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SMZ S3D : 12 chevaux et 65 km/h !

Je voulais attirer votre attention sur un véhicule étonnant de la production soviétique, le quadricycle à moteur SMZ S3D, et aussi vous parler de mes impressions générales sur cette voiture plutôt rare. Rare en raison du fait qu’à une certaine époque, elles ont été systématiquement envoyées à la casse et donc, malheureusement, il en reste très peu, surtout en bon état mécanique ou visuel.

Mais commençons par un peu d’histoire. La production de ce modèle S3D a commencé il y a déjà 44 ans, en 1970, dans la ville de Serpoukhov. Il a été produit jusqu’en 1997. J’ai lu quelque part qu’il a été produit à 223,051 exemplaires. Mais il en reste très peu d’autant plus que cette voiturette était attribuée aux personnes handicapées pour seulement 5 ans et qu'ensuite elle partait directement à la casse. Avant pour la conduire, i fallait un permis catégorie A.

La voiture était la simplicité même. Le moteur était un monocylindre IZH de 12 chevaux qui lui permettait d’atteindre les 65 km/h... Enfin, ça c’est mon propre record ! C’est une vitesse difficile à atteindre car, malgré sa petite taille, la S3D pèse une demie-tonne. Sa vitesse normale est plutôt de 40 km/h. C’est suffisant en ville. Avec elle, il sera impossible de commettre un excès de vitesse ! Le moteur est installé en arrière. Il est plaisant de voir en cela des similitudes avec une voiture de sport. Le réservoir fait 18 litres. L’essence doit être mélangée avec de l’huile mais il ne faut pas en mettre trop pour ne pas faire fumer la S3D de manière terrifiante.

Mon exemplaire date de 1988. Il a fallu un peu de travail de carrosserie : mastic, peinture... La couleur a été refaite comme à l’origine. J’ai eu plus de chance pour le reste. Tout était encore à sa place : les sièges amovibles, la roue de secours dans le coffre... La plupart des SMZ avait des pneus Prostor « made in USSR ». Ils ont plus de vingt ans et son encore comme neufs ! C’est un signe de qualité.

Cette voiturette est équipée d’une transmission manuelle à quatre rapports. On les passe comme sur une moto. Elle peuvent être inversées pour rouler en marche arrière. La suspension est très souple : elle avale trous et bosses. Il n’y a pas à s’inquiéter de l’état de la chaussée. La voiture a été créée pour s’adapter aux plus mauvaises routes.

Avant que mon père ne la trouve, je n’avais jamais vu de SMZ. De ces années-là, je ne connaissais que les ZAZ, Volga ou Moskvitch. Je me souviens de ma première impression : ce fut un choc, difficile à restituer en mots. Et dire que ce « miracle » m’appartient désormais ! Cette voiture au style maladroit est toujours aussi belle et resplendissante dans sa couleur orange.

En prenant place au volant, vous vous apercevrez rapidement que vous n’avez jamais conduit de voiture de la sorte. Comment démarrer ? Où est la pédale de freins, l’accélérateur, l’embrayage ? Comment passer les vitesses ? Voilà une voiture qui provoque des émotions, non seulement à son conducteur mais aussi aux passants.

Le moteur est un peu fatigué, comme de nombreuses parties de la voiture, et on ne peut pas se risquer à entreprendre un long voyage. Cette S3D tourne parfois comme une montre suisse, parfois comme un tas de ferraille. Soit elle démarre, soit elle ne démarre pas. C’est une voiture capricieuse. Aujourd’hui elle fonctionne très bien et n’a rien à envier à une voiture moderne. Demain il faudra peut-être la pousser ! C’est pourquoi cela n’a pas de sens de passer le contrôle technique. Il faut juste la faire rouler un peu pour prendre de belles photos et retour au garage pour un repos qu'elle a bien mérité.

Et comme les photos ne permettent pas de restituer la beauté du bruit du moteur ou sa vivacité j’ai décidé de vous en proposer la petite vidéo ci-dessous.

Lu sur : http://auto.onliner.by/2014/06/07/smz
Adaptation VG

Tag(s) : #SMZ, #S3D, #Rencontre, #Photos, #Vidéo