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Il n’y a pas si longtemps, la Fiat 126 el n’était pas du tout perçue comme une voiture collectionnable. C’est pourquoi, aujourd’hui, trouver un bel exemplaire est très difficile et les prix montent.

Mi-1991, la FSM a commencé à produire la petite et - pour l’époque - moderne Cinquecento. A l’origine, il était prévu de cesser la production de la Fiat 126p, qui était déjà très dépassée et vendue uniquement en Pologne. Mais, comme elle jouissait encore d’une forte demande parce qu’elle était la voiture la moins chère du marché, la décision de l’arrêter était constamment reportée. Profitant du fait que la chaîne de montage devait être stoppée pendant un moment pour accueillir la Cinquecento, il a été décidé de modifier légèrement l’aspect de la Fiat 126p et de la moderniser légèrement.

En passant, de nombreux éléments de Cinquecento ont été adoptés à la voiture (par exemple les rétroviseurs extérieurs, le bouchon de réservoir de carburant, les clés, le pommeau de levier de vitesses…). Les fumeurs n’aimaient peut-être pas la disparition des petits déflecteurs sur les vitres avant qui permettaient d’évacuer la fumée. Le nom de la voiture fut également modifié : la Poski Fiat 126p était devenue tout simplement Fiat 126 el. Ce nom mérite une petite explication : « el » n’était pas l’abréviation de « Elegant » comme on le pense souvent aujourd’hui mais de « elektroniczny » (électronique) car la voiture avait reçu ce type d’allumage (type Nanoplex) ne nécessitant aucun réglage. L’usine s’était même vantée que grâce à cette solution, la consommation moyenne de carburant avait diminué de 0,5 litre aux 100 km.

Le rajeunissement et la modernisation de la Fiat 126p avec des éléments de Cinquecento ne présentait que des avantages. Par contre, l’utilisation de peinture à base d’eau comme sur la Cinquecento, ne fut pas une réussite. Car la nouvelle Fiat avait été conçue pour ce type de peinture avec des tôles galvanisées. Mais pas la 126 el ! C’est à cause de cette peinture « écolo » que la recherche d’une belle « Elegant » est très difficile aujourd’hui car les voitures ont rouillé à une vitesse alarmante et plus rapidement que la précédente 126 FL !

Avec tous ces changements cosmétiques, la 126 el a séduit les clients. Avant que les problèmes de corrosion ne soient mis à jour, les utilisateurs soulignaient la plus grande fiabilité de la voiture. Bien entendu, la version de base ne comportait toujours pas de rétroviseur droit, de lunette arrière chauffante ou de ventilateur mais les options n’étaient pas chères : le rétro 72 zlotys, les ceintures à enrouleurs 220 zlotys, les bavettes 272 zlotys, les sièges rabattables 240 zlotys...

A partir de 1993, la production de la 126 el n’a pas cessé d’augmenter (passant de près de 50,000 exemplaires en 1994 à 60,500 deux ans plus tard). D’où vient cette popularité ? Bien sûr, le prix à joué un rôle clé. Mais au début des années 90, un autre aspect était également à prendre en compte : auparavant, la voiture neuve était le privilège de quelques-uns. Fatigué d’utiliser des véhicules usés, le Polonais moyen pouvait enfin commencer à réaliser son rêve et possèder une voiture neuve, même une Fiat 126 ! En 1998, « l’ Elegant » coûtait 13,500 zlotys (une Fiat Uno de base en valait 22,500 et une Fiat Seicento 23,900), ce qui en faisait le véhicule le moins cher du marché. Mais avec l’arrivée d’autres voitures bon marché (principalement Daewoo), la popularité de la Fiat 126 a progressivement diminué et, en septembre 2000, il a été décidé de cesser définitivement sa production.

La Fiat 126 el est aussi associée à cette histoire : au milieu des années 90, les prêts bancaires pour acheter des voitures n’étaient pas encore très populaires en Pologne en raison de leurs coûts élevés. C’est ainsi que sont apparues des sociétés qui permettaient d’acheter des voitures selon le système argentin : un groupe de quelques dizaines de personnes versait chaque mois une certaine somme. Avec l’argent collecté, on achetait par exemple deux voitures : une était tirée au sort parmi les membres du groupe, l’autre était offerte au plus offrant. Les perdants attendaient leur chance au tirage suivant ou envisageait de payer une somme plus élevée pour avoir la voiture. La société la plus connue pour ce type de « vente » était Auto Tak. Le versement minimal pour une Fiat 126 el en 1995 était de 218 zlotys. Pour tenter de remporter une Cinquecento, il fallait déjà 330 zlotys.

Historique des modèles :

  • 1994 : début de la production du modèle el avec allumage électronique et nombreuses modifications en matière de style.
  • 1996 : apparition en décembre du modèle elx avec pot catalytique permettant de se conformer à la norme Euro-1. Ces catalyseurs étaient apparus deux ans auparavant sur les Bosmal 126p destinées à l’exportation.
  • 1997 : en janvier, Fiat Auto Poland décide d’appeler officiellement « Maluch » la voiture.
  • 22 septembre 2000 : le dernier exemplaire jaune de 126 elx en version Happy End (composé de 500 voitures jaunes et 500 voitures rouges) est fabriqué. Il est envoyé au musée Fiat de Turin.

On voit de moins en moins rouler de Fiat 126 el / elx tous les jours, ce qui signifie que peu à peu la voiture devient un modèle classique. Etant donné la hausse constante des prix des modèlesbien conservés, ceux qui n’aiment pas cette Maluch ne l’achèteront pas. On peut acheter une bonne voiture entre 4,000 et 8,000 zlotys. Les premiers exemplaires de 126 el (s’ils ont survécu) ont aujourd’hui 25 ans et peuvent rouler en plaques jaunes de voitures de collection.

D’après nous, « l’Elegant » a plus de qualités que de défauts : la voiture est facile « à cacher » quelque part dans le garage pour l’hiver, elle est facile à réparer seul, ne coûte pas cher à faire rouler et les pièces détachées sont bon marché. Que demander de plus ?

Il y a quelques années à peine, les pièces pour « Elegant » étaient vendues à un prix dérisoire, mais c’est aujourd’hui du passé même si les prix ne sont pas choquants (on trouve par exemple une porte neuve pour 250 zlotys ou un capot moteur pour 180 zlotys). Mais certaines pièces sont déjà très difficiles à trouver comme par exemple les encadrements de vitres noirs. Tout ce qui est commun avec la Fiat 126p FL peut être acheté à prix très abordable. Un kit complet de rénovation des freins pour un essieu coûte environ 130 zlotys.

On trouve beaucoup de voitures en vente mais elles demandent le plus souvent beaucoup de travail. Même si la voiture à l’air décente de l’extérieur, il faudra regarder attentivement les bas de caisse. S’ils sont porteurs de signes de corrosion, vous pouvez être certains que les éléments de renforts (longerons, etc…) seront également attaqués, ce qui peut entraîner des réparations de carrosserie compliquées.

Bien sûr c’est faisable mais compte tenu de la faible valeur de la voiture, cela nécessitera une bonne réflexion. Les prix débutent à 2,000 zlotys avec des travaux, entre 4,000 et 6,000 zlotys on commence à trouver de belles voitures, et autour de 8,000 et 10,000 zlotys vous aurez des voitures ayant déjà connu des travaux de carrosserie ou une peinture. Mais il faut admettre tristement qu’en raison de leur faible protection contre la corrosion, on trouve tout simplement peu « d’Elegant » originales et saines sur le marché.

Si vous voulez une très bonne « e-el », vous devrez être patient ou… être prêt à la restaurer. En fait, la seule possibilité de trouver une « Elegant » non rouillée est de tomber sur une voiture avec peu de kilomètres, ayant toujours séjourné dans un garage et qui n’a jamais roulé l’hiver. La version la plus recommandable est bien entendu la série limitée Happy End. Dans ce cas, une restauration sera beaucoup plus justifiée sur le plan économique car le prix de ce modèle est plus élevé.

Lu sur : https://www.auto-swiat.pl/klasyki/youngtimer/fiat-126-el-elx-byl-spelnieniem-marzenia-o-pierwszym-nowym-aucie/jdcweqz
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Polski-Fiat, #126p, #Maluch, #el, #elx, #Marché