Depuis que l’Angleterre n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde 1994, 99,9% de toutes les Lada britanniques sont parties à la casse. Vous en avez déjà marre du football ? Sauvez plutôt une Lada !
La Coupe du Monde débute aujourd’hui, mais pour ceux qui considèrent le football comme une vitrine de coiffures et d’égos, il y a quelque de bien plus sain à faire. Alors que Moscou est témoin du coup d’envoi de la compétition, vous pouvez entrer dans l’esprit russe avec une véritable légende soviétique : la Lada.
Comme la vodka serait la base de l’alimentation russe, la Lada est aussi un stéréotype de la culture du pays, comme l'est au ballon rond un joueur aux mèches blondes ou un entraîneur tordu. Pourtant, à la différence des simagrées ou de l’agitation d’un attaquant moyen, d’un gardien de but ou d’un capitaine, cette voiture robuste endure la vie sans protester.
Capable de traverser un lac gelé, de transporter deux tonnes de poisson et d’être attaquée par un ours - voire même souvent tout en même temps - la Lada a aussi le sens de l’humour. Elle est toujours la cible de blagues sur sa fiabilité, de la part d'humoristes des années 1980 qui se produisent désormais à moitié prix. Pourtant, son seul pêché aujourd’hui est que peu d’entre elles roulent encore sur les routes du Royaume-Uni.
En fait, en 1994 - la dernière fois que l’Angleterre n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde, plus de 134,000 Lada étaient immatriculées sur le sol britannique. Aujourd’hui, ce chiffre est synonyme de descente en enfer puisqu’il n’en reste plus que 179 ! Une chute de 99,9 %...
Alors que cette voiture carrée comme une armoire normande pourrait facilement échapper à l’hiver nucléaire promis par Trump et la Corée du Nord, entre 1994 et 2005, le nombre de Lada immatriculées est tombé de 134,297 à un peu moins de 3,000. Avec une image ternie et autant d’attrait qu’une fosse septique, nombre de ces Lada a terminé entre les mains huileuses de ferrailleurs locaux. Quand on sait que ces voitures rouillaient plus vite qu’elles ne parcouraient le 0 à 100 km/h départ arrêté…
D’abord construite derrière le Rideau de Fer, la Lada a souvent été tournée en dérision, prouvant que toutes les publicités ne sont pas de bonnes publicités. Et si les snobs et les journalistes aimaient à cracher sur elle, la popularité de la Lada a été telle, que ce modèle dérivé d’une berline Fiat de 1965 a franchi la barre des 20 millions d’exemplaires vendus dans le monde. Son look carré et ses couleurs ternes n’ont jamais découragé ses fans. Près des deux tiers des Ladas ont été vendues en dehors de la Russie, dont plus de 300,000 entre 1977 et 1997 en Grande Bretagne.
Alors où diable sont-elles toutes passées ? Bien qu’encore populaire en Russie, la Lada est maintenant en passe de s'éteindre sur les routes britanniques. Les normes anti-pollution de plus sévères ont fini par la tuer et la marque a été éjectée du marché britannique en 1996 n’ayant pas réussi à se conformer à des normes écologiques rigoureuses.
Certaines reposent d'ailleurs au fond de la Mer du Nord, achetées à Aberdeen par des marins et des pêcheurs russes pour être cannibalisés. Voyant qu'il n'y avait aucune raison de ramener ces carcasses rouillées dans leur pays d'origine, et après les avoir délestées de précieuses pièces de rechange, les marins abandonnaient sans cérémonie les restes non désirés.
Pourtant, ne vous inquiétez pas de la rareté de la Lada car pour la première fois depuis son pic de popularité au début des années 1990, le nombre de Lada immatriculées au Royaume-Uni, même s’il reste encore très bas, a augmenté. Cette augmentation est dû à un petit nombre de nouvelles importations (la Lada est toujours fabriquée en Russie) et à son statut nouvellement acquis de voiture de collection.
Au premier trimestre 2017, le nombre de Lada en Angleterre s’élevait à 165. Début 2018, ce chiffre était passé à 179 ! Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a que 179 dans le pays. Car plus de 700 sont enregistrée comme SORN (Statutory Off Road Notification) ce qui signifie qu’elles sont déclarées non roulantes. Et il est probable qu’il y en ait d’autres, cachées dans des haies ou des granges, qui échappent à toute comptabilisation.
Elle est rare, mais ce n’est désormais plus qu’une question de temps avant que la Lada ne profite d’un second souffle. Alex Buttle, directeur du site Motorway.co.uk affirme : « La Lada n’a pas totalement disparu du Royaume Uni, mais elle est devenue vraiment très rare. Les yeux du monde vont être rivés sur la Russie pour le prochain mois, le temps est peut-être venu pour Lada de faire son comeback. La nostalgie pour la Lada est en pleine augmentation et sa rareté va faire monter les prix. Les amateurs avertis feraient donc mieux d’essayer d’en trouver une tant qu’ils le peuvent encore ».
Force est de reconnaitre que c'est vrai.
Lu sur : https://www.autoclassics.com/posts/news/save-a-lada-world-cup
Adaptation VG