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A première vue, le Stakhanovets C5 semble sortir tout droit d'un magasin de jouets. Il est comme cette miniature dans le rayon des Hot Wheels qui se distingue des autres par son audacieux design futuriste et que vous voulez achetez non pas pour votre fils mais pour vous-même ! Mais, malgré son apparence de jouet, cette machine est destinée à des tâches plutôt sérieuses. Elle ne pourra peut-être pas aller coloniser d’autres planètes, mais elle est une pionnière dans son genre. Et pas seulement parce personne d’autre n’a jamais fabriqué quelque chose de tel.

Mais chaque chose en son temps. Le Stakhanovets C5 est passée de la conception au prototype fonctionnel il y a un an. Il a été imaginé par la société F-MotorSport, qui se spécialise non seulement dans la construction de véhicules de loisirs, mais aussi dans les véhicules spéciaux.

Le Stakhanovets C5 doit être rangé dans cette catégorie. Tout d'abord, il devra travailler sous terre, là où le sel de potassium est extrait - il faut transporter les gens à l'intérieur de la mine dans des galeries faisant plusieurs kilomètres. Et cela a posé aux ingénieurs une foule de problèmes qu'il a fallu résoudre.

Il va sans dire que le sel est une substance très corrosive, en interaction avec laquelle le métal, et surtout l'aluminium, se transforme assez rapidement en gruyère. D'ailleurs, les coûteux UAZ qui sont utilisés dans les mines ne durent qu’un an. Et pourtant, les tout-terrains russes ne remontent pas du tout à la surface car le processus de corrosion serait accéléré plusieurs fois et ils s’effondreraient littéralement sous les yeux des exploitants. Le Stakhanovets C5 est censé fonctionner dans un environnement aussi agressif pendant au moins cinq ans avant d'être révisé une première fois - c’est une véritable avancée.

Afin de résister à la corrosion, la carrosserie est protégée par un revêtement polymère à base de polyurée. Là où, dans des voitures classiques, on utilise le métal et l’aluminium, on utilise ici de l’acier inoxydable. L’installation d’un diesel Kubota de 1,500 cm3 résout également le problème. Le bloc est en fonte et peut résister à l’environnement salin. Le moteur lui-même est plusieurs fois plus économique que ceux que l’on trouve dans les UAZ actuellement utilisés dans les mines, tout en restant aussi efficace et performant.

Mais le plus intéressant est que le Stakhanovets C5 dispose d’une transmission automatique et d’un accélérateur à commande hydraulique. C'est-à-dire qu'il n'y a rien qui pourrait pourrir et tomber en panne à cause du sel !

Il est temps de faire un tour. Lors de la création du Stakhanovets C5, on a tenu compte de la topographie des galeries des mines de sel, qui s'avèrent être semblables à de très mauvaises routes de campagne. A bien des égards, cela a influencé sur les valeurs de la garde au sol, qui ne fait ni plus ni moins que 350 mm (!) et la conception de la suspension au confort accru. Cette dernière est complètement indépendante avec de grands débattements et des amortisseurs capables d’encaisser les chocs que pourraient lui envier non seulement les SUV mais aussi bien des tout-terrains sérieux. Lors des évolutions à faible vitesse, le confort est royal !

D’ailleurs, je n’ai pas vraiment cherché à choisir où poser les roues. J’ai roulé, comme me le recommandait Eduard Mimrine, le créateur du Stakhanovets C5, droit devant et du coup je n'ai ressenti ni vibrations, ni secousses, ni balourd dans le volant : les voitures civiles pourraient lui envier ces réglages.

Mais ce qui est encore plus étonnant, c’est sa capacité de franchissement. Malgré la propulsion, il évolue en tout-terrain de manière étonnante. D’ailleurs si le moteur est situé à l’arrière c’est justement pour charger au maximum l’essieu. Pour couronner le tout, un différentiel autobloquant a été ajouté et d’énormes pneus boue ont été montés. J’ai pu franchir plusieurs fois des pentes raides sans aucun effort. J’ai emmené le Stakhanovets C5 dans la boue et dans des flaques d’eau où je ne me serai pas risqué avec un crossover à quatre roues motrices. Elle m’a montré avec quelle facilité elle peut rouler sans frotter au-dessus d’un pneu crevé de camion, comment elle prend les virages avec audace même si elle n’est pas faite pour cela à la base.

Le Stakhanovets C5 est conçu pour transporter confortablement cinq passagers. La largeur et la longueur de la carrosserie permettent aussi de transporter, par exemple, des pièces de rechanges pour les machines qui travaillent dans la mine. Il y a également un petit espace de chargement au-dessus du moteur.

La vitesse dans les mines de sel ne doit pas dépasser les 40km/h (dans les faits, la vitesse réelle est d’environ 20 à 30 km/h) mais le Stakhanovets C5 peut atteindre les 70 km/h. Le réducteur permet d’ailleurs de limiter sa vitesse : la sécurité passe avant tout.

D'ailleurs la sécurité est une considération importante. Selon les règlements miniers, tout engin doit être de conception robuste et conforme aux exigences internationales en matière de protection contre le retournement (ROPS) et de protection contre les chutes d'objets (FOPS). Le Stakhanovets C5 ne fait pas exception. Son châssis, constitué de tubes de 40 mm non soudés, offre une rigidité suffisante non seulement pour la carrosserie mais aussi pour le toit et pourrait sauver de nombreuses vies en cas d’effondrement d’une galerie !

Le caractère unique du véhicule est évident. Le fait qu’il n’existe qu’à un seul exemplaire pour l’instant le rend encore plus exclusif. Mais F-MotorSport a un projet de développement de la gamme avec une version pour 8 passagers et une version transport de marchandises.

Affaire à suivre,

Légende des photos :

• Les optiques rondes à LED et la rampe de phares en option assurent une bonne visibilité dans la mine.
• Le réservoir de carburant en acier inoxydable a une capacité de 100 litres. L'échappement passe par un système de barbotage, ce qui exclut toute étincelle accidentelle.
• Le niveau de protection du tableau de bord numérique est IP65.
• Les freins à disques sont conçus pour les évolutions à basses vitesses. Pour plus de fiabilité, la suspension arrière est à simple triangulation sans silent-block. Ils sont remplacés par des paliers en polyamide que le sel ne peut pas attaquer.
• Le Stakhanovets C5 a un centre de gravité bas. Elle est pratiquement impossible à renverser. Pour le transport ou le chargement par grue, la caisse est équipée d’anneaux sur ces contours.
• Lorsqu’on évolue à bas régime et à faible vitesse, il est important d’assurer un bon refroidissement moteur. Le Stakhanovets C5 dispose à cet effet d’un radiateur en cuivre, qui refroidit à la fois le moteur et l’huile de la boîte de vitesses.

Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/dena_na/dorojnyi-prosvet-v-350-mm-dizel-avtomat-dlia-kogo-i-zachem-sozdan-stahanovec-s5-61a5efda1ce8d70b7df22572?&
Adaptation VG