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Le UAZ-469, un véhicule militaire russe très apprécié, est conçu pour affronter les extrêmes et en ressortir tout auréolé. Shapur Kotwal, du magazine Autocar India a conduit l’ancien 4x4 de l’Armée Rouge, aujourd'hui star de jeux vidéo.

La Russie. Une étendue froide, rude et peu peuplée qui s'étend d'un bout à l'autre de l'Europe et de l'Asie. Avec environ 9,000 kilomètres de prairies, de steppes, de montagnes balayées par les vents, le pays englobe 11 fuseaux horaires, deux continents et trois océans. Il est si vaste qu'une fois que l'on sort des poches urbaines ou des sentiers battus, on est littéralement livré à soi-même. Il n'y a ni renfort, ni soutien, ni services sur lesquels s'appuyer. Ici, tomber en panne, c'est mourir, dit le vieil adage russe. C'est précisément pour cette raison que les machines, véhicules et autres installations russes sont construits de la sorte : simples, robustes et faciles à réparer à l'aide d'un marteau et d'un tournevis.

En fait, si l'on applique le mantra « conformité aux besoins » d'Autocar, on comprend mieux pourquoi les voitures russes sont construites comme elles le sont. Le gène de la robustesse est omniprésent. Il existe plusieurs exemples bien connus. Prenons le char de combat T-34, avec son gros moteur V12, ses éléments mécaniques simples et son gros canon précis ; il a contribué à la victoire durant la Seconde Guerre mondiale. Si les chars allemands étaient techniquement supérieurs, ils étaient loin d'être aussi résistants, difficiles à produire et presque impossibles à entretenir sans un atelier spécialisé sur le terrain. Les chars russes étaient grossiers à l'extérieur, mais les éléments mécaniques étaient construits avec un degré surprenant de sophistication - comme les Américains l'ont découvert plus tard - et, plus important encore, un char de qualité.

Vous voulez un autre exemple ? Que diriez-vous du légendaire AK-47 ? Une mitrailleuse si résistante, si robuste et si efficace à courte et moyenne distance qu'elle est, avec la Toyota Hilux, la référence en matière de fiabilité pour les talibans. Ensuite, Vostok, la fusée de l'ère soviétique, et le vaisseau Soyouz, tous deux à peine évolués, et jusqu'à récemment, la pierre angulaire de la Station spatiale internationale. Même la NASA vante leurs mérites. J'en passe et des meilleures.

Ce sont ces images et ces impressions qui reviennent lorsque je me retrouve face au UAZ 469, un véhicule si robuste qu'il donne l'impression aux tout-terrains les plus robustes d'être en papier d'aluminium. Le métal semble deux fois plus épais que tout ce que je me souviens avoir vu sur n'importe quel autre véhicule tout-terrain. Mais les premières impressions peuvent être trompeuses, alors pour être sûr, je teste les ailes et les courbes du capot avec mon poing. D'abord avec précaution, puis en augmentant progressivement la pression. Il n'y a aucune flexion. Aucune. La voiture ne semble pas du tout perturbée. Puis j'essaie encore plus fort. Cela a un effet - je dois mettre de la glace sur mes articulations ! Inutile de dire qu'il ne faut pas essayer cela à la maison ou, plus précisément, sur l'aile de votre SUV.

Il a même de l’allure. Le design est légèrement attrayant, mais uniquement parce qu'il donne une impression d'indestructibilité. Le capot bombé semble aussi robuste qu'une casemate ou qu'un bunker, les ailes incurvées lui donnent du muscle et la plaque de protection avant a l'air très utile. À l'avant, le capot est plus large que haut, contrairement aux Jeep de la même époque, la calandre est à lamelles horizontales et le pare-chocs est si robuste qu'il semble fait d'un rail d'acier. Comme prévu, le capot est lourd, mais ce qui est unique, c'est que l'on peut l'ouvrir à l'aide des deux boutons noirs placés juste en dessous.

Sur les côtés, on trouve de petites portières en forme de V, et le renflement de la partie inférieure de la carrosserie s'étend sur toute la longueur. Il est également intéressant de noter que la carrosserie est placée plus haut sur le châssis que n'importe quel Land Rover ou Jeep, ce qui permet de bien voir les essieux massifs qui, à toutes fins utiles, semblent provenir directement d'un camion militaire d'une tonne (de charge utile). Ce qui est encore plus fascinant, c'est que la ridelle à l’arrière n'a ni poignée ni serrure, mais un levier que l'on cale dans la carrosserie. Une pièce de moins susceptible de tomber en panne, une pièce de plus que l'on peut réaligner à l'aide d'un marteau. Et c'est lourd, même ce UAZ bâché pèse un poids considérable de 1,700 kg. À titre de comparaison, une Jeep CJ3B pèse 1,017 kg.

La faute au métal lourd, au châssis robuste et aux essieux solides. UAZ a même renforcé l'épaisseur du métal après l'avoir testé à -50°C. Le tout-terrain militaire est également équipé de deux réservoirs de carburant - un de chaque côté - pour les longues distances, et il dispose même d'une marche à l'intérieur des portes pour vous aider à monter. Mais les portes restent étroites et il est difficile d'y entrer et d'en sortir.

L’intérieur est également parmi les plus spartiates que j'aie jamais vus sur un véhicule de cet âge. Plus proche d'un véhicule de transport de troupes que d'un SUV, l'intérieur donne l'impression qu'un Tata Bolero est une Maybach. L'habitacle purement fonctionnel comporte des sièges et pas grand-chose de plus en termes de confort. Il n'y a pas de vitres, le siège du conducteur ne peut pas être réglé sans clé à molette et les serrures des portes sont si rudimentaires qu'on a l'impression qu'il y manque des morceaux. En revanche, l'habitacle est large, d'une taille supérieure à celle d'une Jeep équivalente, et il y a trois places à l'arrière. À l'avant, vous disposez d'un ensemble de désembueurs pour le pare-brise, indispensables en cas de froid, d'un compteur de vitesse et d'une série d'instruments sur le tableau de bord en métal. Il n'y a pas de boîte à gants, mais les quatre portes ont chacune un énorme vide-poche en métal ! On peut imaginer plusieurs chargeurs banane de AK-47 rangés ici.

Le siège n'étant pas réglable, la position de conduite est très difficile, mais une fois en route, je n'ai pas le temps d'être mal à l'aise. Le UAZ demande toute mon attention lorsque je le conduis pour la première fois sur un tronçon hors route. Je viens de parcourir ce tronçon avec notre Suzuki Jimny et je sais donc à quoi m'attendre, mais le UAZ me surprend tout de même. Il n'y a pas beaucoup de puissance, donc il n'est pas rapide, mais le moteur Isuzu qui a remplacé le moteur d’origine sous le capot a beaucoup de couple, et cela signifie que je me contente de mettre la deuxième vitesse et de contourner les obstacles. Le UAZ, cependant, franchit la plupart des obstacles de grande taille sur ce chemin, et c'est une véritable promenade pour le tout-terrain russe. La suspension semble tellement indestructible que je n'ai pas besoin de faire attention aux petits rochers et aux grands fossés ; je passe tout simplement par-dessus. Même les petites ravines sont franchies avec nonchalance, ce qui est très impressionnant. Nous parvenons même à franchir un long tronçon boueux et humide sans avoir recours aux quatre roues motrices ou à la gamme basse !

Une fois sur l'asphalte, le UAZ se sent hors de son élément. Un peu comme un vieux Mahindra, il se conduit avec toute la délicatesse d'un petit camion. La suspension vous ballotte sur les mauvaises routes, les freins demandent beaucoup d'attention et vous devez garder conscience de la largeur. Étonnamment, la direction n'est pas lourde et elle est même très confortable à basse vitesse. Il n'est certainement pas nécessaire tourner le volant dans tous les sens comme dans une vieille Jeep CJ, les voies larges favorisant la stabilité. La visibilité est aussi très bonne.

Ce UAZ-469 a été importé en Inde comme véhicule de soutien pour les forces armées indiennes. Suhas Tingre, son propriétaire, est un passionné de tout-terrains et de véhicules militaires. Il l'a acquis lors d'une des nombreuses ventes aux enchères de surplus de l'armée organisées dans le pays. Les pièces détachées sont très difficiles à trouver bien que le véhicule soit encore en production, et les véhicules restants sont en très mauvais état. Néanmoins, si vous souhaitez mettre la main sur cette légende russe qui donne l'impression que même un coffre-fort Godrej est mal construit, gardez l'œil et les oreilles ouverts. Quelques exemplaires de UAZ-469 (un modèle qui a également joué dans six James Bond) sont encore disponibles.

Légende des photos :

• Rien n'arrête le UAZ, il est à l'aise même sur les terrains difficiles.
• Le UAZ est désormais aussi une star du jeu vidéo PUBG.
• Fixes, les sièges ne peuvent être réglés qu'à l'aide d'une clé à molette.
• L'habitacle est large, ce qui permet d'asseoir trois personnes à l'arrière.
• Des cadrans bleus typiques du matériel militaire soviétique.
• Le marchepied intégré et les bacs de porte en métal sont uniques.
• Son propriétaire, Suhas, aime les tout-terrains militaires de toutes sortes.

Lu sur : https://www.autocarindia.com/auto-features/uaz-469-russian-military-suv-driven-429410
Adaptation VG