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Il est d’usage de critiquer toute l’industrie automobile soviétique. Mais, lorsqu’ils la traitent sous un angle patriotique, la plupart des amateurs russes de voitures font l’éloge des Jigouli, Moskvitch et Volga. Ils se souviennent pourtant rarement de IZH, le parent pauvre. Pourtant, à trois reprise, cette usine aurait pu occuper la place d’AvtoVAZ et changer complètement le sort de l’industrie automobile soviétique, puis russe. Voilà pourquoi.

1. La « Kopeïka » menacée.
L’Usine Automobile d’Ijevsk est apparue à l’initiative du ministre de la Défense, Dmitri Oustinov. Mais on lui avait préparé un destin peu enviable puisqu’elle n’était que la « fille » oudmourte d’AZLK, censée augmenter le nombre de Moskvitch produites.

Mais ses jeunes ingénieurs ne pouvait se résoudre à suivre un chemin aussi ennuyeux. Ils rêvaient de concevoir leurs propres voitures et de reconnaissance. En 1968, ils présentent leur premier enfant la IZH-13 « Start ». D'apparence étrange, c’était aussi une voiture révolutionnaire pour l’URSS. Tout d’abord en raison de sa traction avant, une solution encore peu usitée, même à l’étranger.

Les ingénieurs avaient amélioré le moteur de la Moskvitch-412 et l’avaient placé sous le capot de cette berline à hayon. Il développait désormais 95 chevaux et la « Start » franchissait la barre des 100 km/h en 12 secondes. Quant on sait que la Moskvitch-408 avait besoin d’une minute pour effectuer le même exercice... Les suspensions avant et arrière de la IZH-13 étaient indépendantes et l’intérieur était assez audacieux pour les années 60.

Tout cela n’a pas aidé la « Start ». Si la voiture avait été produite en série, elle aurait pu faire de l’ombre à la VAZ-2101 et la construction de la l’usine de Togliatti avait déjà débuté. Les responsables politiques ont choisi la Fiat russifiée et refusé que IZH suive cette voie.

2. La Niva aurait pu naître en Oudmourtie.
En 1970 Alexeï Kossyguine, le président du Conseil des ministres, réuni les représentants d’AvtoVAZ, d’AZLK et de IZH. Il leur demande de développer un tout-terrain civil. Il doit être entièrement conçu en URSS car la collaboration avec Fiat est terminée.

Tout le monde se met au travail. En Oudmourtie, la IZH-14 est prête au bout de deux ans. Elle dispose d’une intéressante boîte de transfert. Un levier permet d’enclencher les roues avant, les roues arrière ou toutes les roues ensemble. Il servait aussi à passer les rapports courts.

La suspension arrière était à ressorts et sous le capot on trouvait le moteur UMZ de 75 chevaux. Mais malgré sa conception plus complexe, la commission d’Etat a préféré la VAZ-2121 Niva.

3. Elle ne vient pas de Samara mais d’Ijevsk !
Un modèle d’Ijevsk aurait également pu dépasser la « Deviatka » de l’usine de Togliatti. Bien avant la production de l’Oda, avait été mise au point la berline hatchback IZH-19 « Start Kombi ». Au début des années 70, cette voiture se démarquait par son design très audacieux avec des rétroviseurs aérodynamiques et une trappe d’aération sur le toit.

Bien sûr, il s’agissait encore une fois d’une traction avant. Hélas, les autorités ont également rejeté ce projet et le « Spoutnik » de VAZ n’est entré en production que 10 ans plus tard.

L’Usine Automobile d’Ijevsk a donc connu un triste destin, jamais autorisée à prendre son indépendance avec des produits originaux. Maintenant, elle fait partie intégrante d’AvtoVAZ, l'usine avec laquelle elle essayait pourtant de rivaliser.

Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/zatonevkredit/kak-ij-doljen-byl-trijdy-oboiti-avtovaz-i-stat-zavodom-narodnyh-avtomobilei-5e1dae38bd639600b132e6f2
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #IZH, #VAZ, #IZH-13, #IZH-14, #IZH-19, #Prototype