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Dites-moi honnêtement à quoi vous pensez à l’évocation de la « Semerka », la VAZ-2107. A la voiture de drift des gars qui viennent d’obtenir leur permis de conduire ? A une voiture de travailleurs immigrés ? C'est peut-être ce à quoi elle vous fait penser aujourd’hui mais autrefois la berline russe était loin d’avoir cette image. La « Semerka » était considérée non seulement comme une bonne voiture, mais comme une voiture très prestigieuse ! Revue de détails :

Extérieur : La « Semerka » peut à juste titre être considérée comme le summum des modèles Jigouli. Son statut est souligné par sa jolie calandre chromée dans le style Mercedes. Bien sûr, à l’échelle mondiale, cela avait l’air un peu maladroit, mais pour un soviétique c’était du dernier chic. Je me souviens que durant mon enfance, posséder une VAZ-2107 était considéré comme très cool.

Les essuie-phares, une caractéristique des premières voitures, lui conférait aussi un statut particulier. La VAZ-2107 fut aussi la première Lada équipée de boucliers en plastique, rehaussés de bandes décoratives chromées.

Habitacle et coffre : A première vue, le coffre de la « Semerka » est spacieux. Particularité, on ne voit aucune trace de métal. Le réservoir d’essence est caché, l’ensemble du coffre est habillé de plastique et la roue de secours dispose d’une housse. Jusqu’à présent seule la « Trechka » et la « Chesterka » (VAZ-2103 et 2106 respectivement) avait le doit à cet honneur. Ils étaient aussi considérés comme des modèles de luxe. Les autres Jigouli n’avaient pas le droit à cet habillage, leur statut ne leur permettait pas.

Et rappelez-vous de l’intérieur des toutes premières « Semerka » : panneaux de portes en similicuir, revêtement des sièges en velour, tapis de sol. Et quelle palette de coloris intérieurs ! Cacao, gris-clair, bleu, rouge écarlate...

Sièges : La plus grande fierté de la « Semerka » était ses sièges avant anatomiques. Ils étaient les plus confortables de toutes les Jigoulis. Leur assise a d’ailleurs servi de base aux sièges avant des Samara. Le statut de la VAZ-2107 est également souligné par son tableau de bord : il est particulièrement réussi et super pour l’époque. La « Semerka » dispose en plus d’une console centrale. Une première dans une voiture soviétique. Le compte-tours et l’horloge sont également caractéristiques de ce modèle de luxe.

A l’arrière, le statut particulier de la VAZ-2107 se faisait également sentir car on trouvait une caractéristique distinctive : l'accoudoir central. Parmi les Jigoulis, seules les VAZ-2103, 2106 avaient eu droit à ce luxe avant elle.

Impressions de conduite : Lorsqu’elle roule la VAZ-2107 semble plus silencieuse que les Jigoulis habituelles. Si sa suspension absorbe beaucoup d’irrégularités - c’est ce qu’il faut pour les routes russes - la « Semerka » dispose surtout d’un atout, une vraie révolution pour le citoyen soviétique C’est sur la VAZ-2107 que la boîte de vitesses à 5 rapports est apparue pour la première fois.

Pour les années 1980, c’était une révolution. Imaginez. Sur autoroute, après la quatrième vitesse, vous aviez encore un rapport à passer ! La grande classe ! Et puisque la « Semerka » était un modèle de luxe, son moteur était plus puissant. Si dans la VAZ-2104 et la VAZ-2105, le moteur de base était le 1,3 à courroie de distribution, la VAZ-2107 recevait le moteur VAZ-2103 1,5 de 72 chevaux. Selon les normes d’aujourd’hui, ce moteur n’est pas un foudre de guerre et ne ne brille pas par son économie, mais dans les années ce moteur se suffisait amplement à lui-même.

La VAZ-2107 pouvait être livrée en deux autres versions de moteurs :

• VAZ-21072 avec le 1,3 à courroie de la « Piaterka ».
• VAZ-21074 avec le moteur 1,6 de la VAZ-2106.

Aujourd’hui encore, cette dernière version tient sa place dans la circulation. Personne ne vous klaxonne derrière, les accélérations sont plus que suffisantes. Bien-sûr, on ne parlera pas de course aux feux tricolores, mais elle se conduit encore très bien.

Une voiture de rêve : De toute la famille Jigouli, la « Semerka » était la plus agréable à conduire. Non seulement elle avait des sièges plus confortables mais il y avait aussi son volant. Elle disposait d’un volant spécifique à quatre branches. Elle était beaucoup plus pratique à conduire. Non pas en raison du nombre de branches, mais par le fait que la jante était plus épaisse que les modèles précédents.

Malheureusement, dans les années 90, les touches de prestige inhérentes à la « Semerka » ont commencé à disparaître. C’est souvent ce qui arrive pour les modèles qui restent longtemps sur la chaîne. Sa production ne s’est achevée qu’en 2012 en Russie. En Egypte, elle s’est poursuivie deux ans de plus.

On en croise encore dans les rues (la VAZ-2107 étant la voiture la plus répandue à l'heure actuelle en Russie). Ce sont essentiellement les derniers modèles mais on retient de la « Semerka » le meilleur, l’époque où elle était une voiture de luxe, une voiture révolutionnaire source de joie et d’admiration pour ses propriétaires.

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Adaptation VG