L’URSS a envoyé la production de son industrie automobile dans différents pays, mais le signe égal entre les versions de son marché national et les versions export n’a pas toujours existé. Dans certains cas, les versions d’exportation disposaient d'améliorations cosmétiques les rendant plus agréables à regarder et, dans d’autres cas, elles étaient radicalement différentes des modèles soviétiques afin de ne pas « traumatiser » les consommateurs européens !
L’URSS avait commencé à exporter sa production avant la guerre. Certes, l'honneur était avant tout revenu aux camions - en particulier le ZiS-5 de 3 tonnes, et ce n’est qu’après la Grande Guerre Patriotique que les voitures particulières ont commencé à être envoyées vers l’Ouest. La GAZ-M20 Pobeda, la GAZ-21 Volga, les Moskvitch, la production de l’Usine de Togliatti et d’autres modèles ont donc tracé leur chemin à l'extérieur du camp socialiste. Parfois, ils étaient livrés à l’acheteur européen avec des modifications conséquentes par rapport aux versions de base et, bien souvent, leur constructeur n’avait même pas participé à la métamorphose.
Lada Nova Spezial : au volant d’un si belle « Piaterka », un soviétique aurait été la star de son village mais il ne pouvait qu’en rêver. Cette voiture était le résultat de la personnalisation effectuée à l’initiative des distributeurs de Deutsche Lada GmbH.
Le pack Spezial pour la Lada Nova, le nom sous lequel était vendue la « Piaterka » sur le marché allemand, comprenait un kit carrosserie avec un pare-chocs avant « sport » dont le dessin était loin d’être modeste, de rétroviseurs différents, d’un becquet, de jantes Melber KBA 40668, de bandes latérales et d’un intérieur bleu.
Lada Toscana : la « Sermerka » de luxe. D’ailleurs très rare puisque selon certaines sources, pas plus de 800 exemplaires de cette version ont été diffusés. Elle se distingue de la berline ordinaire par ses phares antibrouillards, des baguettes latérales, un becquet, un toit ouvrant, des housses de siège, une antenne et des enjoliveurs.
Konela Lada 2107 Turbo : admirez et ne soyez pas surpris. Sous vos yeux, vous avez une « Semerka » de l’importateur finlandais qui non seulement s’est occupé de l’extérieur mais l’a transformée en une berline sportive agile avec un moteur turbocompressé de 110 ch ! Selon certains, sa vitesse maximale dépassait 180 km/h.
Lada Natacha : l’une des « Vosmerka » civile les plus radicales s’appelait… oui, oui, vous avez bien lu le nom. Son dessin est signé Vladimir Iartsev et le projet a été mis en oeuvre par la société belge Scaldia-Volga. Une voiture élégante et rare puisque seulement 456 exemplaires ont été produits.
Lada 4x4 Niva Plein Soleil par Poch : que pensez-vous de cette Niva ? Les Français pouvaient profiter de ce cabriolet de plage créé par Poch, l’importateur local de Lada dirigé par Jean-Jacques Poch. Il aurait certainement eux de nombreux fans en URSS. L’arrière du toit était coupé mais la caisse était renforcée.
UAZ-469 de Martorelli : les Italiens aimaient le tout-terrain soviétique mais, en même temps, ils avaient beaucoup fait pour le modifier profondément pour le marché local.
La version de base s’appelait Explorer. La version Marathon était équipée d’un turbodiesel Peugeot de 2,5 litres développant 76 ch, la version Dakar avait un moteur VM de 2,4 litres de 100 ch et la version Racing disposait d’un moteur essence Fiat 2,0 litres faisant 112 ch. Mais ce n’est pas tout : il y avait la direction assistée, des sièges plus ergonomiques, de nouvelles roues et d’autres avantages.
UAZ-452 Adventure Camper / Safari de Schieppati : elles font partie des versions les plus radicales du Buhanka et sont également italiennes. Déclinées en deux finitions, elles étaient le vrai rêve du voyageur, désireux de se rendre dans des endroits éloignés de la civilisation avec un espace de vie intérieur.
L’Adventure Camper destiné au tourisme « modéré », est intéressant pour son toit en fibre de verre partiellement surélevé de 400 mm, et dispose d'une isolation thermique et acoustique améliorée, d'une cuisinière à gaz, d'un évier et d'une batterie supplémentaire. La Safari doit permettre un voyage plus long en toute autonomie avec un toit surélevé en totalité et offre en plus un réfrigérateur électrique de 42 litres, des toilettes sèches et un réservoir d’eau potable de 200 litres. Le moteur de série était changé sur demande pour un moteur diesel Peugeot de 2,3 litres ou un 2,4 litres Fiat.
GAZ-21 "Volga" : la berline soviétique était livrée au consommateur européen dans une forme qui n’était pas tout à fait familière au citoyen soviétique.
A l’extérieur, c’était une Volga classique mais elle avait un moteur diesel Perkins de 1,6 litre et 43 ch, qui a ensuite été monté dans la Moskvitch-408. Il est intéressant de noter que les voitures étaient livrées en Belgique à Scaldia-Volga sans moteur. Ce n’est d'ailleurs pas le seul moteur diesel étranger qui a été monté sous le capot des GAZ-21 et GAZ. Il y a aussi eu les diesel Rover et Indenor.
Lu sur : https://autorambler.ru/mashinavremeni/uaz-safari-lada-natasha-i-drugie-avtomobili-sssr-kotorye-vy-vryad-li-videli.htm
Adaptation VG
PS : Petite satisfaction (qui explique aussi pourquoi je propose la traduction cet article), l’une des photos permettant d’illustrer la Lada Natacha n’est autre que la voiture de votre serviteur ! Cette photo, je l’ai prise il y a deux ans et postée à l'époque sur le forum RC. Elle a ensuite été reprise comme fond d’écran ici : https://fr.wheelsage.org/scaldia/lada_natacha/pictures/ptb27b