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Dans les années 1960 et 1970, l’Usine de métallurgie de Tcheliabinsk (ChKPZ) a fabriqué une voiture à pédales appelée Malech qui ressemblait à la fois à un UAZ et à une Tchaïka. En 1977, elle a été remplacée par un nouveau modèle baptisé officiellement Malech M2, mais que les gens ont rapidement surnommée Radouga (« Arc-en-ciel » en russe) en raison de la palette de couleurs disponibles.

En 1979, cette voiture a pédales a reçu le « Label de qualité » de l’Etat et les ingénieurs de l’usine ont été gratifiés d’une médaille de bronze lors de l’exposition des réalisations de l’économie nationale de l’URSS (au VDNKh). Elle a été produite pendant assez longtemps - jusqu’à la période difficile autour de 1992 où l’usine n’a plus eu le temps de s’amuser avec des jouets... Au total, en 15 ans, les enfants soviétiques auront reçu près de 100,000 Radouga !

Extérieurement la Malech M2 était étonnement différente de son prédécesseur : elle se distinguait par une carrosserie allongée avec une partie avant affutée et dotée d’un certain nombre de détails frappants, tels que des anneaux décoratifs imitant, au-dessus des passages de roue arrière, des bouches de ventilation. Si l'on regarde de près la calandre, elle rappelle quelque peu celle des premières IZH-2125 Kombi. Mais là s’arrête la ressemblance avec un vraie voiture soviétique.

La carrosserie cachait un châssis en tubes profilés. L’entrainement se faisait au moyen d’une paire de pédales reliés par des leviers à l’arbre de transmission arrière qui transmettrait la rotation à une seule roue motrice. Les quatre roues étaient interchangeables et le siège, rembourré d'une mousse de 1 cm d'épaisseur, était réglable en fonction de la taille de l'enfant. La carrosserie elle-même était faite d'une tôle d'un millimètre d'épaisseur. Par conséquent, malgré sa silhouette rapide, la Malech M2 était environ 1,5 fois plus lourde que les modèles similaires.

Les Radouga n'étaient pas complètement assemblées à l'usine avant d'être expédiées vers les magasins : le volant avec la colonne de direction, le tableau de bord et le pare-brise étaient emballés à l'intérieur de la voiture, et c'était à l'acheteur de les monter. Cela permettait d’économiser de l'espace lors de d'expédition et de protéger le volant et le pare-brise en plastique.

Comme dans le cas des pédalos Moskvitch, la Malech M2 a été modifiée par deux fois : ces deux fois, les changements visaient à simplifier la conception et à réduire les coûts, ce qui était une conséquence des processus négatifs ayant touché l'économie de l'URSS dans les années 1980.

La première série de la voiture était la plus réussie : la partie avant, le pare-chocs arrière, les enjoliveurs de roues, les anneaux décoratifs imitant les tuyaux d'échappement et même la colonne de direction étaient nickelés. Le tableau de bord comportait deux interrupteurs : un pour le clignotant gauche, l'autre pour le droit.

La deuxième série a reçu des enjoliveurs blancs, et le tableau de bord a été peint, ainsi que les entourages de phares. Le « Label de qualité » était visible sur le couvercle du coffre. La plaque d’immatriculation à l’arrière changeait de numéro, passant de M2-75 a M2-77. Dans le même temps, tout le système électrique était supprimé : les phares ne pouvaient plus être allumés et les indicateurs de direction ne pouvaient pas être utilisés.

Le modèle de la troisième série (celle qui illustre en photo l’article et qui est exposée au musée « Ville des moteurs ») présente de nouvelles jantes en forme de croix. Les anneaux décoratifs à l'arrière étaient en aluminium et ce n'est que sur cette troisième version que les feux de position sur les ailes avant ont été réalisés en verre transparent.

Ces voitures à pédales n'ont pas seulement été achetées par des particuliers, mais ont aussi été utilisées activement par les « avtogorodok », ces jardins d’enfants reproduisant des villes en miniature et où l’on apprenait les bases du code de la route. Il faut aussi préciser que la Malech M2 a aussi été exportée en très petites quantités. Ce fut une source de fierté particulière pour l'usine.

La Radouga fut l’une des voitures à pédales soviétiques les plus élégantes, qui rappelle quelque peu les muscle cars américaines des années 70…

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Adaptation VG