La « Duzy Fiat » (la « Grande Fiat ») a commencé sa carrière à la fin des années 60 et, déjà à l’époque, elle n’était pas une voiture des plus modernes. 23 ans après le début de la production, la fin de la licence Fiat ne laissait pourtant pas transparaître des perspectives d'amélioration.
1er janvier 1983. La loi martiale, bien que suspendue, était toujours en vigueur en Pologne et la situation économique, pour faire court, était déplorable. C’est dans ces conditions que la licence italienne pour la production de la Polski-Fiat 125p a pris fin. En conséquence de quoi, le nom a été changé en FSO 125p (FSO 1300/1500). On pouvait constater ce changement sur la carrosserie avec la suppression de la plaquette « Licencja Fiat », le nouveau logo de calandre ou les répétiteurs de clignotants sur les ailes désormais rectangulaires. Mais les changements extérieurs s’arrêtaient là.
On peut se demander quel était le problème avec ces nouvelles FSO 125p. Eh bien, le fait est que l’appareil de production de cette voiture était déjà âgé et les difficultés rencontrées pour assurer l’approvisionnement de pièces détachées depuis l’étranger ne permettaient pas de maintenir la qualité à un niveau, ne serait-ce que moyen. À cette époque, la FSO 125p était assemblée avec ce qui tombait sous la main (c’est-à-dire même avec des pièces que l’on avait encore en stock ou qu'on aurait pu écarter en temps normal), ce qui combiné à l’état des machines de l’usine, faisait que la qualité des voitures produites était tout simplement catastrophique.
Avec le changement de nom, de nouvelles désignations pour les modèles avaient également fait leur apparition : « C », « M », « L », « E » et « S ». La première finition, c’est-à-dire le modèle « Classic » était réduite à l’extrême. Il était vain de chercher sur ce modèle des équipements « rares » tels que les baguettes latérales, les enjoliveurs, l’éclairage du coffre, les essuie-glaces intermittents et même le dégivrage de la lunette arrière. Au contraire de la version « L » qui disposait de tous les équipements manquants à la « C » et qui pouvait aussi recevoir (mais cela n’était pas vraiment nécessaire) un compte-tours et les antibrouillards à l’avant. La lettre « M » était utilisée pour le modèle avec le moteur de la Polonez, le « E » pour le modèle à allumage électronique et le « S » pour celui avec un moteur plus puissant.
A partir de 1984, on a proposé un moteur de 1,5 litre provenant de la Polonez et développant 75 ch (voire même 82 ch dans une version préparée) et qui, en raison de sa boîte de vitesses différente, avait nécessité la refonte du tunnel de transmission. Un an plus tard, une boîte à 5 vitesses rejoignait l’ensemble. Contrairement aux apparences, le moteur de la Polonez n’était pas le même que celui de la « Duzy Fiat ». Environ 150 modifications structurelles avaient été apportées (par exemple une courroie de distribution) pour améliorer son fonctionnement. Mais le principal problème - le vilebrequin soutenu par 3 paliers - demeurait. Pendant une courte période, l'ancien moteur 1,3 litre devait encore être proposé, sans qu’on en connaisse exactement la date de retrait.
Le tournant des années 1980 et 1999, lié aux changements politiques et économiques, a été un clou dans le cercueil d’une FSO 125p complètement dépassée - en termes de conception et de technologie. En février 1991, la production a été arrêtée pour la première fois en raison de la faible demande : le prix était trop élevé. Les divers remises et rabais n’aidaient pas non plus. Après l’ouverture des frontières, les Polonais avait commencé à s’intéresser aux véhicules occidentaux plus modernes et parfaitement assemblés. Après deux mois d’arrêt, la production a repris mais en juin de la même année, la fabrication de la FSO 125p a finalement été totalement stoppée.
Alors, comment est cette FSO 125p ? Bruyante, peu économique, peu fiable, avec des performances médiocres et une qualité de fabrication affreuse. De plus, la direction imprécise et la suspension souple font basculer la voiture dans les virages comme un avion. Il peut paraître surprenant que la FSO 125p soit plus rapide que la Polonez, pourtant plus moderne, mais c’est tout simplement parce qu’elle est plus légère. Malheureusement à un moment, dans l’histoire de la 125p, encore à l’époque de la licence, la voiture a perdu son charme au lieu de s’améliorer : les élégants éléments en chrome ont été abandonné au profit du plastique et certains équipements ont été supprimés. C’est aussi pourquoi à la fin, en 1991, les parkings de l’usine se remplissaient dans l’attente de nouveaux propriétaires.
Pourtant aujourd’hui la FSO 125p connaît une deuxième jeunesse qu’elle doit à deux catégories de personnes. Les premiers sont d’anciens propriétaires qui vouent des sentiments pour le modèle. Le deuxième groupe est constitué de jeunes qui ne peuvent pas se souvenir de la PRL mais qui souhaitent ressentir l’atmosphère de l’époque à laquelle vivaient leurs parents ou leurs grands-parents. Et même si la 125p ne leur procurera pas l’expérience de la conduite sportive, une musique appropriée en provenance des haut-parleurs de l’autoradio Safari-2, leur garantira un voyage unique dans le passé. Et s’il neige, la « Kredens » (un autre surnom de la voiture avec « Kant ») vous montrera à quoi sert la propulsion arrière.
FSO 125p - avantages et inconvénients : la qualité de construction de la 125p badgée FSO fut la pire qui soit. Une situation aggravée par la fine épaisseur de peinture et la protection médiocre contre la corrosion (qui devait être refaite quand on prenait livraison de la voiture, malgré le risque d'en perdre la garantie !). Après quelques hivers, les premiers signes de rouilles apparaissaient irrémédiablement.
Le groupe motopropulseur présentait également un taux de pannes supérieur à la moyenne. L’utilisation d’huile de mauvaise qualité, tant pour le moteur que pour le pont arrière, accélérait leur usure et les hurlements caractéristiques du second sont presque la norme. Les propriétaires changeaient souvent ce pont contre le soi-disant Yougoslave monté sur la « Duzy Fiat » jusqu’en 1977 qui faisait preuve d’une meilleure durabilité. Le principal avantage de la FSO 125p est sa conception simple. On peut effectuer la plupart des réparations soi-même.
FSO 125p - situation sur le marché : les prix des FSO 1500 débutent à environ 3,000 zlotys pour des modèles à restaurer et peuvent monter jusqu’à 10 fois plus. Les versions breaks ou pickups sont particulièrement rares et les versions à moteurs diesel 1,3 ou 1,6 sont pratiquement impossibles à trouver. Cela vaut la peine d’aller faire un tour sur les sites de ventes aux enchères en Hongrie ou en République Tchèque, car beaucoup de voitures ont été exportées là-bas et on peut y trouver des exemplaires soignés.
FSO 125p - notre avis : l’aspect le plus important est de trouver un exemplaire avec la carrosserie la plus saine possible car sa restauration coûte beaucoup d’argent et s’avère souvent peu rentable. Les pièces moteur et d’autres composants ne plus forcément disponibles chez les revendeurs mais ceux sur internet ont encore beaucoup de stocks à des prix attractifs. La question de la disponibilité des pièces d’habillage intérieur ou de carrosserie est plus complexe et il faudra parfois faire preuve d’un peu de patience pour trouver ce qu’il faut.
La FSO 125p avec le moteur 1,5 de 82 ch est vraiment intéressante. Les breaks et les pickups valent également l’investissement, mais en raison de leur destination, ils étaient encore plus sujets à l’usure et à la corrosion que les berlines. Si vous voulez une voiture de collection élégante, vous devrez vous tourner vers les modèles plus anciens, produits sous licence Fiat, qui sont de meilleure qualité que la FSO 125p. Mais les prix seront bien plus élevés.
Lu sur : https://www.auto-swiat.pl/klasyki/youngtimer/fso-125p-jakosc-jego-wykonania-byla-najgorsza-z-mozliwych/3gktzpd
Adaptation VG