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Trois scénarios sont possibles : fuite des constructeurs, prise de contrôle du marché par la Chine ou effondrement total. Tout dépendra du degré de pression sur l’économie russe. Za Roulem s’est penché sur ces différentes hypothèses suite à l'impensable actualité de ces deux derniers jours dont on ne peut malheureusement pas encore mesurer les conséquences à court, moyen et long terme.

Scénario 1. Hausse des prix et fuite des constructeurs.
Le coup le plus « léger » porté au marché de l’automobile se produira lorsqu’une tentative de coup financier sera portée à l’économie russe. Les transactions en devises étrangères effectuées par les banques russes pourront être interdites, les titres de créances russes interdits, les actions des entreprises russes exclues de cotation sur les bourses internationales et les banques nationales déconnectées du système de paiement international SWIFT.

Gênant mais pas fatal. L’Iran vit dans ces conditions depuis de nombreuses années et a réussi à s’en sortir.

Néanmoins dans ce cas, l’appréciation des monnaies et la contraction générale de l’économie russe entraîneront une forte réduction de la capacité du marché automobile russe et une hausse des prix. Les marques automobiles qui n’ont pas leur propre usine d’assemblage sur le territoire russe seront évincées du marché. Leurs volumes de vente, qui sont déjà faibles, vont encore diminuer. Une telle menace pèse sur le japonais Subaru, par exemple.

Les marques premium qui ne sont pas « enregistrées » en Russie resteront sur le marché. Les riches Russes paieront simplement plus pour leurs voitures.

Scénario 2. Jusqu'au dernier smartphone.
Dans un scénario plus grave, la Russie se verrait refuser l’accès aux nouvelles technologies dans les domaines de l’informatique, de l’industrie lourde et d’autre secteurs sensibles de son économie. Dans ce cas, la Russie ne s’en tirera pas en augmentant simplement les prix et en laissant un certain nombre de constructeurs automobiles quitter le marché.

La Russie risque de rester dans le « passé » : les innovations seraient écartées et les usines commenceraient à renouveler leurs modèles avec la fréquence de VAZ à l’époque de l’URSS. En fait tout se limiterait seulement à des restylings plus ou moins profonds comme la « Kopeïka » a été modifiée graduellement jusqu’à la VAZ-2107.

Scénario 3. Mise à mal de l'industrie automobile russe.
Le troisième scénario sera le plus impactant. Toutes les voitures modernes, y compris celles produites par AVTOVAZ, sont contrôlées par des « cerveaux » électroniques. Et on sait que les États-Unis ont déjà convenu avec les principaux fabricants de semi-conducteurs (Taïwan et le Japon, en particulier) de l'arrêt éventuel de leurs livraisons ainsi que des produits qui en contiennent à la Russie. Si un tel embargo s’imposait, on pourrait tout simplement oublier l'industrie et le marché automobile russes sous leur forme actuelle.

Le marché national de l'automobile se transformerait rapidement en un marché de voitures d'occasion. Puis dans quelques années, avec l'aide de la Chine, la Russie disposerait de ses propres installations de production de semi-conducteurs et autres puces... Mais d'ici là, les Russes aurait le temps de rouler en poubelles.

Politique vs économie ?
Les constructeurs internationaux pourraient se retrouver sous la pression des gouvernements occidentaux et cesser leurs activités en Russie sans raison économique particulière, juste « par dictact de la démocratie » (sic). Dans ce cas, il est difficile de prévoir quoi que ce soit.

Tout ce que l’on sait est que VAZ et UAZ subsisteront sur le marché russe. Ainsi que les marques chinoises. Il est, en outre, probable que celles qui sont déjà parties ou les nouvelles s’imposeront sur le marché russe. Elles ne manqueront pas l’occasion de combler le vide laissé par les Européens, les Japonais et les Coréens.

Mais la réponse de la Russie aux sanctions sévères pourrait être asymétrique et très douloureuse pour le monde entier. Par exemple, les systèmes laser qui sont utilisés dans la fabrication de puces électroniques ont  besoin de gaz néon. La Russie fournit 90% du marché mondial. Privée de livraison d’électronique industrielle et grand public, la Russie pourrait cesser de livrer du gaz néon à l’étranger. L’industrie électronique mondiale, et par conséquent, le marché automobile subirait les effets des sanctions économiques contre la Russie.

Et les autres pays mettront plus de temps à exploiter le gaz néon que ce qu'il faudra à la Russie pour apprendre à fabriquer des puces électroniques, qui seront peut-être obsolètes et ne seront pas les plus avancées technologiquement, mais qui leur appartiendront.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/933506-novaya-volna-sanktsij-chto-budet/
Adaptation VG

Tag(s) : #Russie, #Ukraine, #Economie, #Guerre UA