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La Kalina Sport de « Mia Toretto ».

Et si la Lada Kalina Sport avait tourné dans Fast & Furious ? Les journalistes de Onliner.by ont décidé de transformer une habitante de Minsk, heureuse propriétaire de cette voiture plutôt rare sur les routes de Biélorussie, en Mia Toretto, l’héroïne incarnée au cinéma par Jordana Brewster. Pour la séance photo avec Maria, ils ont été cherché l’inspiration dans les premiers épisodes de cette série née il y a 15 ans estimant que Fast & Furious 7 a perdu l’esprit des débuts.

Les sept films déjà sortis montrent cependant la popularité presque irréelle de cette saga. Ces films ont eu un impact sur les organisateurs de courses illégales, même en ex-URSS où elles ont commencé à se développer au début des années 2000. A Minsk, cela s’est mal terminé puisqu’en 2013 lors d’une de ces courses sur l’autoroute M2, une Volkswagen Passat est entrée en collision avec une Bentley Continental GT. Cette dernière a entièrement brulée et cinq autres voitures ont été endommagées. Les organisateurs de ces courses ont ensuite été convoqués par la police et le mouvement est entré encore plus dans la clandestinité.

Maria, notre héroïne, se souvient avoir participé à l’une de ces courses – justement sur la M2 : « J’étais passagère d’une Ford Sierra de 1990 conduite par mon ami dans laquelle il avait monté un moteur de 6 litres. Il avait travaillé deux ans sur sa voiture pour gagner des courses. Il n’a pas pu battre une Mazda RX-8. Mais je me souviens très bien de ce run ! ».

Elle se souvient aussi du premier Fast & Furious : « Un film sur l’amitié, sur les bagnoles. Des gars sortis de la banlieue qui battent des gosses de riches dans des courses. Avant les mecs pensaient qu’il fallait des voitures super préparées pour faire des courses. Ils se sont ravisés en voyant le film : il n’y a pas que des voitures chères qui peuvent gagner. Voilà pourquoi on a commencé à voir apparaître des vieilles Sierra modifiées. Il n’y a qu’une seule chose dans le film qui sonne faux : les filles sur ces courses. Dans le film, on montre des jolies filles qui s’accrochent immédiatement au cou du gagnant ... Cela ne se passe pas comme cela en réalité ».

Elle continue : « Depuis que j’ai participé à des courses de drag, j’ai aimé la vitesse, les voitures de sport. L’année dernière quand j’ai eu la chance de pouvoir changer ma Toyota Yaris pour une voiture neuve, j’ai choisi une Lada Kalina Sport. La question la plus fréquente qu’on me pose maintenant c’est « Elle roule bien ? Oui elle roule, bien et comment ! ». J’ajouterai qu'avec elle il est difficile de conduire lentement. Elle appelle à la vitesse et ne donne pas envie de rouler tranquillement sur la voie de droite. Elle n’est contente que si son conducteur lui écrase l’accélérateur. Depuis six mois que je roule avec, j’ai déjà été flashée trois fois... ».

Maria a acheté sa voiture en profitant de la crise économique en attendant que le cours du roubles soit au plus bas pour aller en Russie. « Neuve, elle coûtait beaucoup d’argent mais j’ai eu le droit à un rabais. Chez ce concessionnaire de Smolensk, cette Kalina me regardait et je la regardais. Le responsable aussi me jaugeait de l’œil. La première impression est toujours la bonne. « Wow ! ». Les designers ont vraiment fait du bon travail. Les pare-chocs, les phares, le spoiler, la calandre et les jantes élégantes... Je ne voulais pas attendre pour la ramener à la maison ! ».

Chez AvtoVAZ qu’est-ce que cela veut dire Sport ? Premièrement l’apparence : le kit carrosserie et le spoiler agressifs doivent rappeler au conducteur qu’il n’a pas affaire à une voiture familiale. Deuxièmement le moteur et les performances. Avec son moteur de 125 ch, la consommation sur route est d’environ 6,5 litres aux 100 km. Lada a allégé le vilebrequin et les bielles et augmenté le couple. Notre héroïne note les bonnes accélérations de 3,000 à 5,000 tr/min. Mais Maria ne veut pas tirer trop sur le moteur avant d’avoir atteint 100 mille kilomètres. Elle décrit la manière d’être de sa Kalina : « Tu accélères et pendant une fraction de seconde elle hésite et semble te demander : « Hey, conducteur, tu es sûr de ce que tu t’apprêtes à faire ? » puis elle part vers l’avant, peu importe si vous appuyez sur la pédale ou non. Il faut s’habituer à cela. On raconte que c’est comme cela qu’est calibré l’accélérateur électronique qui calcule la force de la pression sur la pédale ».

Troisièmement, il faut faire attention à la boîte de vitesse : le levier est dur avec un faible débattement et les rapports de pont sont différents d’une Kalina ordinaire. Quatrièmement, la suspension est rabaissée de 2 cm. Les roues arrière au carrossage négatif et le réglage du train avant ont un effet positif sur la maniabilité et permettent, selon le fabricant, d’augmenter considérablement la vitesse de passage en courbes. Cerise sur le gâteau, on a le droit à de magnifiques sièges au maintien latéral renforcé. Cela n’est pas encore une GTI mais c’est la première vraie tentative de construction par VAZ d’une voiture sportive. Pour Maria c’est une réussite. Elle a d’ailleurs décidé de nous parler elle-même des qualités et des défauts de la Kalina Sport, sans référence à ce que peuvent penser d’autres propriétaires ou à ce qu’elle a pu lire dans la presse :

« Ma Kalina est une version luxe : sièges chauffants, rétroviseurs dégivrants, climatisation régulée, capteur de pluie, allumage automatique des phares, grand écran tactile de 7 pouces avec le GPS et beaucoup d’autres « trucs » qui sont devenus monnaie courante mais qui, il y a dix ans, n’étaient disponibles que sur des modèles haut de gamme. J’ai fait plusieurs fois le tour de la voiture avec la même question en tête : « C’est vraiment une Lada ? ». Les portières sont lourdes et se ferment en douceur. Vous avez vraiment l’impression de claquer la portière d’une bonne voiture et pas la porte de la grange de votre grand-mère ! L’habitacle est conçu dans un style simple avec des coutures rouges que l’on retrouve sur les sièges, le volant et le pommeau de levier de vitesse.

L’ergonomie est bien pensée : tout est à portée de main et pratique. L’affichage au tableau de bord est complet avec un rappel de la radio et la synchronisation avec un smartphone permettant de prendre les appels depuis l’écran. Je suis particulièrement impressionnée par l’indicateur du volume restant dans le réservoir (en litres). On peut aussi définir une limitation de vitesse en ville et sur autoroute qui vous alertera par un signal quand il faut lever le pied de la pédale d’accélérateur. Au quotidien (du démarrage du moteur jusqu’à l’arrêt), vous pouvez avoir un rapport détaillé : nombre de kilomètres parcourus, le temps que cela vous a pris, nombre de litres consommés et combien cela vous a coûté en roubles biélorusses. Maintenant, à chaque fois que je démarre, une voix féminine agréable me souhaite un bon voyage !

En six mois j’ai fait près de 6000 km. C’est une voiture que l’on peut adorer mais il y a tout de même quelque chose à redire. Il y a beaucoup de bruits dans la Kalina : cela commence dans les passages de roues et cela se termine dans la boîte de vitesse. Si avec la boîte cela peut être résolu en mettant de l’huile de meilleure qualité il faut accepter de payer au moins 500 dollars pour améliorer la faible isolation phonique. Après un long voyage à bord, des amis se sont plaints, la tête légèrement bourdonnante ! Au moins dans l’habitacle les plastiques ne vibrent pas, ce qui rattrape les choses. C’est bien fini mais ce n’est pas du chêne : quand on tapote les plastiques cela sonne creux. Mais il n’y a pas de grillons. Après la Yaris et ses roues de 13 pouces, le diamètre de braquage me semblait un peu trop grand. Parfois, le dynamisme de la voiture peut faire peur en ville. Il ne suffit pas de passer en mode « ville » ou « eco ». Il y a aussi un mode « sport » où il suffit d’appuyer avec négligence sur l’accélérateur pour libérer les 125 chevaux lorsque le feu passe au vert. La voiture est salissante : les joints de portières sont situés trop à l’intérieur et lorsque vous la lavez, il faut finir à la main.

Mais au final, la voiture est parfaite. Elle permet d’affronter les autres sur la route. J’ai plusieurs fois grillé d’autres voitures au démarrage d’un feu rouge, comme cette Nissan l’autre fois et j’étais très contente. Je pense que si la Lada Kalina Sport avait joué dans Fast & Furious, elle serait devenue le personnage principal du film et serait restée invaincue ».

Lu sur : https://auto.onliner.by/2016/04/14/the-fast-and-the-furious/
Adaptation VG

Tag(s) : #Lada, #Kalina, #Sport, #Rencontre, #Cinéma