/image%2F0782406%2F20160905%2Fob_cae0e0_764.jpg)
En plus d’offrir désormais une berline tricorps, Lada prétend avoir amélioré la Samara. Autocar & Motor a rencontré la nouvelle Samara « Saloon » 4 portes.
Pour les journalistes automobiles, qui aiment se moquer des mauvaises voitures, ce début des années 90 est loin d’être fructueux. Désormais, les Skoda sont trop bonnes pour être drôles et même Yugo, qui a été tellement ennuyé d’être la cible facile de blagues de mauvais goût, a fait appel à Giugiaro pour concevoir la Sana (NDT : Florida en France), sa berline à hayon. Heureusement chez Lada, il y a en ce moment, une voiture pour bien rire.
Vraiment ? Eh bien, cette nouvelle Samara berline a une face avant pour lancer un millier de phrases commençant par « Avez-vous entendu l’histoire de... ? ». Et son intérieur fait preuve d’un manque de style véritablement étonnant... Vous voyez comment il est facile de rire ? Le manque de crédibilité est vraiment le problème.
Mais heureusement j’ai eu cette Samara pendant une semaine. Assez longtemps pour ne pas m’arrêter à la couverture et aller ouvrir les pages du livre. Bon, c’est vrai que sa lecture n’avait à priori rien de bien fascinant.
Pourtant, savoir que le vaisseau amiral de la gamme Samara a quatre portes, cinq vitesses, un moteur 1,5 litre et coûte seulement £6,570 devrait vous inciter à aller plus loin que le premier chapitre. L’histoire qu’il raconte est celle d’un moteur de 75 chevaux faisant montre d’excellentes performances, avec suffisamment de couple pour rendre inutile l’usage fréquent de l’horrible boîte de vitesses. Mais ne laissez pas sa vitesse en ligne droite vous faire croire qu’elle peut attaquer les virages avec la même hargne. Elle ne peut pas !
La direction est concluante et précise, mais le châssis ne peut pas gérer la double mission d’offrir une conduite décente et une tenue de route respectable. Raisonnablement, c’est la conduite qui en profite, offrant de bonnes qualités d’amortissement au prix d’une adhérence médiocre et une stabilité mal maîtrisée.
Ceux qui sont familiers avec les anciennes Samara seront surpris par son silence. Si à haute vitesse le bruit du moteur est assez fort pour couvrir toutes les tentatives que le vent ou les pneus auraient envie de faire pour se faire entendre, cela reste encore tolérable à 70 mph. La voiture est aussi économique. Durant le temps que nous avons passé ensemble, sa consommation n'a été seulement que de 32,8 mpg de sans-plomb, la mettant sur un pied d’égalité avec des voitures comme la Vauxhall Astra, la Renault 19 ou la Ford Escort, voitures auxquelles Lada aimerait que la Samara soit comparée.
En taille, au moins, la comparaison est équitable puisque la Samara est à la fois plus longue et plus grande que l’Escort. Il n’y a rien d’aussi spacieux. Lada dit qu’elle peut transporter cinq adultes, ce qui est vrai, mais ajoute « dans le plus grand confort », ce qui est pousser la vérité un peu trop loin ! Le nouveau coffre à bagages est grand et facile à charger même si l’espace est plutôt compromis par la substantielle intrusion des passages de roues.
En fin de compte, même si Lada voudrait qu’il en soit ainsi, la Ford Escort n’est pas sa véritable concurrente. La Ford est trop stricte, compétente et coûteuse pour cela. Ce sont des rivales plus évidentes qui sont le problème de la Samara. Elle est suffisamment bonne pour ne pas mériter d’être la cible de chaque blague potache, mais malgré son charme honnête, elle ne peut échapper au fait qu’une Skoda Favorit offre encore plus de charme, est encore moins chère et est mille fois mieux techniquement parlant.
Tiré de Autocar & Motor 61 (4 November 1992)
Vu sur :
http://www.ebay.fr/itm/LADA-SAMARA-1-5-4-door-review-by-a-leading-1992-UK-car-magazine-/222238597318
Adaptation VG