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L'industrie automobile russe est le héros invariable de plaisanteries sur la qualité. Pourquoi le pays qui a été le premier au monde à envoyer un homme dans l'espace n'a-t-il pas été capable de produire des voitures fiables, confortables et belles ? 5koleso.ru a analysé les raisons pour lesquelles l’industrie automobile russe est devenue l’otage des entreprises étrangères et ce qui l’attend à l’avenir.

Dans les conditions actuelles, l'industrie automobile nationale n'a pas d'autre choix que de produire dans les plus brefs délais un résultat qu'elle n'a pas été en mesure de présenter depuis les années 1970. Les analystes de la société d'ingénierie Metalwork sont convaincus que l'industrie automobile russe a une chance. Cela peut prendre un an ou cinq ans, mais il y a une lumière au bout du convoyeur. Surtout si le président et le gouvernement actuels annoncent des investissements de plusieurs milliards de dollars dans l'industrie.

L'essentiel est de ne pas attendre des pays étrangers qu'ils nous aident. Et ne priez pas pour que ces mêmes Chinois viennent inonder notre marché de voitures. Comme l'a dit le Vladimir Poutine, il est nécessaire de développer une industrie automobile souveraine et de ne pas suivre les entreprises étrangères.

Au tournant des XIXe et XXe siècles, malgré la mode « pseudo-russe » (kokochniks, samovars et boubliks), la conscience collective conservait le postulat suivant : ce qui vient de l'étranger vaut mieux que ce qui est fabriqué dans le pays. Vêtements, transports, machines, outils... la liste est longue, même le complexe militaro-industriel était orienté vers les produits de fabrication britannique. Le fusil Mosin est peut-être la seule exception. Parallèlement, les ingénieurs russes prenaient une part active à la course à l'aviation, développaient des moteurs à vapeur et cherchaient à combler le fossé technologique avec l'Occident de l'époque. En conséquence, dès la Première Guerre mondiale, le pays a été en mesure d'accroître sa capacité et l'aviation russe n'était pas inférieure à l'aviation allemande. Une partie des efforts a également été consacrée au développement de l'industrie automobile nationale.

Avec la chute de l'empire Romanov et la Révolution, le développement de l'industrie automobile s'est arrêté. Le nouveau gouvernement avait besoin d'armes, d'une marine forte et d'aviation. La production de tracteurs et de moissonneuses-batteuses a augmenté, mais l'industrie automobile n’a pas suivi. Le développement s’est fait principalement par la voie de l'emprunt de technologie. Ce principe a été maintenu jusqu'à l'effondrement de l'Union Soviétique. Les voitures devaient être fiables et faciles à réparer. Le confort et la beauté étaient secondaires. Bien sûr, les modèles des années 60 et 70 suivaient en gros la mode mondiale de l'époque, mais dans les années 80, le retard est devenu sensible et la Jigouli était déjà loin derrière les voitures fabriquées à l'étranger. Dans le même temps, le pays disposait d'un puissant complexe militaro-industriel et pouvait, pour le meilleur ou pour le pire, couvrir les besoins en appareils électroménagers (les cuisinières, réfrigérateurs et machines à laver produits dans les années 70 ont fonctionné avec succès jusque dans les années 2000).

Dans les années 1990 et 2000, le pays cherchait à survivre et l'industrie automobile a fait ce qu’elle a pu. Au cours des années 2010, la Russie a cependant reçu des investissements massifs de la part des constructeurs automobiles occidentaux. En échange d'une localisation maximale de la production, le pays a apporté un soutien important au développement des marques étrangères. Avec l'introduction de sanctions sans précédent (NDT : suite à l’invasion de l’Ukraine), l'industrie automobile nationale s'est trouvée confrontée à un choix difficile : abandonner complètement les lignes de productions établies, rechercher de nouveaux véhicules à assembler ou construire de nouvelles usines.

(…) Les nouvelles opportunité qui s’offrent à la Russie constituent une chance de faire renaître de ses cendres une industrie qui s'est effondrée au cours des trente dernières années et qui, avant cela, ne brillait pas par ses idées novatrices. Combler la demande aujourd'hui en réorientant la production de véhicules vers l’hybridation grâce à l'expertise chinoise et indienne est l'une des options les plus abordables. Mais plus tard, dans les dix prochaines années, les ingénieurs russes devront faire leurs preuves et prouver que la Russie n'est pas seulement un puissant complexe militaro-industriel, mais qu'elle se soucie aussi des gens, notamment en produisant des voitures de qualité et sûres, abordables et en quantité suffisante.

Lu sur : https://5koleso.ru/articles/obzory/pochemu-v-kosmose-my-smogli-a-mashiny-delat-ne-uchilis/
Adaptation VG

Tag(s) : #Russie, #Economie, #Guerre UA, #Analyse