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En 1957, l’Usine Automobile de Gorki fabriquait la première Volga GAZ-21, une voiture devenue culte en URSS et dans la Russie post-soviétique. Nous avons rassemblé ici sept anecdotes intéressantes sur cette voitures légendaire.
« Chrome de luxe » :
La Volga était produite en deux versions : standard et améliorée. Cette dernière était surnommée par les conducteurs « Chrome de luxe ». Sur la première génération (1957-1959) il s'agissait d'une moulure chromée en silumine et de bas de vitres en acier inoxydable. Sur la deuxième génération (1959-1962) avaient été rajoutés un entourage chromé de pare-brise et de lunette arrière et une calandre chromée (celle du modèle standard était peinte de la couleur de la carrosserie). Enfin, la troisième génération (1962-1970) dans sa version supérieure avait des baguettes chromées au sommet des ailes et un lettrage stylisé Volga sur les ailes avant. Grâce à ces artifices qui faisaient plus riches, GAZ essayait d’attirer les acheteurs étrangers vers cette voiture vieillissante.
Dans la version Export, outre l’embellissement mentionné ci-dessus, on installait un moteur poussé à 85 chevaux. Sur commande spéciale, les « Chromes de luxe » pouvaient équiper n’importe quelle voiture et on pouvait les monter même bien plus tard. C’est pourquoi il existe aujourd’hui une foule de voiture « hybrides » : par exemple une Volga de seconde génération avec la calandre de la première génération ornée d’une étoile, très populaire chez les collectionneurs.
Volga Diesel :
A Anvers, à l’initiative du distributeur belge de la Volga a été mis en place l’assemblage de voitures à partir de collections de pièces CKD et avec un moteur diesel anglais. Au début il s’agissait du Perkins de 48 chevaux qui, manifestement en raison de sa faible puissance, a été ensuite remplacé par un moteur Rover de 65 chevaux. Sur le couvercle de coffre de ces voitures était apposé un logo « Volga Diesel ».
La même entreprise, à la fin des années 50, a commandé aux carrossier Ghia de Turin un restylage de la GAZ-21. Les Italiens ont dessiné une calandre plus américaine, sur toute la largeur de la carrosserie, avec de fines baguettes horizontales. Le reste restait soviétique.
« Rendez-moi mon cerf ! » :
L’objet le plus recherché des collectionneurs pour le Volga est le cerf, cette mascotte de capot de la GAZ-21, symbole de la région de Nijni-Novgorod. Non seulement il est beau et donne plus de finesse à la voiture, mais il est extrêmement rare. En 1958, pour des raisons de sécurité on a arrêté de le monter sur le capot et on l’a remplacé par une « goutte d’eau » profilé et escamotable. Il faut aussi savoir que le cerf était l’objet le plus apprécié chez les voleurs !
En 1962 on a également supprimé du capot la fameuse « goutte » et les agents de la GAI quand la voiture passait le contrôle technique obligeaient les propriétaires de Volga à enlever les cerfs survivants. C’est pourquoi aujourd’hui une copie de cette mascotte coûte 15 mille roubles. Un cerf authentique, avec le chrome qui s’écaille et même sans pattes arrière, peut être cherché pendant des années. Mais il faut savoir que cette mascotte n'est appropriée que sur la première génération de Volga où la dissymétrie au niveau du capot peut être prononcée. Sur les modèles plus récents, c’est moins net.
« Cette voiture est une bête ! » :
C’est par ces mots que Vladimir Poutine en 2005 a invité George Bush à prendre le volant d’une Volga de 1957 couleur ivoire. Lorsqu'elle a été restaurée à l’Usine Automobile de Gorki, la voiture du Président avait été équipée d’une transmission automatique, de roues alliage, l’intérieur habituel en similicuir avait été remplacé par du cuir beige et un cerf chromé installé sur le capot.
Poutine a expliqué à Bush comment conduire la voiture et ce dernier a effectué plusieurs tours de la résidence de Novo-Ogarevo. L’année précédente, Bush avait fait visiter à Poutine son ranch de Crawford à bord de son pick-up.
Poursuite :
Sur la base de la Volga a été construite la GAZ-23, une véhicule spécialement adapté pour le KGB. Officiellement il s’agissait d’une voiture d’escorte, mais dans le langage courant on parlait d’un véhicule de poursuite. Le moteur V8 5,5 litres de la Tchaïka ne passait pas sous le capot et c’est pourquoi on le montait avec une inclinaison de 2 degrés, très précisément, pour ne pas interférer avec d’autres pièces.
La Volga de poursuite retrouvait la transmission automatique. Chez les Volga habituelles, seuls un demi-millier d’exemplaires parmi les toutes premières voitures produites ont eu le privilège d’avoir la boîte automatique. La carrosserie avait été considérablement renforcée et pour améliorer l’adhérence des roues motrices, du lest était installé dans le coffre à bagages.
La GAZ-23 avait la direction assistée, absente du modèle de base, une suspension renforcée et une calandre différente. Cette voiture pouvait atteindre 100 km/h en 16 secondes (34 secondes pour la Volga habituelle) et la vitesse maximale de 170 km/h. En tout, 603 exemplaires de cette Volga ont été fabriqués.
Star à l’écran :
La Volga est l’une des voitures soviétiques les plus vues au cinéma. Le demi-tour en simultané de trois Volga dans le film « Morte saison » a été réalisé avec des GAZ-23 car une Volga classique aurait manqué de puissance pour effectuer une telle manœuvre. Dans le film de « Trois peupliers de la Pliouchtchikhe », une scène se déroule à bord d’une GAZ-21. « Rattrapez cette voiture » peut être considéré comme l’une des comédies soviétiques les plus célèbres mais aussi comme une véritable publicité pour GAZ.
Sa place dans l'histoire :
La dernière Volga GAZ-21 a été fabriquée le 15 juin 1970. Il s’agissait d’une GAZ-21 OuS de couleur anthracite. Après être tombée de chaîne elle est partie directement au musée de l’usine.
Lu sur : http://www.rg.ru/2013/10/15/volga-site.html
Adaptation VG