractère, et une simplicité devenue rare – elle peut être un choix secret et hipster.
Nous ne sommes pas devenus fous. Bien sûr, c’est une vieille bagnole de cinquante ans que la grande majorité des gens habitués aux voitures modernes n’accepterait même pas de conduire. Mais pour ceux qui ont précisément besoin d’un vieux bourlingueur comme celui-ci pour le travail, qui savent tirer parti de ses caractéristiques spécifiques et qui ne peuvent ou ne veulent pas dépenser plus, il n’existe en réalité pas vraiment d’alternative. En un mot : une transmission intégrale permanente avec réducteur et différentiel central bloquant pour un demi-million (de couronnes) neuve, ça n’existe tout simplement pas – à moins de se tourner vers l’occasion.
Il faut cependant préciser que les capacités inattendues en tout-terrain et la robustesse de la Niva ne vont pas de pair avec la longévité ni la solidité. Et on ne parle même pas de tonneaux dans les carrières. La Niva pousse à la malmener et à la surcharger. Dans les mines et les forêts, un usage brutal peut la réduire à l’état d’épave en deux ans seulement.
L’importateur de ce dinosaure automobile offre une garantie de deux ans ou cent mille kilomètres. AMC, précise que les clients ont accès à un réseau de services dans tout le pays. Ce qui est amusant, c’est l’offre alternative : « L’entreprise propose aussi le service ‘Trouvez votre propre garage’, qui fonctionne de la manière suivante : le client choisit lui-même un atelier, et AMC conclut avec celui-ci un contrat de service agréé ».
Les prix de base sont abordables : la climatisation coûte en supplément vingt-sept mille (CZK). En revanche, les équipements et accessoires supplémentaires ne sont pas à prix cassés : l’attelage est à 15,000 couronnes, le traitement anticorrosion du châssis et des cavités de la carrosserie - vivement recommandé - coûte 21,000, les barres de toit longitudinales sont au même prix, la conversion au GPL coûte 55,000, les tapis en caoutchouc pour l’habitacle sont à 7,000, et le bac de protection pour le coffre coûte 6,000.
Et juste en passant : de manière purement subjective, il semble que la Niva soit mieux assemblée en Azerbaïdjan que dans son berceau d’origine, la ville russe de Togliatti. Elle y est fabriquée par la société Azermash. « Il s’agit d’un produit d’origine locale, dont le code VIN commence par NVA », souligne l’importateur pour mettre en avant le côté « non-russe » de la production. « L’importation des véhicules est entièrement conforme à la législation en vigueur. Les véhicules sont officiellement importés sur le territoire de l’UE et dédouanés légalement ». L’importateur tient également à rassurer : « La société AMC team, qui exploite AMC Autocentrum Kratonohy, est totalement apolitique et désapprouve tout conflit armé, où que ce soit dans le monde ».
Lu sur :
https://www.zr.ru/content/news/973505-lada-niva-teper-prodayut-v-evr/
https://www.idnes.cz/auto/zpravodajstvi/lada-niva-test-suv-offroad.A250930_101643_automoto_fdv
Adaptation VG