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Cette voiture de sport porte le nom d’ISV (ce sont les initiales de son créateur, Ivantsov Sergueï Vladimirovich). Elle se distingue des samodelkas soviétiques traditionnelles, non seulement par son design équilibré et harmonieux, mais aussi par la qualité de son assemblage et de son élaboration. Rien d'étonnant à cela : après tout, la voiture a été construite pendant plusieurs décennies et modernisée en permanence.

La voiture a été conçue en 1982, à l'époque où régnaient les pénuries. Elle a donc été assemblée avec tout ce qui pouvait être trouvé. Ainsi, le pare-brise a été emprunté à une camionnette RAF, et la lunette arrière a été découpée dans une vitre d’Ikarus. Les trains roulants et la mécanique provenaient de la Lada Niva.

Peu à peu, les pièces provenant de voitures du cru ont été remplacées par les pièces équivalentes importées. Ainsi, les freins proviennent d’une VW Passat B5. Dans l'habitacle, les déflecteurs de ventilation, le tableau de bord et les sièges sont ceux d’une Audi 80. Tout a été redessiné au point d'en être méconnaissable. On ne peut même pas s’imaginer que les boutons de la console centrale sont ceux d’une VAZ-2110.

Les optiques avant montées à l’origine on laissé leur place à des phares lenticulaires de Passat et des globes de Daewoo Matiz. Les feux d'une remorque américaine ont également été retravaillés. Ils ont été équipés de diodes électroluminescentes (LED), de garnitures chromées et de clignotants formés à la main.

La voiture avait reçu de la Lada Niva non seulement les parties roulantes, mais aussi la mécanique - le moteur, la boîte de vitesses et le pont arrière. Au début des années 2000, un moteur de BMW Série 3 a fait son apparition sous le capot, un quatre cylindres M40 de 1,8 litre développant 113 ch. Plus tard, un troisième moteur a été installé. Également issu de la BMW Série 3, mais plus puissant : moteur M42 de 1,8 litre et 140 chevaux, à seize soupapes. La boîte de vitesses manuelle a été remplacée par une boîte de vitesses automatique de même origine. Plus grande, il a fallu réduire la taille des nervures du carter.

La structure de la carrosserie est typique de ce type de voiture : un châssis-cage fait de tubes rectangulaires, sur lequel sont posés des panneaux en fibre de verre. Il a fallu beaucoup de pâte à modeler pour fabriquer les moules des panneaux. Mais il n'était pas facile de s'en procurer. Sergueï Ivantsov a acheté presque tout le mastic pour fenêtres et la pâte à modeler pour enfants dans les magasins des environs, provoquant ainsi l'émoi de la population. La première carrosserie assemblée était si décevante que son concepteur a décidé de tout recommencer à zéro ! C'est ainsi qu’une nouvelle silhouette a vu le jour petit à petit, ce qui l’a finalement satisfait.

Il serait plus correct de qualifier l’ISV de show-car que de voiture de sport. Elle est très belle et impressionne les passants. Mais son comportement n’est pas à la hauteur de son ramage. La suspension de Lada Niva provoque beaucoup de roulis et des retards de réaction au volant et ce malgré un centre de gravité bas. Toutefois, l’ISV procure une bonne douceur de roulement, surtout par rapport aux vraies voitures de sport.

Le moteur a manifestement plus de possibilités que la suspension. Tout comme les freins - l'ISV s'arrête avec beaucoup plus d'assurance qu’elle ne se dirige.

L’ISV rappelle une autre voiture de rêve, la DeLorean. Une carrosserie impressionnante en apparence mais un comportement routier insipide. Mais John DeLorean construisait une voiture de rêve pour des clients et voulait en tirer le maximum d’argent et de la notoriété. C’est très probablement ce qui a mené le projet à sa perte. Sergueï Ivantsov a construit sa voiture pour lui. Mais il voulait partager ses sentiments et ses émotions avec les autres. Un tel projet ne peut pas échouer.

Légende des photos :

  • Le tableau de bord symétrique à double casquette fait référence aux voitures de sport américaines des années 60.
  • Le moteur M42 à seize soupapes est le troisième moteur de l'ISV. Et très probablement le dernier.
  • Le créateur n'a pas aimé la première version de la carrosserie. Il a donc décidé de recommencer.
  • L'ISV a fière allure en statique. Mais elle ne brille pas par un comportement exemplaire sur la route.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/936160-unikalnyj-sportkar-isv-ego/
Adaptation VG

Pour compléter, relire aussi ce message de 2014 : https://www.sovietauto.fr/2014/12/isv-de-quoi-s-occuper-la-moitie-de-la-vie.html

Tag(s) : #Histoire, #Samodelka, #ISV, #Essai, #Vidéo