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A la fin des années 1970, ce modèle fut une évolution assez radicale de la Jigouli. Dire cela ressemble à une bonne blague mais quoi que l’on puisse dire la « Piaterka » a fait partie de notre quotidien depuis des années et continue encore d'en faire partie. Il semblait donc important de dresser le portrait de l’une des voitures les plus russes du parc automobile.

La « Piaterka » a été la dernière tentative sérieuse de faire quelque chose sur la vieille plateforme de la VAZ-2101 et elle diffère significativement de celle-ci. A ses débuts, elle a souffert d’un grand nombre de « maladies de jeunesse » mais la plupart d’entre elles ont été résolues au fil des ans. Pourtant, et comme les Moskvitch et les Oka, la VAZ-2105 a également connu certains maux les dernières années où elle a été produite et ce qui semblait être des particularités de construction se sont transformées au fil du temps en défaut permanent ou en archaïsme. C’est aussi ce qui s’est passé avec ses qualités : si on l’aimait au début pour sa nouveauté et son style, on l’aime aujourd’hui pour des choses bien différentes.

J’aime pas #5 : son design complètement dépassé.
Contrairement, disons, à la « Kopeïka », la « Troïka » ou la « Chesterka », la « Piaterka » ne récolte aucun laurier sur le sol fertile du style rétro. Son style cubiste, à la mode dans les années 80, n’a pas survécu à son siècle et c’est pourquoi on ne s’intéresse pas aujourd’hui à elle pour la nostalgie que provoquent les lignes de sa carrosserie ou son intérieur. On ne s'y intéresse éventuellement que parce que c’est une propulsion. Quand ils parlent de son extérieur ou de son intérieur, les propriétaires de « Piaterka » disent « qu’ils ont ce qu’on leur a donné ». Quand elle a été lancée, la voiture semblait assez moderne mais aujourd’hui tout le monde crache sur son apparence. Ce n’est pourtant pas une raison suffisante pour la détester.

J’aime #5 : son chauffage efficace.
Son excellent chauffage, hérité de la VAZ-2101, a rendu de bons services sur la « Piaterka » et comme sur d’autres modèles de la gamme VAZ. La seule voiture où ce chauffage était à la peine est l’Oka (en raison de la puissance limitée de son moteur deux cylindres et de la surface vitrée importante). Toutes les « Classiques », c’est-à-dire tous les modèles Jigouli, peuvent se targuer de pouvoir accueillir les passagers dans un intérieur douillé. C’est l’une des caractéristiques qui fait de la « Piaterka » une voiture vraiment russe. Comme la légère odeur d’essence qui pénètre dans l’habitacle à travers les conduits d’air chaud...

J’aime pas #4 : sa mauvaise ergonomie et le confort intérieur
A part le chauffage, les créateurs de la VAZ-2105 ont essayé d’améliorer le confort par tous les moyens mais cela leur a pris trop d’années. La « Piaterka » fait aujourd’hui figure de parent pauvre en la matière. Les conducteurs se plaignent de la position de conduite «des années 60 » (et pour cause !) et plus précisément des sièges avant - même si sur les derniers modèles elle recevait parfois des sièges de la luxueuse « Semerochka » (VAZ-2107) -  avec lesquels il est difficile de supporter les voyages plus ou moins longs, de l’absence de la direction assistée et de la climatisation, du manque d’espace aux places arrières… En plus, sur les voitures produites les dernières années, le passager arrière sent de l’air passer entre la portière et le montant central, ce qui est particulièrement désagréable.

J’aime #4 : son moteur fiable.
Durant sa longue vie, la VAZ-2105 a reçu plusieurs moteurs qui sont tous des dérivés du tout premier moteur VAZ-2101. Dans un premier temps, la « Piaterka » recevait son propre moteur 1,3 litre de 69 chevaux avec une distribution par courroie, auquel on a rajouté le moteur VAZ-2103 de 1,5 litre et 71 chevaux avec une chaîne de distribution plus fiable (quoique plus bruyante). Objectivement c’est le moteur « classique » le plus réussi et en tant que type VAZ-21053, il a équipé la voiture jusqu’à la fin de la production en 2010. Avec le temps, ce moteur a même été amélioré - il est passé de la carburation à l’injection et a reçu une pompe à essence électrique sans perdre ses avantages principaux c’est à dire la fiabilité, son insensibilité au carburants de mauvaise qualité et sa capacité de démarrer par tous les froids.

J’aime pas #3 : la faiblesse des éléments de ses trains roulants.
La « Classique » de VAZ était presque considérée comme indestructible par rapport à la berline italienne sophistiquée qu’elle a copié. Pourtant, sur les routes russes, la Kopeïka ne surpassaient pas les autres représentantes de l’industrie nationale. Les années passant, elle rencontrait les mêmes types de problèmes : la faiblesse des roulements de roues avant et des supports de la barre Panhard à l’arrière étaient un casse-tête fréquent pour de nombreux conducteurs de Jigoulis.

J’aime #3 : ses nombreuses possibilités pour le tuning
Il existe de nombreuses manières d'augmenter les qualités - fiabilité, tenue de route ou capacités de « franchissement » -  de la « Piaterka ». On trouve sur le marché de nombreux kits « tuning » peu coûteux pour la suspension, les freins, la direction, la transmission, le moteur… En Russie, les Jigoulis peuvent être transformées comme on le veut : tuning, sport amateur et personnalisation en tous genres (street, drift, rabaissement extrême « BPAN », showcar, etc) …

J’aime pas #2 : sa carrosserie qui rouille.
C’est quelque chose qu’on ne fait plus aujourd'hui mais avant, juste après l'achat, on emmenait sa voiture au garage pour procéder à un traitement anti-corrosion complet. La plupart des voitures modernes n’en ont plus besoin malgré les produits agressifs qui sont pulvérisés sur les routes en hiver. La « Piaterka » en avait (et en a encore) toujours besoin. Bien que les process de peinture ont connu quelques changements quand VAZ produisait les « Classiques », la résistance à la corrosion de la carrosserie de la VAZ-2105 est loin d’être exceptionnelle. Tout commence par de banales tâches rousses sur la carrosserie et se termine par des trous traversant le plancher, les seuils de portes et les ailes, qui contrairement à des modèles VAZ plus récents, ne peuvent tout simplement pas être démontées et remplacées par du neuf parce qu’elles ne sont pas boulonnées mais soudées !

J’aime #2 : l’entretien et les réparations peu coûteux.
C’est pour cela que la plupart des propriétaires de « Piaterka » aiment leur voiture. Sa construction est aussi simple que possible, les pièces de rechange sont généralement bon marché et disponibles et c’est pourquoi il possible de faire pratiquement toutes les réparations chez soi avec un jeu de clés, un tournevis, un marteau... Il n’y a rien de bien difficile pour peu que l’on soit un peu habile de ses mains.

J’aime pas #1 : sa faible fiabilité.
Car il faudra la réparer souvent. Le commentaire qui décrit d’ailleurs le mieux cet état de fait est celui-ci : « Elle peut tomber en panne, même quand elle reste au garage ». Comme nous l’avons déjà dit, VAZ a sérieusement travaillé sur la fiabilité de la VAZ-2105 en éliminant les défauts des premières années de production, mais ensuite la voiture a pu recevoir des pièces de moins bonne qualité ou connaître des problèmes que le système qualité de l’usine n'a pas détecté en fin de fabrication. C’est pourquoi on évoque une « loterie » en parlant de la fiabilité de cette voiture. Comme pour l’Oka elle varie considérablement d’une voiture à une autre. Oui la VAZ-2105 est une de ces voitures qui a besoin de soins constants.

J’aime #1 : la voiture idéale pour les débutants.
Il faut l’admettre, c’est qui rend cette voiture « ancienne » si attrayante. La VAZ-2105 en comparaison avec des voitures modernes tombe souvent en panne, mais si quelqu’un avait voulu inventer une voiture pour que les jeunes conducteurs se fassent la main, il ne s’y serait pas pris autrement ! Voyez votre progéniture comprendre les subtilités du carburateur, apprendre à régler le jeu aux soupapes ou changer une rotule de suspension… Certes, si tout ceci était génial il y a 15 ans, voire seulement 10 ans en arrière, est-ce que c’est vraiment nécessaire aujourd’hui ? Oui c’est nécessaire, et comment ! Mais pas dans les grandes villes, où, même dans les cas les plus difficiles, vous n’ouvrez pas le capot mais appelez directement une dépanneuse pour emmener votre voiture au garage !

Aujourd’hui, la « Piaterka » n’est plus une voiture pour les débutants mais plutôt une voiture pour les fanatiques (c’est-à-dire les automobilistes dans le sens originel du terme). Peu importe qu’ils soient débutants ou expérimentés. Si parmi les défauts on peut citer la faible sécurité et la tenue de route inconsistante, les amateurs de « Piaterka » savent qu’aidées de personnes s’y connaissant un peu, ils pourront réparer pratiquement tout. Parmi les points forts de cette voiture, quelqu’un nous a même dit que la VAZ-2105 « peut se rendre même là où les loups ne veulent pas s’engager pour satisfaire leurs besoins naturels ». Probablement qu’il voulait parler des capacités en tout-chemin de la voiture, qui objectivement parlant n’ont rien d’exceptionnel. A notre avis, cette phrase revêt un autre sens : dans le monde moderne, l’habitat naturel de la « Piaterka » est la province c’est-à-dire tout ce qui se trouve au-delà des périphériques des deux capitales de la Russie…

Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/pyat-veshhej-za-kotorye-lyubyat-i-nenavidyat-vaz-2105
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #2105, #Top, #J'aime, #Cycle