Tout le monde connaît la légendaire Pobeda, ainsi nommée après la victoire sur l’Allemagne nazie. En revanche, le prototype GAZ-M20 « Pobeda-NAMI » avec une carrosserie à coffre, dont il va être question dans cet article, reste peu connu.
La première voiture soviétique avec une carrosserie autoporteuse, c’est elle. La fabrication en série de la GAZ-M20 Pobeda a débuté à Gorki en 1946. Deux ans après sa mise en production, le Ministère de l'industrie automobile de l'URSS a ordonné sa modernisation.
C’est l’Institut NAMI qui est chargé de la question. Conformément à la mission technique venue « d’en haut » la voiture doit présenter mieux avec une carrosserie offrant une visibilité accrue et un intérieur plus confortable. Les principaux éléments structurels : moteur, transmission, suspension, freins, etc… doivent être conservés.
Deux groupes de travail ont donc chacun développé leur vision de cette carrosserie. Celle de Pobeda était au centre de leur préoccupation, ou plutôt sa partie arrière « bossue » caractéristique. Selon les experts de l’Institut NAMI, cette fastback devait se transformer en sedan, c’est-à-dire avoir une carrosserie à trois volumes avec coffre apparent.
Ils étaient supposés affiner et rafraîchir l’extérieur de la Pobeda sans toucher aux éléments principaux : la plateforme, les portes, le capot, etc… Cette modernisation était aussi sensée supprimer deux importantes lacunes induites par la carrosserie fastback. A savoir un grand espace inutilisé à l’arrière et une visibilité limitée à travers la lunette arrière.
Ce type de carrosserie à trois volumes qui commençait à être à la mode est rapidement devenu le plus populaire dans le monde entier. Chez NAMI on avait donc pris la bonne direction en ayant anticipé les futures aspirations des conducteurs occidentaux. On ne peut donc que rendre hommage au génie créateur de ces « réformateurs ». En modifiant sensiblement la silhouette, ils avaient conservé de bonnes proportions, garantissant ainsi l’harmonie de l’apparence de la voiture dans son ensemble. En perdant son habituel toit en pente, la Pobeda n’avait rien perdu de sa prestance et elle était plus agréable à regarder.
Pour dessiner cette nouvelle Pobeda, ils s’étaient apparemment inspirés de modèles étrangers. Par exemple de la Kaiser 1948 américaine. En tous cas, le résultat obtenu était très réussi. L’un des prototypes conservait la partie avant de la Pobeda sans aucun changement. L’autre avait un nouveau capot, un pare-chocs modifié et une calandre intégrant le thème des bois de cerfs. D’ailleurs, c’est à ce moment-là que le nouveau logo, reprenant le cervidé symbole historique de la ville de Nijni-Novgorod, a été monté sur les voitures produites par GAZ.
L’intérieur de la Pobeda avait également été modernisé. A l’avant, à la place de la banquette on trouvait deux fauteuils. De plus, en raison de la diminution de l’épaisseur des dossiers, les sièges étaient moins volumineux, permettant d’accroitre le confort des passagers arrière ainsi que la taille du compartiment à bagages.
Malgré le potentiel évident de la transformation de la berline fastback en sedan, l’industrie automobile de l'URSS n'était pas prête à lancer en série un nouveau modèle. La sortie cette voiture au coffre apparent aurait nécessité une transformation profonde des moules d’emboutissage déjà existant et la création de nouveaux. Il n'y avait pas d'argent pour un rééquipement de l’appareil productif. La Pobeda sedan est donc restée un beau rêve pour les ingénieurs soviétiques. Cependant, cela n'a pas été vain. Plus tard, les Polonais ont repris le flambeau et, sur la base de la Pobeda produite sous licence depuis 1964, ils ont créé et fabriqué une berline à coffre séparé.
Lu sur : http://5koleso.ru/articles/obzory/avtoprom-sssr-unikalnaya-pobeda-v-kuzove-sedan
Adaptation VG