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Vous souvenez-vous du prix d’une voiture à l’époque soviétique ? Savez-vous où le vendeur se précipitait quand on lui proposait d'acheter une ZIM ? Il n’y a probablement qu’un seul endroit où vous pourrrez trouver réponse à ces questions : le musée les « Moteurs d’Octobre ». Si nous avons déjà parlé de l’ouverture de la plus grande exposition de voitures anciennes de Russie, le moment est venu de s’asseoir derrière le volant des beautés soviétiques qui y sont présentées. Ou du moins en rêver avec quelques « perles » bien choisies. Parce qu’à notre époque il est presque plus facile d’acheter une voiture étrangère bon marché que n’importe quelle voiture fabriquée en URSS !
« L’hirondelle » n’avait pas de prix :
De nos jours, on ne peut voir un exemplaire de la première Moskvitch que dans le film « Moscou ne croit pas aux larmes » (1979). C’est dans cette voiture que l’électricien Nikolaï emmène Tossia et ses copines à la datcha. Une voiture qui avait déjà 20 ans et qui coûtait à l’époque 9,000 roubles...
A l’époque, le salaire moyen d’un Soviétique n’était que de 80 roubles. Ceux qui pouvaient acheter une Moskvitch étaient considérés comme chanceux. Chanceux ? Cette « vieillerie » n’avait ni clignotants, ni même de chauffage ! Mais, il ne faut pas oublier qu’à l’époque, en URSS, on rêvait de quelque chose de complètement différent.
Voyager à travers le pays, chose aujourd’hui relativement abordable, était auparavant totalement inconcevable. Bien sûr, vous pouviez obtenir de votre chère usine un coupon du syndicat vous permettant de vous retrouver en pyjama rayé dans un sanatorium. Mais il était difficile de partir soi-même et de s’arrêter où l’on voulait. Une Moskvitch, sans clignotants et chauffage, offrait cette possibilité. Les Soviétiques l’utilisaient pour se rendre à leurs datchas et partir sur les bords de la Mer Noire.
Combien coûtait la ZIM ?
Cette beauté était considéré comme une voiture de représentation. Sur la grille d'attribution des voitures en URSS, seule la ZiS était considérée comme meilleure même si l’élite du Parti roulait également en ZIM. Elle se distinguait par le fait que le styliste Andreï Lipgart fut le premier à utiliser une carrosserie autoporteuse et non plus un châssis pour une voiture aussi volumineuse. Cela lui permettait de bonnes performances.
Le prix approximatif de la ZIM était 40,000 roubles. En tout cas, c’est le prix qui figurait sur la ZIM exposée dans le premier magasin automobile soviétique de la rue Bakuninskaya à Moscou. Un jour, un homme étrange est entré dans ce magasin. Il regarde les voiture, choisit et propose au vendeur d’acheter la ZIM. La réaction du « concessionnaire » est indescriptible : presque pâle en raison de cette offre (d’où un simple citoyen soviétique peut-il bien avoir 40,000 roubles ?). Le vendeur se précipite vers un téléphone et naturellement appelle le KGB. Il s’est ensuite avéré que devant lui se trouvait le physicien Anton Walter. Et bien sûr, il a dû s’excuser et lui vendre la voiture !
Une carte postale pour une « VAZ » :
Ne tombez pas dans les pommes, jeunes gens. A l’époque soviétique, vous ne pouviez pas vous rendre dans un « showroom », poser sur le comptoir une liasse de billet et dire « Hmm, donnez-moi cette ‘Chesterka’ beige ». Non, il y avait un quota pour les voitures. Par exemple, cinq à six Jigoulis pour un service donné sur une période donnée. La première étape consistait à rédiger une demande auprès du comité local du Parti et faire la queue. Oui, même si vous aviez de l’argent. Et en règle générale, il fallait ensuite attendre plusieurs années.
Ensuite vous receviez la carte postale tant désirée : elle disait de venir au magasin situé sur la Varchavskoïe où tout serait organisé. C’était une vraie fête pour une famille soviétique ! Au jour et à l’heure fixés, les gens allaient au « showroom », faisaient, la queue, donnaient l’argent et recevaient une facture où était écrit « Payé ». Avec ce morceau de papier, ils se rendaient ensuite au dépôt. Et là ils se retrouvaient de nouveau dans un embouteillage, ou plutôt une file d’attente.
Naturellement, il n’était pas question de choisir le modèle et la couleur. Vous preniez ce qu’il y avait. Et généralement, personne ne se plaignait. Certes, il y avait des situations embarrassantes comme lorsque vous aviez économisé pour une Moskvitch 400 en vous privant de pain blanc et que tout à coup un nouveau modèle était lancé ! Et cette Moskvitch 407 coûtait deux fois plus cher que la 400. C’est là que le plus intéressant commence : il était nécessaire de trouver de l’argent en tout urgence. Oui de toute urgence car sinon la carte et le rêve qui lui était associé s’évanouissait tout simplement.
La voiture que l’on ne pouvait jamais acheter :
En 1927, aux USA il y avait 23 millions de voitures, en Europe, plus de 5 millions et en URSS seulement 12 mille ! Et ce n’est que par une coïncidence de circonstances que le lancement de la production de masse de véhicules a été inclus dans le premier plan quinquennal.
La situation s’est améliorée avec la création de GAZ et l’accord signé avec Henry Ford. A la fin des années 30, l’Union Soviétique avait rattrapé et dépassé l’Europe en termes de nombre de camions sortant des chaînes de montage. Cependant, pendant longtemps sous Staline, il était impossible d’acheter des voitures particulières bien qu’elles étaient également produites. Les grands patrons étaient transportés en voitures. Elles étaient utilisées par les services spéciaux et les taxis. Le slogan d’Adam Kozlevich, ce chauffeur de taxi créé par Ilf et Pétrov et dont le slogan était « Hey, je vous emmène ! » avait donc tout son sens.
Trop grand pour conduire la limousine !
La ZiL-114, l’une des plus belles limousines de l’ère soviétique, n’est pas si pratique à conduire. Dimitri Oktiabrski, le directeur des « Moteurs d’Octobre » l’a montré sur son compte Instagram. Le collectionneur de taille moyenne a eu du mal à s’installer à la place du conducteur. Lorsqu’il pose les pieds sur les pédales, ses genoux se retrouvent presque au niveau du volant !
Conduire cette voiture est inconfortable et même dangereux. Le réglage du volant n’offre pas beaucoup de possibilités. Bref, l’ergonomie de la ZiL n’est pas au même niveau que son intérieur et son extérieur.
Lu sur : https://rg.ru/2020/09/01/piat-glavnyh-fishek-sovetskogo-avtoproma.html
Adaptation VG