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En 1965, la Fiat 124 reçoit le titre de « Voiture de l’Année ». L’année suivante, le Ministère du commerce extérieur de l’URSS, sur instruction de la direction du PCUS, signe un contrat avec la FIAT. L’Union Soviétique est censé recevoir uniquement les meilleures voitures du constructeur italien.
A partir de ce moment là commence le long et glorieux chemin de la VAZ-2101 sur les routes de l’URSS. Pour mettre en œuvre le projet, il a été décidé de construire une toute nouvelle usine sur le territoire de l’Union Soviétique, qui va devenir l’un des meilleurs constructeurs automobile de tout le pays. Selon l’accord signé avec Fiat, il a été décidé de produire trois modèles différents : la VAZ-2101, le break VAZ-2102 et la version de luxe VAZ-2103. C'est de la première que nous parlerons aujourd'hui.
Le début des travaux :
En soit la VAZ-2101 n’était pas une simple copie d’une voiture italienne à succès. Outre l’éthique élémentaire, la Fiat 124 n’était tout simplement pas adaptée aux routes de l’URSS. Sa garde au sol était très faible et la voiture n’aurait tout simplement pas pu rouler sur les routes de campagne. Sa carrosserie avait également été reconnue par les experts soviétiques comme peu résistante, son moteur trop peu puissant et il avait été décidé de remplacer complètement sa suspension avant et arrière.
Les changements :
Suite à ces travaux, la voiture était presque méconnaissable. La garde au sol avait augmenté et le pont arrière changé. Le moteur avait également été remplacé par l’un des derniers développements des ingénieurs soviétiques. Au final ce sont plus de huit cent modifications, petites ou grandes, qui ont été apportées à la Fiat 124. C’est pourquoi dire que la Kopeïka a été volée aux Italiens est inexact. Outre les changements invisibles, la voiture a été un peu modifiée extérieurement. Un rétroviseur a fait son apparition sur la portière gauche, les poignées de portières ont été intégrées pour plus de sécurité. Les Italiens ont travaillé sur le projet sur un pied d’égalité avec les ingénieurs soviétiques. On peut sans risque dire que la VAZ-2101 était le premier grand projet international de l’industrie automobile de l’URSS.
Les plus :
Le premier exemplaire de VAZ-2101 est tombé de chaîne le 19 avril 1970. C’était une vraie révolution : la voiture était silencieuse, confortable, avait un certain nombre de qualités jamais vues jusqu’alors sur les routes de l’Union Soviétique. L’habitacle était reconnu comme l’un des plus confortable de sa catégorie, en grande partie en raison de ses sièges transformables et de l’espace intérieur. Les spécialistes de Fiat ont même admis que le modèle obtenu était beaucoup plus réussi que l’original. De nombreuses améliorations ont été réutilisées par les Italiens sur d’autres voitures : les routes de l’URSS ont offert aux occidentaux une occasion unique d’évaluer les capacités de leurs véhicules dans des conditions extrêmes.
La sécurité :
Si la Kopeïka passait aujourd’hui un crash-test elle ne serait probablement pas autorisée à prendre la route. A une vitesse supérieure à 60 km/h, un choc contre un objet fixe transforme la VAZ-2101 en vrai cercueil de métal. Tous les tests effectués dans des conditions modernes ont montré que la poitrine et la tête du mannequin heurte de plein fouet le volant en plastique. Le passager ne s’en sort pas mieux puisqu’au minimum sa tête tape le tableau de bord. Les passagers arrière sont plus mieux lotis puisqu’ils n’auront que quelques côtes cassées. Pourtant; à son époque, la Kopeïka était l’une des voitures les plus sûres du pays, notamment en raison de la qualité de l’assemblage de sa carrosserie.
La reconnaissance :
Les premières VAZ constituaient une véritable percée dans l’industrie automobile soviétique. Les petites améliorations en faisaient un ensemble parfait : la voiture pouvait démarrer par temps froid sans l’aide d’un seau d’eau chaude, les plastiques de l’habitacle ne craignaient pas les rayons du soleil et le système de refroidissement avec antigel permettait de pas rajouter de l’eau dans le radiateur à chaque pause. Les freins avant à disques mordaient fermement l’asphalte. Il n’était plus nécessaire d’écraser la pédale au plancher en faisant preuve d’une force herculéenne. Les cols de montagne étaient surmontés avec enthousiasme si bien qu’avec ses sièges couchettes, la Jigouli se transformait en voiture idéale pour voyager à travers le pays.
Le nom :
Le nom de Jigouli a été imaginé par l’ingénieur Alexandre Tcherny mais pour une raison quelconque ce n’est pas ce nom que les gens ont retenu. La VAZ-2101 était connue sous le nom très poli et respectueux de « Edinetchka » (unité). C’est ainsi qu’on l’a appelée jusqu’au tout début des années 90, quand l’abondance de voitures neuves lui a enlevé de son prestige et qu’on l’a affublée d’un plutôt condescendant « Kopeïka ». Mais si à l’époque, les ingénieurs des deux pays (l’Italie et l’URSS) n’avaient pas conçue cette célèbre VAZ-2101, qui est restée longtemps la meilleure voiture de toute l’URSS, l’industrie automobile du pays se trouverait dans une situation bien pire...
Lu sur : http://dnpmag.com/2015/04/20/kopejka-glavnyj-avtomobil-sovetskogo-soyuza/
Adaptation VG