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Une voiture neuve, bon marché et de grande taille au début des années 1990 ? Le choix semblait simple : la Polonez Caro. Cependant, pour un montant similaire, vous pouviez acheter une VW Jetta d'occasion, plus robuste. J'ai décidé de voir à quel genre de dilemme les Polonais étaient confrontés il y a près de 30 ans.

Il serait difficile de trouver une région qui n'ait pas été affectée par le changement de régime de la fin des années 1980. Le paysage automobile polonais a également connu une petite renaissance. Il est vrai que les halls d'exposition des marques étrangères, qui poussaient comme des champignons après la pluie, pouvaient à peine satisfaire les intéressés. Mais tout le monde n'avait pas les moyens de s'acheter une voiture neuve tout de suite. C'est alors qu'est survenu le premier boom (le second fut l'adhésion à l'Union européenne) des importations de voitures d'occasion en provenance de l'Ouest. Car, comme aucun autre, le Polonais moyen voulait de la variété.

Les bourses de véhicules d’occasion débordaient de voitures importées. La lassitude face à la monotonie du marché polonais, qui proposait depuis des années Maluch, Duzy Fiat et Polonez, était peut-être un fait, mais au milieu des années 1990, c'est cette dernière, déjà sous le nom de Caro, qui était encore la voiture neuve la plus achetée en Pologne !

Certes, ses racines remontent à une époque où Robert Maklowicz - un célèbre critique gastronomique polonais - faisait probablement ses premiers pas culinaires en mangeant de la kacha (en d'autres termes de la bouillie), et les tentatives ultérieures pour mettre la voiture aux normes modernes ont fini par masquer avec plus ou moins de succès l'âge avancé de sa conception, mais il était difficile de trouver une voiture plus grande pour un prix aussi bas. En 1993, une Caro de base équipée d'un moteur de 1,6 litre coûtait autant qu'une Fiat Cinquecento 900 cm3... Vous imaginez ?

Beaucoup se sont pourtant décidés pour des voitures d'occasion, parfois délabrées, en provenance d'Allemagne. Mais à côté des épaves, il y avait aussi des voitures relativement jeunes et en bon état de marche qui arrivaient dans le pays, même si elles étaient parfois d'origine douteuse. Et celle, sur le marché de l'occasion, qui était proche de la Polonez en termes de taille et de prix était la Volkswagen Jetta.

C'est là que le dilemme se posait : laquelle prendre ? La Polonez Caro chez le concessionnaire, structurellement dépassée mais fraîchement fabriquée, ou la Volkswagen Jetta plus soignée, mais aussi plus ancienne, ne sentant pas le frais et ayant besoin d'éventuelles réparations ? Je possède moi-même la première (je ne l’ai pas achetée neuve, bien sûr) et la seconde est garée dans le garage d'Olek. Je ne pouvais donc pas me priver du plaisir de faire face au dilemme auquel de nombreux Polonais ont été confrontés il y a près de 30 ans.

Je me suis donc retrouvé dans la peau de M. Kowalski (le citoyen moyen Polonais) devant choisir la nouvelle voiture familiale : une Polonez Caro avec un moteur 1,6 de 76 chevaux et une Volkswagen Jetta II avec un moteur diesel atmosphérique de 1,6 litre développant 54 chevaux, couplé à une boîte de vitesses manuelle.

Je devrais laisser de côté la comparaison directe des moteurs, mais après les avoir conduites, je dois admettre que, de manière surprenante, la dynamique du moteur moins puissant de la Jetta et ses 200 kg de moins, est comparable à celle de la Polonez. Avec un léger avantage pour cette dernière. La consommation de carburant ? Un gouffre. Le gourmand moteur de la Caro peut consommer entre 10 et 12 litres aux 100 km en ville. Sur route, environ 2 à 3 litres de moins. Le bon vieux diesel de la berline allemande demande environ 4 à 5 litres de gazole aux 100 km. Quelles que soient les conditions. Mein Gott !

L'insonorisation ? Je pensais que le moteur diesel de la Volkswagen serait difficile à battre en termes de bruit transmis dans l'habitacle. Je me trompais. Ce diesel au souffle joyeux est non seulement mieux insonorisé, mais il transmet également moins de vibrations à l'habitacle que le moteur grossier Polonez. Quoi qu'il en soit, le plaisir de conduire semble venir de deux planètes différentes !

En fait, le caractère des deux voitures est aussi bon que de l'eau de hotdog, mais en ce qui concerne la précision de la direction et la valeur du châssis, c'est la VW qui l'emporte. Je dois cependant ajouter que la Polonez prend tous les nids-de-poule et toutes les bosses avec plus de douceur et offre un meilleur confort au niveau des ressorts. Olek, le propriétaire de la Jetta, est du même avis.

En ce qui concerne la polyvalence de la carrosserie, c'est le Polonez qui l'emporte. Le coffre de 300 litres ne la place peut-être pas dans la meilleure position face au coffre de 550 litres de la Jetta, en ce qui concerne le volume de chargement, mais contrairement à la Jetta, elle dispose non seulement d'une banquette rabattable, mais aussi divisée 60:40.

En théorie, je ne devrais pas parler d'apparence - après tout c'est un aspect somme tout relatif - mais les modifications de 1991 (elle en a reçu plus de 250 à l'époque) transformant le soi-disant modèle de transition en Caro, et les modifications mineures apportées en 1993, ont donné à la Polonez une silhouette vraiment supportable. Pour ne pas dire moderne. Sans parler du fait que sa carrosserie était plus sûre que celle de la VW.

Le tableau de bord de la Polonez Caro a été modernisé en 1993, mais son ergonomie est encore loin d'être parfaite. Les différents boutons sont positionnés de manière aussi aléatoire que les tailles sur les t-shirts vendus par une chaîne de magasins de vêtements. Volkswagen maintient l’instrumentation et les commandes dans une zone concentrée, avec quelques poches et compartiments de rangement utiles.

Je dirais aussi que la Polonez est pleine de contradictions. D'un côté, on parle de son design désuet, de sa fabrication tragique ou de sa « durabilité » selon le jour où elle quittait l'usine, mais d'un autre côté, il faut lui reconnaître le mérite d'être plutôt bien équipée. Aujourd'hui, des éléments tels que des phares halogènes, le compte-tours ou la boîte de vitesses à 5 rapports n'impressionnent pas, mais autrefois, dans une VW de base ou même une BMW, il fallait payer un supplément pour ces éléments (en fonction de la version), alors que la Caro les avait de série.

Le réglage en hauteur de l'énorme volant était également de série. C'est un équipement qui fait défaut à de nombreuses voitures occidentales. Mais lorsque j'ai pris place dans la Jetta, j'ai compris pourquoi. La position derrière le volant était déjà assez bonne et le réglage du siège (même en hauteur !) était suffisant. Le siège dur et semblable à un tabouret de la Caro n'est pas à la hauteur du siège confortable et légèrement moulant de la Jetta. Les fauteuils Inter Groclin en option sont une autre histoire.

Ce qui se passe avec la banquette arrière est également à mettre au compte des absurdités. La Polonez mesure 4,318 mm en longueur, 2,509 mm en empattement et 1,420 mm en hauteur, alors que la Jetta est plus longue de 28 mm, a un empattement plus court de 34 mm et est plus basse de 10 mm. Où y a-t-il donc plus d'espace ? Vous l'avez deviné : dans la Volkswagen. Les personnes de plus de 180 cm ne peuvent pas se tenir droit sur la banquette arrière de la Polonez, alors qu'elles le peuvent dans la Jetta. La forme de la banquette elle-même est meilleure dans la voiture allemande et soutient parfaitement les cuisses. J'aimerais qu'on en fabrique des pareilles aujourd'hui...

Pour compléter le tableau du dilemme, il y a aussi un autre problème à résoudre. Lorsque l'on achetait une voiture d'occasion importée d'Allemagne il y a quelques années, il fallait être prêt à dépenser quelques zlotys supplémentaires pour trouver le bon numéro. La Jetta, malgré sa construction solide, n'était pas exempte de défauts. Et la Polonez ? Tout le monde à la réponse. Néanmoins, il faut reconnaître qu'un véhicule neuf sortant d’un hall d'exposition avait de bonnes chances de fonctionner sans problème pendant plusieurs mois. Mais ce n'était pas toujours le cas, et de graves défauts ou la rouille apparaissaient généralement plus tôt sur une voiture polonaise.

Au final, je ne m'attendais pas à ce que, malgré une période de développement légèrement différente qui, en théorie, devrait désavantager légèrement la Volkswagen, la VW montre de meilleures caractéristiques dans la plupart des domaines. Bien sûr, il était impossible de tout tester - après tout, j'avais à ma disposition une Jetta de plus de 30 ans et une Polonez de 27 ans...

Cependant, je peux comprendre le choix qui était fait à l'époque chez les concessionnaires FSO. C'est une chose d'avoir une voiture flambant neuve, qui sent bon et dont on peut enlever soi-même les housses de protection (ou pas, et la revendre après 20 ans pour 200% de sa valeur marchande - voir les nombreuses voitures retrouvées neuves au fond d’un garage), et c'en est une autre d'acheter d’occasion la berline d'Helmut, sans savoir exactement comment il l'a traitée. Personnellement, si dans les années 1990 j'avais été à la place de la personne qui a eu le dilemme mentionné au début, j'aurai plutôt pencher pour une Volkswagen.

Mais est-ce que cela signifie que je vais revendre immédiatement ma Polonez et que je vais chercher une Jetta ? Oh, que non !

Lu sur : https://autokult.pl/test-polonez-caro-kontra-vw-jetta-ii-potencjalny-dylemat-przecietnego-kowalskiego-w-latach-90,6809466776094849a
Adaptation VG

Tag(s) : #FSO, #Polonez, #Caro, #Comparatif, #Ambiance, #Pologne