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Après de nombreuses années durant lesquelles la Polonez n'avait pratiquement pas changé, les Polonais voulaient quelque chose de nouveau. La Polonez MR89 (pour année modèle 1989) allait-elle être à la hauteur des attentes ?

Ce problème s’était posé dès le début de l’histoire de la Polonez, c’est-à-dire la fin des années 1970, car son lancement était prévue en deux étapes. La première impliquait la production d’une voiture basée en grande partie sur la PF 125p et ce n’est plus tard que la fabrication de moteurs, plus sensés, devait commencer. Le problème est que la deuxième étape n’a jamais été achevée. Diverses tentatives ont bien été faites pour expérimenter les moteurs précédents installés sur la « Kanciak » (sans compter le 2.0 DOHC Fiat, destinées aux services spéciaux et à la milice) et en augmentant leur cylindrée, mais cela n’a pas beaucoup aidé...

La Polonez MR89, qui fait le lien entre la « Borewicz » déjà vieillissante et la Caro plus moderne en apparence, se démarquait par une partie avant reprise de la Polonez Coupe, par des clignotants dont la forme et l’emplacement avaient été changés et surtout par une partie arrière modernisée. Jusqu’à présent, l’accès au coffre de taille assez modeste (300 litres et jusqu’à 1,070 litres banquette rabattue) était peu pratique en raison du seuil de chargement élevé (95 cm). Avec ses nouveaux feux arrière, le hayon était agrandi et descendait jusqu’au parechocs, ce qui permettait d’abaisser le seuil à environ 30 cm. On retrouvera ensuite les mêmes feux et le même hayon sur la Caro.

Malgré ces apparences de modernité, pratiquement rien ne changeait sous la carrosserie. Le moteur restait le 1,5 litre de 82 ch ou le 1,6 litre de 87 ch. Une étincelle d’espoir est apparue en 1990, lorsque FSO a acheté à Ford plusieurs centaines de moteurs 2.0 SOHC de 105 chevaux qu'il avait en stock dans ses entrepôts. Ils ont été annoncés avec un slogan resté célèbre : « Plus de confort de conduite et un sentiment d’importance ministérielle ». Théoriquement, ces voitures étaient accessibles aux citoyens ordinaires mais diverses institutions les avaient également volontairement réservées. Et leur nombre était limité : ce sont environ 500 à 600 « Poldoford » (type MR89 ou Caro) qui ont été fabriquées !

Le principal problème de la Polonez MR89 était sa qualité de fabrication. Comme avec la FSO 125p, l’outillage de la chaîne de la production était déjà usé, il y avait des pénuries dans l’approvisionnement de pièces et de matière et on avait essayé de résoudre des problèmes d'effectif en employant du personnel non formés. Les effets étaient visibles : assemblage imprécis, faible protection contre la corrosion, peinture et vernis de faible épaisseur et tendance à tomber en panne. Il n’y a que par son équipement que la Polonez MR89 (comme la plupart des modèles précédents) pouvait concurrencer les modèles occidentaux : elle était équipée en série du dégivrage de la lunette arrière, de phares halogènes, de la colonne de direction réglable (en hauteur), d’un compte-tour et la boîte cinq vitesses.

Si on compare la Polonez MR89 et la FSO 125p produites en parallèle, on avait l’impression de conduire une voiture plus moderne et plus sûre. Malheureusement, la Polonez avait hérité de la Duzy Fiat de la plupart de ses défauts : les mauvais freins, la suspension trop molle ou la direction en « pâte à modeler ». Plus lourde, la Polonez était un peu moins dynamique que la FSO 125p même si leurs fiches techniques disaient le contraire.

Polonez 1.5 SLE - avantages et inconvénients : on ne peut pas cacher que sur la Polonez, les inconvénients dépassent les avantages. Parmi ses points forts on compte un intérieur spacieux, un bel équipement, une bonne visibilité et la simplicité de construction, ce qui est important en raison du taux de panne relativement élevé. Vous pourrez effectuer la plupart des réparations vous-mêmes sans avoir besoin d’outils spéciaux.

Il y a encore beaucoup de pièces de rechange sur le marché. Leurs prix ne sont pas élevés si ce n’est les pièces d’habillage intérieur (en particulier la version à moteur Ford qui avait un tunnel central différent) ou extérieur dont la recherche pourra prendre un peu plus de temps. Il faut toutefois rappeler que les Polonez MR89 aimaient rouiller plus vite que les autres Polonez.

Vous devrez également vous habituer à la pédale d’embrayage lourde, aux hurlements du pont arrière ou aux freins peu efficaces (sans ABS bien sûr). L’absence de direction assistée se fait sentir sur les parkings. En plus de bien choisir son huile, un carburateur bien réglé sera important : mal réglé, la voiture pourra ingurgiter d’énormes quantités de carburant (jusqu’à 15 litres / 100 km en ville). Les utilisateurs de Polonez MR89 avec une installation au GPL devront particulièrement garder cela à l’esprit.

Cependant, quelle que soit la voiture que vous possédez ou que vous allez acheter, l’enthousiasme des passants à sa vue améliorera certainement votre humeur, même le lundi matin.

Polonez 1.5 SLE - situation sur le marché : en raison de sa très courte période de production, il est rare de voir des Polonez MR89 sur les sites d’enchères et de petites annonces. Il y a seulement quelques années ce modèle, sous-estimé, pouvait être acheté en parfait état pour 3 à 4 mille zlotys. Aujourd’hui, pour acheter un exemplaire soigné et peu usé, vous devrez mettre sur la table au moins deux fois plus. Une carrosserie saine devra être une priorité dans votre recherche : une éventuelle réparation mécanique coûtera certainement moins cher que la restauration complète d’une carrosserie rouillée.

Polonez 1.5 SLE - notre avis : trouver (et plus encore, acheter à un prix avantageux) une Polonez MR89 avec un moteur Ford est presque un miracle. Le meilleur choix sera une 1.5 / 82 ch de base. Le 1.6 / 87 ch, bien que plus puissant sur le papier, n’améliore pas réellement les performances de la Polonez. De plus, le processus d’augmentation de la cylindrée a rendu le moteur plus fragile. D’un point de vue du collectionneur, nous vous recommandons de rechercher des versions plus anciennes, y compris les dernières Borewicz, ou les coupés très exotiques, voire les versions 3 portes tout aussi désirables.

Lu sur : https://www.auto-swiat.pl/klasyki/youngtimer/polonez-15-sle-w-tym-aucie-wady-dominuja-nad-zaletami/vr138b0
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #FSO, #Polonez, #MR89, #Marché