Bien que la nouvelle traction avant de Lada sera prête en fin d’année, ceci ne doit pas nous faire oublier que depuis quelques mois l’importateur a lancé sur le marché une version en boîte automatique de la 2105, ceci aussi bien en version 1300 qu’en 1500 cc. Soulignons qu’il s’agit là d’une initiative typiquement belge. Gageons que cette version fera plus d’un envieux.
Le principal atout jusqu’à présent des Lada était leur prix de vente très raisonnable. Il a permis a beaucoup d’acheteurs de faire leur première expérience d’une voiture neuve et la clientèle a été généralement satisfaite pour rester fidèle à la marque. Une attitude sur laquelle le temps qui passe n’a pas de prise. Le constructeur a ainsi été encouragé à améliorer régulièrement la silhouette de sa voiture. Si la forme générale est restée la même, différents remaniements de détails ont rajeuni son aspect.
Les phares, la calandre et les pare-chocs ont été redessinés de manière à plaire aux jeunes. Les phares sont maintenant rectangulaires et la grille de radiateur est peinte en noir mat. Les clignotants ont été incorporés aux blocs optiques. Les nouveaux pare-chocs semblent beaucoup plus robustes et contribuent à l’aspect modernisé de la voiture. A l’arrière, tous les feux ont été réunis en un seul bloc, y compris l’antibrouillard et le feu de recul. Sur les ailes avant, des rappels de clignotants servent à prévenir les autres usagers de la route d’un changement éventuel de direction. Un accessoire utile et agréable que l’on rencontre généralement sur les voitures plus chères.
Les quatre portières possèdent d’élégantes poignées encastrées. Celles-ci sont de couleur noir mat mais l’encoche du dessous est chromée. L’encadrement des vitres est réalisé à l’aide de baguettes chromées également. Un détail qui montre la qualité de la finition. Accessoires très appréciés dans un pays comme le nôtre où il pleut deux jours sur trois, des bavettes protègent l’arrière de la carrosserie des projections d’eau, de boue et de sel.
Le pare-brise est vaste et réalisé en verre de sécurité feuilleté. Les vitres latérales ne possèdent pas de déflecteurs, ce qui supprime les angles morts et améliore la visibilité et la sécurité. Suprême raffinement, les phares possèdent un lave- et un essuie-phare qui assurent un éclairage excellent quels que soient le revêtement routier et les conditions atmosphériques.
L’habitacle a fait l’objet d’une attention toute particulière. Il est possible, par exemple, de régler la position du rétroviseur extérieur depuis le siège du conducteur.
Le tableau de bord comprend un indicateur de vitesse accompagné d’un totalisateur kilométrique et d’un compteur journalier, une jauge d’essence, des témoins de charge de la batterie, de la pression d’huile, un ampèremètre et un thermomètre d’eau. L’allume-cigare est de série. Entre les sièges avant on trouve une console très pratique et les vide-poches sont vastes. Les portières sont munies de vide-poches a fronces dans lesquels on peut mettre de nombreuses petites choses. La boîte à gants est spacieuse et surplombe une large planche de rangement.
A gauche du tableau de bord se trouvent deux interrupteurs peu fréquents. Le premier commande l’intensité lumineuse du tableau de bord et l’autre règle la hauteur des phares. Il ne s’agit pas d’un gadget inutile car lorsque le coffre arrière est chargé, la caisse n’est plus à l’horizontale et les phares éclairent trop haut ce qui aveugle les conducteurs qui vous croisent tout en réduisant la visibilité du chauffeur de la voiture. Ce bouton de réglage corrige cet inconvénient. La banquette arrière d’une seule pièce peut accueillir trois adultes. Elle est d’ailleurs équipée de trois ceintures de sécurité (dont 2 à enrouleurs) avantage généralement réservé à des voitures beaucoup plus chères et qui ne l’offrent qu’en option. Les sièges sont très confortables et soutiennent bien le dos, permettant d’effectuer sans fatigue de longs trajets. Le coffre, avec son volume de 300 litres, est très spacieux. Sa forme est pratique car aucune protubérance ne vient en limiter l’usage.
Détail rassurant, ce coffre contient deux trousses d’outillage contenant un ensemble de 19 pièces : parmi celles-ci une lampe baladeuse que l’on peut raccorder à une prise spéciale le long de la colonne de direction. Le tout faisant partie de l’équipement standard.
Notre voiture d’essai était équipée du moteur 1500 cm3 qui peut, indifféremment, être accouplé à une boîte automatique ou manuelle. Il développe 75 chevaux qui, selon une habitude chère à Lada, s’obtiennent à haut régime, le maximum étant atteint à 5,600 tr/min. Le taux de compression de 8,5 :1 autorise l’utilisation de carburant ordinaire. Le couple maximum et de 12 kgm et est déjà atteint à 3,400 tr/min.
L’architecture du moteur est classique puisqu’il s’agit d’un 4 cylindres en ligne. Il est donc assez simple de l’entretenir soi-même. Le bloc est équipé d’un arbre à cames en tête d’une fiabilité proverbiale et d’un vilebrequin à 5 paliers. La boîte automatique à 3 rapports a été développée par la General Motors qui la fabrique dans son usine de Strasbourg. Elle est montée ici spécialement pour notre marché national. C’est ce qui rend cette voiture si particulière. La 2105 automatique s’adresse à un nouveau public. Celui-ci sera d’ailleurs comblé car la voiture reste très nerveuse.
En général, la boîte automatique est synonyme de reprises molles. C’est le passé et notre voiture d’essai nous a convaincus. Son puissant moteur de 75 ch la faisait accélérer rapidement. Même au démarrage avec le levier en position « D » (Drive) elle tenait tête à ses voisines à boîte manuelle. La 2105 automatique reste donc une voiture agile qui monte en régime rapidement.
Vive au démarrage, c’est la première impression que nous a laissé la 2105 automatique. Elle atteint rapidement 150 km/h, ce qui permet à un automobiliste moyen de disposer de beaucoup de réserve sous le pied pour, en cas de nécessité, dépasser le maximum autorisé en Belgique. La consommation moyenne à allure normale reste nettement inférieure à 10 l aux 100 km. Pour alimenter 75 ch, qui doivent traîner près de 1,100 kg, c’est un résultat excellent. Le poids est le plus gros handicap de la Lada, mais on peut également en voir les aspects positifs : la robustesse. A plusieurs endroits on trouve des tôles de 1,5 mm d’épaisseur (fabriquées et achetées en Belgique). Cela permet une excellente résistance de la caisse aux chocs violents.
La 2105 automatique s’adresse à un public particulier. Tout le monde ne souhaite pas être dispensé de changer de vitesses. Vous êtes pour ou contre. Mais, à ceux qui sont pour, nous signalons qu’elle est une des moins chères et que la richesse de son équipement d’origine en fait, à elle seule, un bon achat.
Beaucoup d’auto pour peu d’argent. Dans le temps on achetait une Lada pour se déplacer. Aujourd’hui on la choisit pour bien d’autres motifs encore. Il semble que la 2105 automatique puisse satisfaire une clientèle au moins aussi importante que celle qui s’intéresse à la version à boîte manuelle.
Repris de : « la semaine Automobile - DOSSIER LADA » (Edition Spéciale 2 janvier 1986, tiré à part pour le Salon de Bruxelles)
VG