La Skoda de série la plus rapide - c’est ainsi que le constructeur décrit l’Octavia RS. Comme cette version est basée sur le modèle 1,8 Turbo, nous allons nous concentrer sur les points qui distinguent la RS de l’Octavia « ordinaire ».
La RS n’est produite qu’en version lifback et, extérieurement, elle diffère du modèle normal principalement par sa garde au sol plus basse de 1,5 cm, due au redimensionnement des bas de caisse. Le subtil becquet sur le couvercle de coffre, la sortie d’échappement sport et le spoiler avant plus bas attirent également l’attention. Pour mémoire, sur les Octavia habituelles, cette partie vulnérable en plastique se trouve à environ 20 cm du sol. Ici c’est 6 cm plus bas. Hormis les belles jantes en alliage de 16 pouces, le lettrage RS vert sur la calandre et le coffre, rien ne révèle le caractère sportif de la voiture. Le fabricant laisse clairement l’apparence extérieure à la personnalisation individuelle mais offre toutefois une base de qualité pour tout amateur de tuning.
A l’intérieur, la RS ne diffère pas non plus beaucoup d’une Skoda normale. Cependant, le volant à trois branches recouvert de cuir perforé (très agréable au toucher), le « fond » en aluminium du compte-tours et du compteur de vitesse et les revêtements métalliques des pédales suggèrent quelque chose de sportif. Dans tous les cas, un conducteur habitué au modèle de série n’aura pas de mal à s’y retrouver. Après deux ans de production, nous profitons enfin de l’essuie-glace arrière (moyennant un coût supplémentaire). Mais la riche liste d’équipements de base est couronnée par des sièges avant sport offrant un excellent maintien latéral, qui allient rigidité et confort surprenant, sans rivaliser toutefois ceux d'une Subaru Impreza WRX. L'inconvénient est aussi un accès moins facile en raison de ce maintien latéral prononcé et ils ne conviendront peut-être pas non plus aux personnes en surpoids...
A l’arrière, la place centrale est dépourvue d’un appuie-tête essentiel à la sécurité, et la ceinture de sécurité n’y est qu'à deux points au lieu de trois. Si la voiture était catégorisée comme une voiture à quatre places, nous n'aurions aucune objection. Toutefois, selon l’Euro NCAP, qui teste la protection des occupants de certaines voitures, la solution choisie - une ceinture à deux points d'ancrage - est généralement moins sûre qu'une ceinture à trois points. Il est vrai, cependant, que la vision arrière limitée par le becquet arrière est au moins quelque peu facilitée par l'absence de cet appuie-tête central. La dernière différence visible dans l'habitacle est constituée par ces renforts situés dans le coffre, qui, sur le papier, ne réduisent son volume que de quelques litres, mais limitent sensiblement son caractère pratique. Cependant, on ne s'attend pas à ce qu'une voiture de ce type soit utilisée de la même manière qu'une berline familiale, et la plus grande rigidité de la carrosserie est rendue nécessaire par la présence d’amortisseurs plus rigides et de pneus à profil bas.
Mais assez parlé de l'intérieur qui n’est qu'un accessoire dans ce cas (même s'il faut admettre que c'est un accessoire approprié). Le cœur de la Skoda de série la plus rapide est le célèbre moteur 1,800 cm3 suralimenté à cinq soupapes par cylindre. Avec 180 ch au régime relativement bas de 5,500 tr/min, il convient à cette Octavia « abaissée et raidie ». Jusqu'à deux mille tours, le moteur est très fade, même l'ambiance sonore est plus ou moins familiale. Dès que le turbo entre en action, le moteur monte d'une octave, le turbo siffle et le cœur sportif du propriétaire de RS est comblé. Avec des rapports longs et un moteur puissant, pas besoin de jouer du levier de vitesses. Il n'est pas fréquent qu’une voiture monte à 120 km/h en seconde (!). Le limiteur n'intervient qu'à 7,000 tr/min, et contrairement à d'autres marques, il le fait de manière très raffinée. La troisième peut être utilisée dans ce cas jusqu'à 170 km/h, ce qui, au vu de la courbe de puissance et de couple, en fait un outil idéal pour les dépassements. Le compartiment moteur est également très bien insonorisé, ce qui constitue un autre argument en faveur d'une utilisation familiale ou professionnelle même occasionnelle.
La hauteur du châssis, la puissance du moteur et les pneus de 16 pouces de série font de la RS une voiture « de compromis », si l’on peut dire comme cela. D'une part, elle est capable d'absorber une partie de la rugosité des routes tchèques, et d'autre part, elle offre à son propriétaire le plaisir inaltéré d'une carrosserie bien rigide, d'un centre de gravité plus bas et d'un comportement plus sûr dans les virages. La voiture suit docilement la route et est à l'aise sur les routes vallonnées et sinueuses. Les changements de vitesses sont légers, nous avons trouvé que le passage entre la 2ème et la 3ème vitesse était un peu plus raide que le modèle habituel. Sur l'autoroute, les bruits aérodynamiques plus importants commencent à se faire sentir dans l’habitacle à environ 160 km/h, mais grâce à l'excellent châssis, le conducteur se sent sensiblement plus en sécurité, même par exemple, sur un revêtement plein d'ornières. Les freins dont le diamètre est porté à 312 mm sur la RS, rendent un excellent service, leur efficacité ne faiblit pas même lors de freinages répétés. Nous avons mesuré la consommation de carburant à 9,5 l/100 km, ce qui est une valeur très raisonnable, même en conduite dynamique avec un tiers de ville, de routes départementales et d’autoroutes, ce qui permet une belle autonomie en tenant compte du réservoir de cinquante-cinq litres. Lors d'un essai de dix kilomètres en tirant au maximum sur le moteur, l'ordinateur de bord a indiqué une moyenne de 25 l/100 km. Par contre, notre voiture d'essai souffrait d'un défaut irritant : la vitre du combiné d’'instrumentation grinçait considérablement lors de la conduite sur pavés ou sur des surfaces irrégulières.
L'Octavia RS combine avec réussite voiture familiale et sportive à un prix compétitif. Cette double facette est certainement l'un de ses points les plus positifs, avec d’excellentes qualités de conduite, un moteur puissant et un niveau de finition élevé. Ceux qui recherchent davantage de performances dans une voiture tchèque seront certainement satisfaits. Contrairement à de nombreuses versions tuning amateur, cette Octavia offre également un niveau de sécurité accru, grâce à sa tenue de route améliorée et son excellente maniabilité. Notre constructeur automobile national évolue de plus en plus vers une attitude sympathique, où la demande même d’un nombre restreint de clients potentiels, aboutit à un très bon résultat.
Lu sur : https://www.auto.cz/skoda-octavia-rs-174 (essai datant du 09 juillet 2001).
Adaptation VG