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En URSS, de nombreuses usines automobiles produisaient des versions spéciales de leurs modèles. Pour certains, ces voitures s’avéraient être le seul moyen de transport abordable.

On sait que la première voiture spécialement adaptée pour les personnes handicapées était le tricycle à moteur K1B, comment la SMZ C1L a été produite à Serpoukhov et qu’elle a été l’évolution de ce modèle. Mais il n’y a pas qu’à Serpoukhov que l’on produisait des véhicules de ce type : des voitures à commandes manuelles plus ou moins réussies ont été produites dans d’autres usines d’URSS.

Outre la ZAZ-965 standard, des versions destinées aux personnes handicapées ont été conçues et testées immédiatement à Zaporojié. Ces véhicules étaient produits à la fois avec des commandes entièrement manuelles, qui doublaient les pédales, et avec une seule pédale d'embrayage pour le pied droit ou le pied gauche. Il existait même des versions avec un embrayage électromagnétique, prototype de la boîte robotisée moderne.

Des modèles similaires étaient fabriqués en Allemagne dans les années 1950. Le changement de vitesse s'effectuait sans appuyer sur l'embrayage. Ces Zaporojets, en particulier les ZAZ-966R et 968R, étaient équipés d'une boîte de vitesses sans quatrième rapport et d'un limiteur, qui permettait d’atteindre la vitesse maxi de 60 km/h.

Une fourche en forme de U, dans laquelle le conducteur insérait la cuisse de sa jambe blessée, était utilisée pour actionner l'embrayage. Pour passer la première et la deuxième vitesse, il fallait bouger sa jambe vers la gauche ou la droite, et pour passer la troisième vitesse, un anneau placé sur un cerceau fixé au volant devait être pressé.

Certes, ce dispositif exotique n'était pas comparable à une voiture automatique normale. Mais il n'y avait pas de boîtes automatiques en URSS, même pour les voitures les plus chères. De plus, les Zaporojets n'étaient pas distribuées gratuitement, elles étaient vendues. Ceux qui avaient droit à un quadricycle à moteur et qui n'avaient aucune contre-indication à conduire une voiture plus rapide bénéficiaient d'une réduction égale au coût de la voiturette.

Jusqu'en 1991, plus de 900,000 Zaporojets ont été construites pour les personnes handicapées.

La ZAZ-1102 Tavria avait subi les mêmes modifications. En outre, elle était équipée d'un embrayage électropneumatique, qui était actionné lorsque l'accélérateur était relâché, en touchant le levier de la boîte de vitesses. Le dispositif pouvait également être monté sur une voiture standard, et pas seulement sur les voitures à commandes manuelles. Mais au final, peu de Tavria de ce type ont été fabriquées.

Pour produire des versions handicapées de la VAZ-1111 Oka, l'usine de Serpoukhov fut immédiatement choisie, bien qu'elle ait également fabriqué des versions conventionnelles par la suite. Plusieurs versions étaient produites, dont une avec un embrayage électrique à dépression, qui s’actionnait sans presser la pédale mais en touchant le levier de la boîte de vitesses et en relâchant complètement l'accélérateur. Za Roulem se souvient avoir eu dans le parc de la rédaction une version pour les personnes valides mais modifiée de la sorte. L'embrayage fonctionnait, bien sûr, lentement, mais il était suffisamment fiable. L'usine a présenté et même proposé sur commande une version avec siège conducteur pivotant. La production de l'Oka à Serpoukhov a finalement été arrêtée en 2008.

A Moscou, la première véritable voiture à commandes manuelles a été fabriquée en 1949. A la demande des autorités moscovites, la Moskvitch-401 B-420 a été conçue par l’ingénieur Boris Efremov. Huit premiers exemplaires ont été rapidement construits. Mais la production en série n'a jamais réellement commencé. Ce n'est qu'n 1954 que 20 voitures ont été fabriquées, et 40 de plus l'année suivante.

Depuis lors, officiellement, tous les modèles Moskvitch pouvaient être livrées avec des commandes manuelles. Mais la cadence restait faible : elles étaient trop chères pour ceux à qui elles étaient destinées.

En mars 1955, à l'occasion du 10e anniversaire de la Victoire, un groupe d'invalides de guerre de Kharkov a écrit une lettre au comité central du parti communiste pour lui demander de créer enfin une voiture normale avec des commandes manuelles. Nikolaï Iouchmanov s'est chargé de ce travail à Gorki. Une maquette de l’habitacle a même été testée par ceux à qui la voiture était destinée. Mais seuls deux prototypes de GAZ-18 ont été construits.

Cette voiture sympathique était équipée d'un moteur bicylindre à quatre temps - il s’agissait d’une « moitié » de moteur de la Moskvitch-402 et elle avait même une boîte de vitesses automatique !

Mais surchargée de travail, GAZ n'était pas en mesure de préparer la production, et l'usine de Serpoukhov encore moins. Un prototype fut envoyé à Serpoukhov (il se trouve aujourd'hui au musée GAZ), et le second fut conduit pendant longtemps par le chef de l'atelier expérimental de GAZ, Boris Kotelnikov, qui avait déjà eu des engelures aux jambes pendant des essais. Mais on a perdu la trace de cette voiture.

Légende des photos :

  • Commandes de la ZAZ-966R avec embrayage électromagnétique.
  • Les commandes de la ZAZ-965AB étaient dotées de leviers qui remplaçaient les pédales d'accélérateur et de frein.
  • Les pédales d'embrayage et de frein étaient conservées sur la ZAZ-968MB à commandes manuelles.
  • Une version d’Oka avec commandes manuelles.
  • Des sièges pivotants étaient proposés en option sur la SeAZ-11113.
  • Le dernier quadricycle SeAZ a été assemblé à Serpoukhov parallèlement à l'Oka.
  • L’habitacle de la berline Moskvitch-21403 à commandes manuelles produite en petites quantités de 1980 à 1987.
  • La GAZ-18 à deux portes pour handicapés - dans le musée de l'usine.
  • La maquette d'ergonomie de l’habitacle de la future GAZ-18.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/937481-paradoks-v-dva-takta-2/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #ZAZ, #Zaporojets, #Moskvitch, #VAZ, #Oka, #GAZ, #GAZ-18