Comme vous le savez, en 1950, la GAZ-M20 Pobeda a commencé à être exportée. La Finlande est devenue l’un des principaux marchés de la berline fabriquée à Gorki. C’est d’ailleurs depuis la Finlande que Stanley Slotkine l’avait importée illégalement aux Etats-Unis (NDT : mais ça c’est une autre histoire (*)). Les chauffeurs de taxi d’Helsinki étaient particulièrement friands de la Pobeda. Dans le langage courant, le nom de Pobeda était d’ailleurs devenu Popeda et il est resté. A noter que plus tard, à la fin des années 1970, l’un des nombreux groupes de rock finlandais a pris le surnom de la berline soviétique.
Cela ne voulait pas dire que les Finlandais n’envisageaient pas d’autres alternatives. Ainsi pour les Jeux olympiques d’été d’Helsinki en 1952, à l’initiative du maire de la ville de l’époque Erik von Frenckell et du ministre des finances Onni Hiltunen, il fut décidé d’acheter un lot de taxis Checker américains.
Les mauvaises langues diront que c’était pour que le trafic d’Helskinki diffère en quelque sorte de Moscou ! Et ce choix fut un échec. Non seulement les Finlandais avaient choisi l’ancien modèle A2 plutôt que le dernier modèle A4, mais en plus ils avaient racheté des taxis d’occasion afin de faire des économies. Sur le premier lot de 55 voitures qui ont été livrées, seuls quelques-uns étaient en état de marche, les autres nécessitaient une grosse révision. Au total, 550 voitures ont été livrées aux compagnies de taxis locales qui les ont utilisées avec peine jusqu’au début des années 60.
Les Pobeda étaient achetées neuves et ne réservaient donc pas de surprise... Au moins dans une brochure publicitaire de l’importateur Konela où l’on pouvait lire ce témoignage :
« J’ai deux Pobeda (immatriculées AB844 et BG857) qui ont déjà parcouru respectivement 125 et 69 mille kilomètres. Elles n’ont nécessité qu'une petite réparation - un remplacement de soupapes. Les accélérations en seconde sont tout simplement excellentes, la suspension avant est bonne et celle de l’arrière très fiable puisqu’elle n’a pas encore nécessité de remplacement. L'embrayage est d'origine, il n'y a pas de problème avec la boîte de vitesses. La partie électrique ne mérite que des éloges. Les voitures ont roulé essentiellement à Helsinki, mais elles sont aussi sorties de la ville et emprunté des routes de qualité médiocre. Les voitures ont toujours atteint leur destination. La Pobeda est étroite et haute, ce qui est pratique en ville. Elle ne pose pas problème lors des démarrages à froid. Elle démarre même après une nuit de gel même si, bien sûr, j'essaye de garder les voitures dans un garage chauffé. La consommation est de 13-14 litres en ville, 11 litres sur route. Les passagers ont souvent fait remarquer qu’elle est confortable, que le chauffage est efficace en hiver comme l’est la ventilation en été. Les deux Pobeda répondent pleinement aux exigences faites lors de leur choix et de leur achat. Pour autant que je sache, les passagers sont également très satisfaits de la voiture ». [signature illisible]
Lu sur : https://www.drive2.ru/b/541712062770840421/
Adaptation VG
Voir : http://www.sovietauto.fr/2011/01/une-pobeda-en-californie.html