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La « Victoire » comme une prémonition...

... ou 7 anecdotes intéressantes sur la Pobeda, cette voiture légendaire, que vous ne trouverez pas dans Wikipedia. Cette histoires sont extraites du livre « La Victoire et d’autres évènements » d’Ivan Paredine et Denis Orlov publié cet automne par les éditions Gorkyclassic.

N°1 : la Pobeda a été créée sur les ruines de l’usine.
L’Usine Automobile de Gorki (GAZ) a été complètement détruite par les bombardements massifs allemands du 4 au 21 juin 1943. En une centaine de jours, une toute nouvelle usine a pu renaître sur de ses ruines. Le projet de nouvelle voiture particulière qui était alors en-cours n’a pu seulement rependre qu’en janvier 1944. Le 7 novembre de la même année était construit le premier prototype roulant.

N°2 : elle ne s’est jamais appelée « Patrie ».
Le nom de « Pobeda » (qui signifie « Victoire » en russe) est le nom qui a été donné au projet M-20. Malgré les nombreuses légendes, aucun autre nom n’a jamais été proposé. Le nom de « Patrie » ne lui a donc jamais été attribué. Lorsqu’elle lui a été présentée au Kremlin, Staline n’a jamais prononcé cette fameuse phrase : « Pourquoi irions nous vendre la Patrie ? ». Par contre ce nom était sur les maquettes du modèle suivant, la M-21, qui deviendra plus tard la « Volga ».

N°3 : elle devait sortir en 1943 sans sa carrosserie ponton.
Le lancement de la production en série de la Pobeda était prévue pour le début du quatrième plan quinquennal de Staline, en 1943. L’étude de la remplaçante de la GAZ-M1 avait commencé dès 1940. Initialement, on prévoyait une carrosserie autoporteuse, une suspension avant indépendant et un moteur six cylindres de 2,6 litres de cylindrée. Mais la célèbre carrosserie ponton, sans ailes saillantes, est apparue sur la maquette de la Pobeda seulement en 1944.

N°4 : elle a été produite comme « voiture de poursuite » pour le KGB.
Le 9 juin 1945, cinq jours avant la légendaire Parade de la Victoire, les nouveaux modèles devant être lancés dans les années d’après-guerre ont été présentés au Kremlin. Parmi eux, il y avait deux prototypes de Pobeda avec moteurs 4 et 6 cylindres. Prévoyant une pénurie aiguë de carburant, Staline a catégoriquement interdit au commissaire au peuple pour l’industrie automobile de produire une voiture particulière avec un 6 cylindres peu économique : « Pas une seule voiture ! ». Cette règle stricte a été observée pendant plus de 10 ans et ce n’est qu’en 1956, à la veille du Festival pour la jeunesse et les étudiants de Moscou où on attendait un afflux d’étrangers en URSS, que le KGB a passé une commande de cent Pobeda avec un moteur six cylindres de 90 ch de GAZ-12 ZIM. Ces voitures ont reçu le type usine M-20G et le qualificatif de « véhicule de poursuite ». Extérieurement rien ne les distinguaient d’une Pobeda habituelle. Même le poids supérieur de son moteur était compensé par des entretoises dans les ressorts de suspension.

N°5 : elle est tombée entre les mains de reporters américains.
La Pobeda a été introduite pour la première fois en Amérique en 1952 par un voyageur de commerce originaire d’Odessa, Stanley Slotkine. Il l’avait achetée à un chauffeur de taxi d’Helsinki et l’avait ramenée aux USA. La voiture est devenu l’objet d'attention des journalistes et des experts en automobile qui s’étonnaient de l’emplacement de l’allume cigare à l’avant et des cendriers à l’arrière mais aussi d’autres particularités de « l’arme secrète des Soviets ». Cette Pobeda qui a survécu jusqu’à nos jours a été retrouvée et achetée par un immigrants d’URSS résidant maintenant en Californie.

N°6 : la Pobeda a usurpé le titre de première voiture de l’après-guerre.
La Pobeda aurait pu devenir la première voiture de l’après-guerre dans le monde, mais c’est à la ZiS-110 que revient cet honneur. Le développement de la limousine d’Etat s’était poursuivi en dépit de la situation désespérée sur le front. Le cahier des charges technique de la ZiS-110 a été formulé par le responsable du bureau d’études de GAZ, Andreï Lipguart, le 25 juin 1942. Le lendemain, les Allemands perçait le front près de Kharkhov et se ruaient vers Stalingrad. La première ZiS-110 en version blindée a été montrée à Staline en août 1944.

N°7 : elle a connu un restylage chez le carrossier Ghia.
En 1951, a début en Pologne la production de la copie sous licence de la Pobeda, la Warszawa M-20. Sur cette base, les Polonais ont produit un large éventail de versions et à la fin des années 50, ils ont même demandé au célèbre atelier de carrosserie italien Ghia de dessiner une berline et un break dans un style plus moderne. Aucun modèle dérivé de ces prototypes n’a jamais été fabriqué et la production de la Warszawa s’est prolongée jusqu’au 30 mars 1973. La dernière Pobeda date, elle, du 31 juillet 1958.

Lu sur : http://motor.ru/articles/2015/11/26/pobeda/
Adaptation VG

Tag(s) : #GAZ, #M-20, #Pobeda, #Anecdote, #Top