Les Wartburg Est-allemandes sont encore connues principalement grâce au modèle 353, dont la gamme comprend une berline et un break spacieux. Toutefois, avant l’arrivée de ce modèle, la Wartburg existait aussi en tant que voiture de sport.
Le nom de Wartburg n'est pas seulement porté par le château qui surplombe la ville Est-allemande d'Eisenach, mais aussi par les voitures qui y ont été fabriquées. Si la production originale d’une voiture portant ce nom remonte à 1899, de nos jours ce sont les voitures d'après-guerre, en particulier la 353 aux formes carrées, qui sont les plus connues. Avant cela, cependant, il y avait eu la 311, qui avait une gamme beaucoup plus large. Outre les modèles familiaux, elle comprenait également de pures voitures de sport.
La Wartburg 311 a commencé à être produite en 1956 pour remplacer les anciens modèles EMW, qui étaient en fait des BMW d'avant-guerre rebaptisées en raison de différends avec le constructeur Ouest-allemand au sujet de la marque BMW. Afin d'éviter tout conflit, les autres voitures de l'usine d'Eisenach ont été baptisées du nom d'un château situé à proximité. Entre-temps, l'IFA F9, toujours basée sur la DKW de l'entre-deux-guerres, avait également été produite brièvement à Eisenach.
La voiture a été développée en secret, ce qui a valu une amende au directeur de l'usine, mais elle a été approuvée après avoir été présentée aux plus hauts dirigeants de l'État. Peut-être en raison de son apparence joviale, la Wartburg 311 est parfois considérée comme la plus belle voiture du bloc de l'Est des années 1950. Officiellement présentée lors de la foire de Leipzig au printemps 1956, elle a été déclinée en plusieurs carrosseries. Outre la berline, la gamme comptait un break familial à cinq portes et un cabriolet avec une capote en toile et un intérieur plus luxueux.
Ce modèle était basé sur un châssis avec un essieu indépendant à l'avant avec une suspension à lames basée sur celui de l'IFA F9 mentionnée plus haut. La propulsion était assurée par un moteur trois cylindres deux temps de 900 cm3, refroidi par liquide, associé à une boîte de vitesses manuelle à quatre rapports. Les roues avant étaient motrices.
Le cabriolet (désigné 311/2) avait la même forme que la berline sur laquelle il se basait. Il s'agissait donc d'une voiture élégante, dont la carrosserie arrondie correspondait à la mode de l'époque. A noter que sa carrosserie était fabriquée à Dresde.
La gamme a été progressivement élargie au cours des années suivantes. Outre un pick-up, un coupé 311/3, construit à Meerane, est arrivé en 1957. Outre sa carrosserie à deux portes, il attirait l'attention par sa peinture bicolore, son toit et ses flancs contrastés.
Ces variantes « sportives » étaient principalement destinées à l'exportation. Elles se distinguaient par leur élégante carrosserie bicolore et un équipement plus luxueux. Cette beauté a été aussi démontrée en 1957 par la Wartburg Bellevue, qui était en fait un landaulet - un cabriolet à trois portes dont seule la partie arrière du toit s’ouvrait, la partie avant étant en verre. Cette version non conventionnelle n'a toutefois pas été produite en série.
La Wartburg 313/1 Sport, produite entre 1957 et 1959, est un autre modèle intéressant et rare. Outre une carrosserie modifiée avec un toit fixe ou rétractable, elle était équipée d'un moteur trois cylindres complété par deux carburateurs et un taux de compression plus élevé, ce qui lui conférait une puissance de 46 ch. Cela permettait à la voiture de rouler jusqu'à 140 km/h, alors que les variantes habituelles ne pouvaient atteindre que 115 km/h environ. Leur carrosserie était également fabriquée à Dresde, mais l'assemblage s’effectuait à Eisenach.
La Wartburg 313/1 Sport était également destinée à l'exportation, et quelques exemplaires auraient été envoyés aux États-Unis. D'autres versions de carrosserie y ont d'ailleurs été vendues, mais en raison de leur prix de vente élevé, elles n'ont pas réussi à s'imposer face aux mastodontes américains au moteur V8.
La Wartburg 311 a été produite jusqu'en 1965, année au cours de laquelle quelque 250,000 exemplaires ont été fabriqués. Elle a été remplacée par la Wartburg 312, un modèle intermédiaire doté de la même carrosserie mais d'un châssis redessiné avec une suspension indépendante aux quatre roues avec ressorts hélicoïdaux. Cette gamme comprenait à nouveau d'autres types de carrosserie en plus de la berline, notamment un coupé et un cabriolet. Elle a été produite jusqu'en 1967, date à laquelle seuls quelques dérivés ont continué à être fabriqués - la berline d'entrée de gamme avait été remplacée en 1965 par la Wartburg 353 à l'allure moderne.
À Eisenach, on a flirté avec l'idée d'une voiture de sport même après l'arrivée de la Wartburg 353. Entre 1968 et 1969, plusieurs exemplaires du prototype Wartburg 355 ont été produits. Il s'agissait d'un coupé quatre places à trois portes avec un arrière fuyant. Seuls les phares similaires suggèraient un lien avec la 353, sinon le coupé se démarquait de la berline de base par un design distinctif qui, des années plus tard, reste intemporel. Il faut d’ailleurs noter le fait que le coupé Volkswagen Passat de la première génération s'est rapproché de ces formes, comme si les ingénieurs Ouest-allemands s'étaient inspirés de la RDA.
La technologie utilisée dans la voiture changeait également de manière radicale. Sous le capot se trouvait un moteur fourni par le constructeur automobile français Renault sous la forme d'un quatre cylindres de 1,3 litre refroidi par liquide et développant la puissance de 73 ch. Le moteur développé pour la Renault 8 entraînait les roues avant de la Wartburg 355 par l'intermédiaire d'une boîte de vitesses manuelle à quatre rapports. Cependant, le trois cylindres à deux temps familier de la Wartburg 353 était également envisagé pour la production en série.
Malheureusement, ce projet intéressant n'a pas abouti, car il n'y avait tout simplement pas de place pour la production d'une « voiture de playboy » en RDA - dans un pays socialiste, les voitures destinées aux masses étaient plutôt la priorité. Seuls quelques prototypes ont été fabriqués - six ou onze, selon les sources, qui ont ensuite été rachetés par les employés de l'usine automobile.
Lu sur : https://www.garaz.cz/clanek/auta-historie-wartburg-nejsou-jenom-proflakle-sedany-a-kombiky-kdysi-stavel-i-sportaky-nektere-jsou-obzvlast-krasne-a-dnes-vzacne-21013165
Adaptation VG